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ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VIII

ECHINOIDEA (I)

AN ACCOUNT

ECHINOIDEA

RENÉ KŒHLER

PROFESSOR OF ZOOLOGY IN THE UNIVERSITY OF LYON

CALCUTTA

PRINTED BY ORDER OF THE TRUSTEES OF THE INDIAN MUSEUM

March 1914

PRICE TWENTY RUPEES

The Echinoderma of the Indian Museum.

ParT 1. The Deep-Sea Ophiuroidea collected by the R.I.M.S. ‘‘Investigator.” By R. Koenier. Rs. 10.

ParT J]]. The Shallow-Water Ophiuroidea collected by the R.I1.M.S. ‘‘ Investi- gator.” By R. Kozner. Rs. 4. (llustrations.)

ParT ]11. The Deep-Sea Holothurioidea collected by the R.1.M.S. ‘‘Investi- gator.” By R. Koznier and C. Vaney. Rs. 16.

ParT 1V.— The Littoral Holothurioidea collected by the R.1.M.S. ‘‘ Investigator.” By R. Kornzer and C. Van. Rs. 2.

ParTr V.—The Deep-Sea Asteroidea collected by the R.I1.M.S. ‘‘Investigator.” By R. Kornier. Rs. 12.

Part VI.— The Shallow-Water Asteroidea collected by the R.I.M.S. ‘‘ Investi- gator.” By R. Korner. Rs. 20.

ParT VI]. The Crinoids of the Indian Ocean. By A. H. CLark. Rs. 20.

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ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VIII

ECHINOIDEA (I)

AN ACCOUNT

OF TITE

ECHINOIDEA

RENÉ KŒHLER

PROFESSOR OF ZOOLOGY IN THE UNIVERSITY OF LYON

CALCUTTA

PRINTED BY ORDER OF THE TRUSTEES OF THE INDIAN MUSEUM

March 1914

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ÉCHINIDES

MUSÉE INDIEN A CALCUTTA

PAR

RENÉE KŒHLER

PROFESSEUR DE ZOOLOGIE A L'UNIVERSITÉ DE LYON

I. Spatangidés

CAL CURE "TEA

Mars 1914

A]

ÉCHINIDES

DU

Mc TN DIEN A CATLCUTTA

I. Spatangidés

Le travail que je publie aujourd'hui renferme la description d'une partie des Échinides appartenant au Musée Indien. La collection qui m'a été remise, et qui renferme surtout des espèces provenant des campagnes de l'INVESTIGATOR, est trop considérable pour qu'il soit possible d'en rendre compte dans un seul volume, et j'ai cru bon d'en diviser l'étude en trois parties qui feront l'objet d'autant de publications séparées. La première, celle qui parait aujourd'hui, renferme les Échinides Irréguliers appartenant au groupe des Spatangidés ; une deuxième sera consacrée aux autres Irréguliers (Clypeastridés et Cassidulidés) ; enfin les Réguliers feront l’objet de la dernière partie.

Parmi les échantillons que j'ai reçus, quelques-uns, d'ailleurs peu nom- breux, ont déjà été décrits et figurés par MM. Alcock, Anderson ou Wood- Mason : tel est le cas, par exemple, des Homolampas glauca, Lovenia gregalis et Brissopsis Oldhami. Ven compléterai la description, parfois un peu sommaire : ainsi celle de l'Aomolampas glauca, appuyée il est vrai de deux dessins, tient en quatre lignes ; la Brissopsis Oldhami à été décrite d'après un individu très jeune. D'autres exemplaires portaient un nom spécifique qui leur avait été appliqué par le Dr Anderson sans qu'aucune description ait jamais été publiée : Jai ainsi trouvé des échinides étiquetés Paleopneustes Hemingi, Eupatagus rubens, Iemiaster vanus, Pericosmus macronesius, Schizaster angulalus el Schizasler Investigatloris. J'ai conservé ces dénominations spécifiques, bien qu’elles ne représentent que des nomina nuda : d'ailleurs la plupart de ces formes doivent être rangées dans des genres différents de ceux les avait placées Anderson. La première de ces espèces a été figurée par Alcock en 1902 sous le nom de Paleopneustes Hemingi Anderson : l'application du nom d’Anderson n'est évidemment pas justifiée car cel

auteur n’a jamais publié la moindre diagnose de cette espèce, mais puisqu'elle à été

6 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

citée par Alcock avec ce nom d'auteur, je conserverai ce dernier dans ma des- cription pour éviter toute équivoque.

D'autres spécimens enfin étaient rapportés à des espèces déjà connues : ainsi plusieurs bocaux étaient étiquetés ZLovenia elongata, Lovenia subcarinata, Lorenia gregalis, Metalia imaculosa, Marelia alla, Faorina chinensis, etc., déterminations que J'ai vérifiées et trouvé exactes, tandis que les noms appliqués à d'autres exemplaires, tels que Paleolropus Loveni, Schizaster gibberulus, Schizasler japonicus, Brissopsis luzonica, ete., étaient évidemment imcorrects et s’appliquaient à des espèces nouvelles.

Deux bocaux portaient le nom de Platybrissus Réæimert, mais ils ne renfermaient que des débris absolument indéterminables ; lun des exemplaires cependant avait arriver en assez bon état dans les mains d’Anderson et ce naturaliste en avait fait faire quelques dessins qui m'ont été communiqués, mais l'exemplaire à subir ensuite des chocs qui l'ont écrasé et rendu tout à fait méconnaissable : je n'ai pas cru devoir en tenir compte.

J'établirai donc ainsi qu'il suit la liste des Échinides Irréguliers appartenant au groupe des Spalangidés que j'étudierai dans ce mémoire : ils sont au nombre de trente et un en tout, dont dix-sept espèces sont nouvelles.

MÉRIDOSTERNIENS. Pourtalesia Alcocki (!). AMPTHISTERNIENS. Aceste Annandalei. Paleostora mirabile (Leske). Paleotropus ovatus. Homolampas glauca Wood-Mason et Alcock. Archeopneustes Hemingi (Anderson). Linopneustes spectabilis (Meijere). Eurypneustes denudatus. Eurypneustes rubens. Moeijerea humilis (Meijere). Gymnopatagus Sewelli. Marelia planulala (Grav). Pseudomarelia alta (Agassiz). Lovenia elongala (Gray). Lotenia subcarinata (Gray). Lovenia gregalis Alcock.

Lovenia triforis.

d) Les espèces imprimées en caraclères gras sont nouvelles.

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS Î

Metalia maculosa (Gmelin). Faorina chinensis Gray. Pericosmus macronesius. Hemiaster Hickmani. Hemiaster vanus. Periaster Keémbpi. Paraster compactus. Prymnaster angulatus. Prymnaster Investigatoris. Brisaster indicus. Brissopsis luzonica (Gray). Brissopsis parallela. Brissopsis Oldhami Alcock. Brissopsis bengalensis.

Je n'ai pas cru devoir me limiter strictement à l'étude de ces espèces, et, ayant eu la possibilité de leur comparer diverses formes voisines dont je possédais moi-même des exemplaires ou qui m'ont été fort aimablement communiquées par des collègues, j'indiquerai, lorsque l’occasion s’en présentera, les particularités que j'ai relevées dans des espèces peu connues. Quelques-unes même des formes ainsi examinées en vue de comparaisons se sont montrées nouvelles : c'est ce qui est arrivé dans les genres Aceste, Aeropsis et Brissopsis. Je rendrai compte également des observations que j'ai pu faire sur certaines espèces encore insuf- fisamment connues, que l’on rapportait autrefois au genre Schizaster, el qui sont caractérisées par la présence de quatre orifices génitaux : on sait que Mortensen les a rangées dans le genre Paraster.

Je crois préférable de remettre à plus tard l'examen de questions générales se rapportant soit à la géographie zoologique, soit à la classification, et qui seront étudiées plus utilement lorsque j'aurai terminé l'étude des Échinides du Musée Indien.

Je suis heureux d'adresser ici mes remerciements les plus sincères aux personnes qui m'ont aidé dans mon travail en me communiquant des échantillons, souvent fort rares, dont j'avais besoin pour des comparaisons. Mes excellents amis, le Dr Mortensen etle Prof. L. Joubin, m'ont, à différentes reprises, prêté des exem- plaires du Musée de Copenhague ou du Jardin des Plantes. M. le Prof. Max Weber m'a remis divers échantillons du « Siboga », recueillis par lui dans Archipel de la Sonde. M. R. Brown, enfin, m'a communiqué un Paraster gibberulus qu'il à rapporté de Mozambique. Je prie ces Messieurs de recevoir l'assurance de ma plus vive gratitude pour leur extrême amabilité.

S ECHINODERMA Of THE INDIAN MUSEUM, PART VII

Pourtalesia Alcocki, nov. sp.

(PI Ge Ra PSV Me MNAUE)

Le]

Station 299, 23943 Lat. N.: 5895130" Long. KE, 1269 brasses, Quatre échantillons et des

débris provenant de deux ou (rois autres spécimens. N°5 1647-49

1

Les exemplaires ne sont pas en très bon état et dans aucun d'eux le test n’est intact ; il y manque des portions plus moins étendues, surtout sur la face ven- trale, et, dans le plus grand individu même, cette face manque complètement ainsi qu'une partie des côtés. D'autre part, les piquants sont presque tous arrachés, et ils ne sont assez bien conservés que sur la face dorsale de l'individu représenté EDS ME

L'espèce recueillie par lINVESTIGATOR appartient à la section des Pourta- lesia s. sr. de Mortensen, dans laquelle les ambulacres biviaux sont discontinus et les plaques dorsales de linterradius 3 bisériées, tandis qu'il n'existe qu'un pore unique sur les plaques Tal et V BI. La structure du test la rapproche de la P. Jefjreysi et surtout de la P. Wandeli, mais la forme du corps est différente : par son extrémité postérieure qui est relevée et précédée d’une forte encoche

périproctale, elle rappelle la P. laguncula.

Voici les principales dimensions que je relève sur les quatre exemplaires

recueillis que je désigne respectivement par les lettres À à D.

ÉCHANTILLONS

A B C D m/m m/m in/m m/m ÉONEUGUR SEE etes do ee 45,5 42 fl 40 Largeur maxima......... An A D EE ro 19-20 18 17 An environ environ HaAtOUr MARIN PP EE CP 19 11 16,9 17 environ environ Largeur de l'extrémilé antérieure du test............. 14 13 14,9 11,5 Distance entre le fond de l'invagination antérieure etWerbord 'antérieunidn este ere 10 ÿ 7 7 Largeur de l’invaginalion sur le bord antérieur du CO SLR ET LAS A OO PR DT RE 4,5 5) 3 25 Largeur de l’extrémité postérieure ................... 8 7 5,2 6 ÉATSeUNUUMÉLIDIOCIO ER RE TE 5 4 3,0 4

Je décrirai l'espèce surtout d'après les échantillons À, B et C.

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 9

Le test est allongé et relativement étroit (PL T, fig. 4 à 6. Vu: par la face dorsale (PI. I, fig. 4, 2, 5 et 6), le corps offre un bord antérieur transversal et à peu près droit, qui se relie aux côtés par des angles arrondis un peu supérieurs à 90°. À partir de cette extrémité antérieure, la largeur augmente légèrement jusque vers le milieu de la longueur du corps un peu en avant, puis le test se rétrécit rapidement et régulièrement jusqu'au niveau du bord antérieur du périprocte il atteint son minimum de largeur; il s’élargit ensuite très légèrement sur la région postérieure qui se présente, comme d'habitude, en forme de trompe. Examinée de profil, l'extrémité antérieure du test est tronquée verticalement, sur- tout dans sa partie supérieure, mais dans la partie inférieure elle se dirige un peu obliquement en arrière (fig. 8). La partie antérieure de la face dorsale du test est régulièrement convexe sur le premier quart environ de la longueur du corps et elle conserve cette forme simplement convexe jusqu'au point de réunion des ambu- lacres postérieurs Let V. À partir de ce point, le test se relève sur la ligne médiane en une crête qui devient de plus en plus saillante et qui s'étend jusqu'au périproete (fig. 2, 5, 6 et 8); cette crête correspond à la ligne de séparation des plaques de l'interradius postérieur qui sont exactement el très régulièrement réunies en paires successives. Le bord supérieur du test passe à l’extrémité antérieure par un angle très arrondi et obtus puis il s'élève légèrement jusqu'au premier tiers environ de la longueur du corps, il atteint son maximum de hauteur; de là, le profil s'abaisse progressivement suivant une courbe régulière jusqu'au delà du périprocte, en formant ainsi, au-dessus du bord antérieur et supérieur de celui-ci, un angle ou bec très marqué quoique arrondi, et dont la saillie est bien plus accusée que chez les P, Jeffreysi et Wandeli, et même que chez la P, miranda (fig. 8). La dépression très profonde qui fait suite à ce bec, se relève progressivement pour rejoindre la partie postérieure, en forme de trompe proéminente un peu élargie à l'extrémité.

La face ventrale n’est pas tout à fait plane sur la ligne médiane (fig. 8) : celle-ci offre, à peu près à égale distance entre le fond de l'échancrure antérieure et le commencement du sternum, une légère voussure qui est moins accusée que chez la P. Jeffreyst, et en arrière de laquelle se montre une petite dépression ; puis le contour devient de nouveau convexe, en même temps que la ligne médiane ventrale se relève en une carène très accusée, qui s'étend le long de la ligne médiane de la plaque sternale 5 b2 et sur les deux tiers de la longueur de la suture des deux plaques suivantes 5a2 et 53, jusqu'à l'angle inférieur de l'extrémité postérieure, elle est coupée par le fasciole (PLT, fig. 3). L'invagination antérieure me parait un peu moins ouverte que chez la P. Wandelietson fondest très arrondi.

La région postérieure du test, en forme de trompe, est bien développée; elle est légèrement élargie et relevée en arrière du périprocte. Vue de profil, elle offre un bord supérieur droit et dirigé obliquement en haut et en arrière, qui se relie par un

3

10 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

angle assez net au bord postérieur du corps ; celui-ci est très convexe et largement arrondi et il passe à la face ventrale en suivant une courbe très régulière (fig. 8). La face postérieure de la trompe offre, vue de face, un contour nettement poly- gonal (fig. 11 et 12) : elle est constituée par deux aires superposées ayant à peu près la même hauteur lune que l’autre, et qui se réunissent suivant un angle très ouvert; l'aire supérieure est trapézoïdale avec le bord supérieur plus étroit, tandis que l'aire inférieure est triangulaire.

L'appareil apical est extrêmement rapproché de l'extrémité antérieure et il est situé sur l'angle arrondi qui relie cette extrémité à la face dorsale. Sa structure est intéressante parce que les plaques génitales sont beaucoup plus distinctes que d'habitude, et leurs limites restent assez nettes sur presque tout leur contour ; il v a d’ailleurs de légères variations suivant les échantillons. Les orifices génitaux sont orands, ovalaires, dirigés obliquement en avant et en dehors dans chaque paire, les antérieurs plus rapprochés que les postérieurs. Sur le test non dénudé, on reconnait une petite papille au niveau de chacun d'eux.

Dans l'échantillon B (PL I, fig. 14), les deux plaques génitales antérieures situées sur le prolongement de la série antérieure de leur interradius respectif, sont rectangulaires et de même forme : leur bord proximal seul est indistinct. Ces deux plaques se réunissent en effet au madréporite qui occupe le milieu de l'appareil apical et forme une petite aire losangique offrant quelques perforations ; il est, en revanche, nettement séparé des deux plaques génitales postérieures. En avant, les deux plaques génitales antérieures sont séparées par lextrémité de lambu- lacre IT dont les dernières plaques, très petites, forment un coin qui pénètre entre elles; lorifice génital occupe une bonne partie de la surface de la plaque et ne laisse en dehors de lui qu'une bordure assez étroite. Les deux plaques génitales posté- rieures correspondent au contraire respectivement aux deux ambulacres IFet IV sur le prolongement desquels elles se trouvent. Elles sont séparées en avant sur les deux tiers environ de leur longueur par le madréporite qui pénètre entre elles comme un coin; dans leur région postérieure, elles se trouvent plus rapprochées, ces deux plaques sont pas séparées par une ligne de démarcation bien distinete : il semble qu'il ÿ ait une partie commune portant deux ou trois petits tubercules, mais il est possible cependant que cette partie appartienne tout entière à la plaque droite, car je crois distinguer un sillon partant de l'angle postérieur du madréporite et se dirigeant obliquement vers la gauche, de manière à limiter la plaque génitale postérieure gauche qui serait, dès lors, notablement plus petite que la droite ; mais je ne puis rien affirmer à ce sujet. Sur tout le reste de leur pourtour, les limites des deux plaques génitales postérieures sont parfaitement distinctes ; leurs orifices se prolongent en s'élargissant jusqu'à leur bord antérieur, laissant derrière eux un espace assez large.

Dans l'exemplaire À (fig. 15), Pappareil apieal est un peu plus petit et plus

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 11

étroit que dans l’exemplaire B et sa constitution est un peu différente. Les contours des plaques restent toujours assez distincts etles deux plaques génitales antérieures sont séparées sur presque toute leur longueur par les plaques proximales de l'am- bulacre IT. La plaque antérieure gauche est grande et allongée, presque rectangu- laire, avec les deux grands bords à peu près parallèles : elle s'étend dans la direction de la série a de l’interradius 3; l'oritice génital, rapproché du madréporite, est assez étroit et très allongé, sans toutefois atteindre le bord antérieur de la plaque et il n’occupe qu'une certaine portion de la surface de cette dernière. La plaque droite antérieure est au contraire beaucoup plus petite, à peu près aussi large que longue, et elle est presque tout entière occupée par l'orifice génital qui est plus large et moins allongé. En arrière de ces deux plaques, se trouve le madréporite qui se prolonge quelque peu entre elles et qui leur est d’ailleurs soudé. Ce madréporite est beaucoup plus petit que dans l’exemplaire B ; il empiète sur la plaque génitale postérieure droite et touche l'orifice de cette dernière ; ses pores sont très peu nombreux et au nombre de six seulement. En arrière du madréporite, les deux plaques postérieures sont contiguës sur la moitié de leur longueur : leurs contours sont alors bien nets. La plaque gauche continue la série D de linterradius 8 : elle est hexagonale, un peu plus longue que large et son orifice, situé vers son milieu, s’allonge obliquement en avant. La plaque droite continue la série & de l'inter- radius 2: elle est hexagonale mais avec un angle rentrant occupé par le madré- porite.

Nous retrouverons aussi quelques différences dans la disposition des plaques de la face dorsale chez ces deux individus.

Les régions ambulacraires et interambulacraires de lexemplaire À rappellent beaucoup ce qui existe chez la P. Jeffreysi et surtout chez la P. Wandeli. La photographie reproduite PI. I, fig. 4, représente la face ventrale de exemplaire C, le seul chez lequel, malgré une lacune, les plaques de cette face se montrent d’une manière nette et à peu près complète : on peut constater que ces plaques sont dispo- sées comme chez la P. Wandeti (voir Mortensen 07, PI. V, fig. 6); ce sont celles de l'interradius 5 qui offrent les dispositions les plus caractéristiques. Le labre est invisible extérieurement et les plaques L'al et V1 ont à peu près la même forme, cette dernière étant cependant un peu plus large ; toutes deux sont très allongées et se rétrécissent beaucoup dans leur région péristomienne, chacune offre un petit pore ambulacraire ; en dehors de ces pores, je ne puis reconnaitre avec certitude que deux autres pores de chaque côté. En arrière, les plaques 1b2 et 4b2 sont contiguës environ sur le tiers antérieur de leur longueur, et elles sont séparées en arrière par la plaque La2 qui s'avance entre elles comme un coin : cette dernière plaque est allongée et triangulaire, plus longue que chez la P. Wandeti. La grande plaque médiane impaire qui, d’après Loven, représenterait les plaques b2 et a 2 de l'interradius 5, et que Mortensen à montré n'être qu'une

12 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

plaque simple 5 b2, sépare en avant, comme chez les deux espèces citées plus haut, les deux plaques ambulacraires Ta? et V b2 : elle est très allongée et relativement étroite, deux fois et demie plus longue que large, et sa longueur égale presque le quart de la longueur totale du test. Simplement convexe dans son tiers antérieur, cette plaque se relève très rapidement en une crête médiane très accusée, dont la coupe représente un angle aigu, et qui constitue une proéminence ventrale assez marquée. Cette plaque, couverte de gros tubercules primaires serrés, forme un plastron ventral complété par les deux plaques suivantes, qui, d’après les obser- vations de Mortensen, doivent être nommées respectivement 5 b3 et 5 a2. La carène ventrale se continue le long de leur suture médiane jusqu’au point elles sont coupées par le fasciole anal. Au delà de ce point, les plaques se relèvent obliquement vers la face dorsale en formant un angle obtus : elles contribuent à lormer la région postérieure proboscidilorme et elles en limitent surtout la partie ventrale.

Celle partie postérieure, qui se développe largement en arrière de léchan- crure périproctale et S'épaissit à son extrémité terminale, est en grande partie formée par les plaques de linterradius 5. Sa face postérieure, comme je l'ai dit plus haut, est pentagonale (fig. 11 et 12), avec un côté supérieur droit et horizontal, deux bords latéraux très légèrement divergents et deux bords inférieurs obliques en avant, avec un angle ventral aigu qui répond à l'extrémité de la carène ventrale. Ce pentagone m'est pas tout à fait régulier : le bord dorsal est en effet un peu plus grand que les autres, les angles dorso-latéraux sont obtus tandis que l'angle ventral est aigu. La partie inférieure de cette face pentagonale est formée par les plaques b3 et a2 de Finterradius 5, la plaque a2 restant en arrière de b3. Les plaques a3 et b4 de la pare suivante forment la partie moyenne de la trompe, et le bord supérieur de la plaque b4 ne dépasse que fort peu celui de la plaque a3. Les plaques à% et b5 forment langle supérieur et presque droit de la trompe et elles passent à la face dorsale du test elles sont traversées par la branche supérieure du lasciole; leurs bords antérieurs respectifs atteignent à peu près le mème niveau : cependant la plaque a4, contrairement à ce qu’on observe sur les précédentes, prend une légère avance, tandis que dans la paire suivante a5 et b6, cette dernière dépasse quelque peu Pautre. Ces deux dernières plaques sont courtes, plus larges que longues, et elles n'atteignent pas le périprocte. Le pourtour de-ce dernier est limité par les deux paires a6—D7 et a7—b8, qui occu- pent le fond de léchancrure périproctale, et le bord supérieur du périprocte est limité par une petite portion de la paire a8—b9 : cette portion des plaques a8—b9, qui occupe l'échancrure périproctale du côté dorsal, est légèrement oblique en avant el elle est couverte de tubercules secondaires très serrés, mais la partie la plus étendue de ces deux plaques se développe surtout en avant de l'échancrure et

contribue à former la partie terminale de la carène dorsale; leurs bords antérieurs

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 13

arrivent exactement au même niveau. À partir de ce point, les plaques dorsales de l'interradius 5 se succèdent par paires très régulières et elles se réunissent à leurs congénères suivant un angle qui, dans la partie postérieure du test, est très aigu quoique légèrement arrondi et qui devient rapidement de plus en plus obtus (PI. I, fig. 6). En même temps, les plaques successives deviennent moins larges, ce qui fait qu'au lieu d'être plus larges que longues, comme elles l’étaient dans la région postérieure, elles deviennent plus longues que larges à mesure qu'on avance vers le pôle apical. La région qui correspond à la carène dorsale est formée par la succession des plaques a8—D9 a al6—b17,etle maximum de hauteur du test est atteint au niveau de la paire al4—b15. Dans l'échantillon B, les deux plaques a16—b17 sont encore à peu près égales bien que la plaque de la série 4 soit un peu plus courte et plus étroite que dans D. La carène disparait sur ces plaques et toute la partie de la face dorsale qui se trouve en avant est simplement convexe.

Si nous continuons l'étude des plaques dorsales sur l'exemplaire B, nous cons- taterons (fig. 6 et surtout fig. 14), en avant de la paire de plaques légèrement inégales a16—b17, la présence d'une autre paire de plaques a17—b18, cette fois très inégales, la plaque D étant beaucoup plus courte que a. En avant de cette paire, la série régulière des plaques de l'interradius 5 est rompue par l’intercala- tion des deux interradius postérieurs pairs À et #, et leur disposition me parail répondre exactement à celle que Loven a représentée chez la P. Jeffreyst (83, PL. I, fig. 1). En avant de la dernière plaque de chaque série #b et la, on reconnait d’abord deux petites plaques disposées obliquement l'une par rapport à l'autre, lantérieure un peu plus grande, et qui correspondent sans doute à une paire al8—b19, cette dernière un peu plus grande que al8; enfin, immédiatement en arrière de l'appareil apical, existent deux grosses plaques inégales, la gauche plus petite que la droite qui est très grande, et toutes deux en contact avec les plaques génitales postérieures. Ces plaques représentent sans doute une dernière paire a19—b20 de l'interradius 5. L'inégalité de ces deux plaques est plus marquée chez la P. Jeffreyst elles sont séparées de la paire précédente als —b19, la dernière de 1b étant contiguë par un bord d'ailleurs extrèémement court à la dernière plaque de #a ; ici ces deux dernières plaques (1b et #a) restent assez écartées l'une de l'autre par suite de l'intercalation des plaques a18—b19 de l'interradius 3, et b19 est largement contiguë à la grande plaque b20.

Une autre interprétation de la composition du test au voisinage du pôle apical est possible si l’on compare les dispositions que je viens de décrire à celles que l’on connait chez la L. laguncula. On pourrait, en effet, admettre que la plaque de gauche a19, qui est contiguë à la plaque génitale postérieure gauche termine à elle seule l'interradius 3 et reste impaire, tandis que la plaque de droite, plus grande, que j'ai appelée b20, représenterait la dernière plaque de l'interradius 1 b. Je crois

cependant que la première interprétalion est plus correcte.

14 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

Dans lexemplaire À, qui atteint une longueur un peu plus grande que le pré- cédent (45,5 mm.), la disposition des plaques de l'interradius postérieur 5 est un peu différente (fig. 5 et 13). Les plaques qui, à partir de la neuvième de chaque série, se disposent de part et d'autre de la carène médiane, diminuent progres- sivement de largeur Jusqu'à la paire a17—b18 inclusivement sur laquelle s'arrête la carène : ces deux plaques sont beaucoup plus petites que les précédentes’; sans avoir exactement la même forme l’une et l’autre, elles ont cependant toutes deux mème longueur et mème largeur. Les deux grandes plaques qui leur font suite, c'est-à-dire les dernières des séries fa et 4b, sont adossées sur presque toute leur longueur sur la ligne médiane dorsale, et, en avant d'elles, se trouvent deux petites plaques placées obliquement lune par rapport à l'autre, inégales et disposées comme dans l'échantillon B: ces deux petites plaques représentent évidemment al8—b19, et c'est cette dernière qui est la plus grande. Enfin, entre cette paire et les plaques génitales postérieures, il n’y a que deux grandes plaques, l’une à droite plus petite qui est la dernière de la série 1b et dont les rapports sont les mêmes que pour la plaque correspondante de lexemplaire B, et l'autre à gauche beaucoup plus grande qui termine la série #a. Si cette manière de voir est correcte, les plaques a 19 et b20 de l'interradius 5 manqueraient dans l’exemplaire A. Il est possible d’ailleurs qu'elles se soient fusionnées avec les deux grandes plaques voisines de 4 a et 1 b.

Les différences que je viens d'indiquer entre les deux exemplaires À et B n'ont rien d'étonnant, car on sait que Loven et Mortensen ont signalé des varia- lions dans la disposition des plaques chez diverses espèces de Pourtalesia.

Les tubercules primaires sont peu nombreux sur la face ventrale du test, dans les zones ambulacraires et sur les interradius 1 et 4 (fig. 3 et 4) ; ils apparaissent brusquement sur le plastron ventral, constitué, comme nous savons, par la plaque 5 b2 et plus grande partie des deux plaques suivantes, jusqu’à la branche ventrale du fasciole anal: ils y sont très gros et très serrés. Ils reparaissent de nouveau, mais plus petits el peu nombreux, en arrière du fasciole et se continuent sur les côtés de la trompe postérieure. Vers l'extrémité antérieure, et de part et d'autre de l'invagination péristomienne, les tubercules primaires, très développés, forment des rangées longitudinales bien régulières, qui sont particulièrement mar- quées sur les séries [TD et IV a jusque vers le milieu de la hauteur du test, chaque plaque portant une rangée médiane de quatre à cinq grands tubereules. Des rangées analogues, mais un peu moins développées, se montrent sur les pre- mieres plaques interradiales des séries 2a et 3b ; enfin on en retrouve encore quelques-uns sur les premières plaques Ia et IV b ils conservent leurs grandes dimensions, mais sans se disposer en rangées régulières. Sur les autres plaques, ces tubercules sont très irrégulièrement distribués, au nombre de deux à quatre par plaque. Les tubereules primaires de Ja face dorsale restent peu nombreux et

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 15

irrégulièrement disséminés, sauf sur les grandes plaques de linterradius 5 qui forment la carène dorsale ils se montrent plus abondants, mais toujours dis- posés sans ordre. Ils sont au contraire plus rares sur les plaques ambulacraires voisines, c’est-à-dire sur les séries La et Vb; ils ne s'y montrent d'ailleurs que vers le bord externe des plaques : il en résulte, de chaque côté de la carène, la forma- tion d’une bande presque complètement dépourvue de tubercules primaires (fig. 5 et 6).

Les tubercules miliaires sont peu serrés.

Ainsi que je le disais plus haut, les piquants sont presque tous arrachés et ceux qui restent sont à peu près tous cassés. Un seul exemplaire a conservé intacts la plupart des piquants dorsaux et l’on peut constater, par la photographie que je reproduis ici (PL. I, fig. 1), que les grands piquants primaires de la face dorsale peuvent devenir très longs. Ces piquants, très fins et pointus, sont un peu recourbés et ils sont surtout dirigés en arrière ; ils rappellent ceux de Ja P. Wandeli, mais ils me paraissent cependant rester toujours un peu plus courts que dans cette dernière espèce. Les piquants du plastron ventral, ainsi que les grands piquants des autres parties du corps, sont tous arrachés ou brisés près de la base. Les piquants primaires présentent à leur surface des denticulations très fines, coniques et pointues, très espacées sur les plus grands et devenant plus nom- breuses et plus rapprochées sur les petits.

Les piquants de l'invagination antérieure sont plus courts et assez épais, plus ou moins élargis à l'extrémité ; ils sont parfois recourbés et présentent alors des formes diverses. Ils sont fréquemment munis de denticulations peu nombreuses et espacées, qui ne se montrent que sur lun des bords seulement. Ces piquants ressemblent à ceux que Mortensen à figurés chez la P. Wandeli (OT, PI. IX, fig. 20 et 34). Je reproduis ici quelques photographies des formes les plus carac- téristiques (PI. XVI, fig. 7 à 10 et 15).

Au contraire, dans l’encoche périproctale, les piquants restent cylindriques, plus fins, et leur extrémité arrondie est peu ou pas élargie ; ils sont aussi quelquefois un peu recourbés. Ils sont munis de dents très rapprochées, coniques, pointues, plus nombreuses sur lun des côtés qui est le côté concave quand le piquant est recourbé : ces dents conservent les mêmes dimensions jusqu'à l’extré- mité (fig. 1 et 6).

Les plus petits piquants offrent des caractères voisins de ceux qui ont été décrits et figurés chez les P. Jeffreysi, Wandeli et laguncula ; ils ressemblent surtout au piquant miliaire que Meijere a représenté chez cette dernière espèce (0%, PI. XXI, fig. 421), mais l'élargissement terminal est moins brusque. Ces piquants sont le plus souvent droits et les denticulations n'apparaissent guère qu'à partir du point le piquant commence à s'élargir ; elles se développent de plus en plus à mesure qu'on s'approche de l'extrémité, en même temps qu'elles

16 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

s'anastomosent (fig. 2 el 3). Dans linvagination antérieure, la partie terminale de ces petits piquants S'élargit souvent d'une manière plus brusque, et elle fait alors un angle plus moins marqué avec le reste du piquant; les denticulations ne se montrent guère que sur le côté convexe (fig. 5). Enfin il existe des piquants simple- ment cylindriques, un peu recourbés vers leur tiers terminal (fig. 11) et identiques au piquant miliaire représenté par Mortensen chez la P. (Helgocystis) carinata (OT pl'xL HS"538)

Les clavules des fascioles sont en général arrachées et presque toutes celles qui restent sont cassées vers l'extrémité. Ces clavules ressemblent, comme d'habi- tude, aux piquants miliaires, mais elles sont plus petites, plus minces et d’une struc- ture plus simple; leur extrémité élargie ne renferme qu'un petit nombre de bâtonnets calcaires et les dents latérales sont peu développées (fig. #).

Les pédicelles de lambulacre antérieur et des ambulacres latéraux ne m'ont pas montré de spicules dans leurs parois.

Je n'ai pas rencontré beaucoup de pédicellaires, sans doute parce que la plupart des exemplaires ont le test plus ou moins dépouillé. J'ai trouvé des pédicellaires tridactyles, toujours de très petite taille, et deux formes de rostrés, mais je n'ai pas vu de pédicellaires ophicéphales.

Les pédicellaires tridactyles rappellent plutôt les trifoliés qu'on rencontre habi- tuellement chez les Spatangidés : ils ressemblent à ceux que Mortensen a décrits et figurés chez les P. Jeffreysi (07, p. 61, PI. XI, fig. 8) et hispida (p. 79, PI. XI, fig. 1). La longueur des valves ne dépasse pas 0,07 mm. : celles-ci offrent dans leur ensemble forme d'un triangle qui se rétrécit assez peu depuis la base jusqu'au sommet (fig. 13). La région basilaire est plus courte que le limbe:; celui-ci est garni sur ses bords de denticulations assez fines qui apparaissent vers le milieu de sa hauteur et se continuent jusqu’à l'extrémité : ces denticulations sont régulières et de même taille, sauf les deux ou trois premières qui sont un peu plus petites. Les perforations du limbe s'étendent plus près des bords que chez la P. Jeffreysi.

Les pédicellaires rostrés les plus nombreux ont des valves assez minces, et leur forme rappelle celle que Mortensen a représentée chez la P. Jeffreysi (O7, PI. XI, fig. 10), mais le limbe est relativement un peu plus court que chez cette dernière espèce (fig. 14). Le bord terminal convexe porte une rangée d’une dizaine de dents assez fortes, coniques et recourbées. La partie basilaire est triangulaire et sa hau- teur est à peu près égale à celle du limbe. La longueur des valves est de 0,4 mm. en moyenne. La tige calcaire du pédoncule s'articule directement avec la tête qui est recouverte d'une enveloppe membraneuse chargée d’un pigment brun foncé.

D'autres pédicellaires rostrés, d'ailleurs très rares et dont je n’ai pu obtenir en préparation que quelques valves incomplètes, se distinguent des précédents par une tête très grosse, large et relativement courte, et les valves se font remarquer

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 17

par l'élargissement considérable de la partie basilaire, à laquelle fait suite un limbe très réduit (fig. 12). Elles rappellent celles que Mortensen a représentées chez la P. (Helgocystis) carinata (07, PI. XI, fig. 39), et Dôderlein chez le Spatangus capensis (06, PI. XLVIL, fig. 4b), mais le limbe est encore plus court et plus élargi à l'extrémité. La partie basilaire, remarquablement élargie, est presque deux fois plus large que longue, ses côtés sont fortement arrondis et ils forment ensemble une demi-circonférence, tandis que le bord postérieur est simplement convexe ; les bords peuvent offrir quelques rudiments de dents, d’ailleurs très basses et peu marquées. Le limbe est beaucoup plus court que la partie basilaire : il est très étroit à son origine, puis il s’élargit rapidement et se termine par un bord forte- ment convexe, armé d'une rangée très régulière de huit à neuf dents égales, très fortes, épaisses et coniques ; il est fortement recourbé et ses bords sont très épais ; ses perforations sont petites et peu nombreuses, tandis qu’elles sont plus grosses et plus serrées dans la partie basilaire. Les valves ont à peu près la même longueur que dans la forme précédente, et elles sont également recouvertes par un tissu pigmenté. Je n'ai pas observé de termes de passage entre ces deux formes.

La coloration générale des exemplaires dans l'alcool est d’un violet rosé, plus clair sur les faces latérales, plus foncé vers l'extrémité antérieure, sur l'échancrure postérieure, sur la carène dorsale ainsi que sur le plastron ventral.

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. La P. Alcocki se rapporte, ainsi que je l'ai dit plus haut, à la section des Pourtalesia s. str., telle que Mortensen l’a définie (07, p. 82) et elle est voisine des P. Jeffreysi et Wandeli. Elle se rapproche surtout de cette dernière par la forme générale du test et par les longs piquants, légèrement recourbés et dirigés en arrière, que porte la face dorsale ; mais elle s’en distingue par la saillie du plastron sternal, par la profondeur de l'échancrure périproctale qui s'enfonce obliquement en avant et par la trompe postérieure qui se relève du côté dorsal. Les plaques de l’interradius postérieur atteignent un chiffre élevé sur la face dorsale, enfin, et ce caractère est important à noter, l'appareil apical ne présente pas cette soudure à peu près complète des plaques génitales qu'on observe d'habitude dans le genre Pourtalesia. I] existe également une forme de pédicellaires rostrés à tête courte et ramassée qui parait spéciale à notre espèce.

Anderson a signalé (99, p. 10) une Pourtalesia provenant des Iles Andaman (Station 228, profondeur 640 brasses) et qui ne serait représentée que par des fragments de deux ou trois tests : je ne les ai pas trouvés dans la collection qui m'a été remise.

Je suis heureux de dédier cette espèce à M. le Lt Col. Alcock qui a dirigé les dragages de l'INVESTIGATOR pendant plusieurs années et avec lequel j'ai eu les relations les plus cordiales lorsqu'il était Superintendant du Musée Indien.

18 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

Aceste Annandalei, nov. sp.

(PL. L, fig. 45 à 17; PL IL, fig. 1 à 16; PI. XVI, fig. 16 à 34; PL. XVII, fig. 1 à 5)

Station 312. 16°5615" Lat. N.; 92933’ Long. E. 1343 brasses. Un échantillon 1788. fl Station 313. 1521’ Lat. N.3: 9204845" Long. E. 1500 brasses. Neuf échantillons.

Nes 1789-92 et 1801-05. 7 1

6918’ Lat. N.; 90°40° Long. E. 1520 brasses. Un échantillon en mauvais état.

Les exemplaires sont presque tous de taille relativement grande : dans l’un d'eux la longueur du test arrive à 35 mm., et chez la plupart des autres cette longueur atteint ou dépasse 30 mm.; deux individus seulement sont plus petits.

Voici les principales dimensions que je relève sur un certain nombre de ces

échantillons :

ÉCHANTILLONS mm

A B (e: D E F G H

m/m m/m m/m m/m m/m m/m m/m m/m ongueurdudtest.ee-er-- rc. 39 31 32 32 32 30 25 19 IAA oboceannascnosccooncos 29 24 24 24 24 24 19 14,5 Hauteur Maxima... 1753 15 15 15 155 14,5 1225 s {SE Distance entre le milieu des ori-

fices génitaux et l'extrémité

antérieure du test............ 28 24 25 25 26 23 21 15 Distance entre le milieu des ori-

fices génitaux et l'extrémité

DOStÉTIEUrE AU TES..." fi 7 7 7 G 7] n 4 Longueur du sillon ambulacraire

dorsal jusqu'au fond de l’échan-

CTUTE ANTéTIEUTE. -..- 27 23 25 23 23 21 18 13 Largeur maxima du sillon dorsal. 10 10 AÉSMI0E 11 10 9,5 7,5 Profondeur de l’échancrure anté-

DOUTE snrmeneNeae es en er D 4 5 5 5 4,9 3 DE Longueur du fasciole ........... 30 25 25,5 27 27 25 22 13,5 Largeur du fasciole ... ......... 18 20 20 19 19,5 18 16 13 Péristome (largeur)............. 3 3 * e) 3 2,5 2,2 2

Périprocte (hauteur et largeur) .. 5X3,2 5X3,2 5 X3,6 5,5X5 5 X4,8 4,5 X4 32X3,9 3 X2,5

Je décrirai l'espèce surtout d’après les échantillons À, B et C. Le test est allongé, et, comme on peut le voir par le tableau ci-dessus, le rapport entre la longueur et la largeur varie quelque peu suivant les exemplaires.

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 19

Lorsqu'on l’observe par la face dorsale (PI. IT, fig. 1 à 3, 5 et 6, 9, 11 et 12), le contour du test s’élargit d'abord très rapidement sur le tiers environ de la longueur du corps, et ensuite la largeur s’accroit à peine, de telle sorte que le maximum de largeur se trouve vers le milieu de la longueur ou un peu en arrière; au delà, le test se rétrécit rapidement et il se termine par un bord largement arrondi. La face dorsale présente en son milieu, et sur les deux tiers de sa longueur environ, l'énorme dépression bien connue et caractéristique que forme l’'ambulacre antérieur dans le genre Aceste, et qui paraît plus développée ici que chez l'A. bellidifera. Cette dépression offre, dans son ensemble, la forme d'un ovale allongé, pointu en arrière, tronqué en avant, avec des bords obliques (fig. 1 à 3, 5-6 et 11-12). L’échancrure déterminée en avant est profonde, avec des faces verticales, et elle parait plus profonde quand on l'observe du côté dorsal que du côté ventral, car son fond est occupé par le péristome qui est limité en avant par le bord épaissi et convexe du labre. Vu de côté, le test se montre très aminci en avant, plus mince que chez l'A. bellidifera, et il se termine par un angle arrondi (fig. 15 et 16). La face dorsale s'élève lentement et régulièrement, et son profil forme une ligne à peu près droite jusque vers l'extrémité du sillon dorsal, c’est-à-dire sur plus des deux tiers de la longueur du corps; de là, elle S'infléchit obliquement vers le bas suivant un angle très obtus, tantôt assez accusé et tantôt arrondi, puis elle rejoint l'extrémité postérieure. Celle-ci présente d’abord une partie supérieure qui est ordinairement à peu près verticale, mais parfois un peu oblique en arrière, et qui se trouve au-dessus du périprocte ; elle est suivie, en dessous, par une partie oblique en avant, deux fois plus longue que la précédente, et dont la moitié supérieure est occupée par le périprocte. Cette dernière partie se réunit à la face ventrale par une courbe très arrondie et non saillante qui correspond au bord postérieur du plastron ventral; de part et d'autre de la ligne médiane, on observe, à ce niveau, une proéminence assez large, quoique basse, qui marque l'extrémité des avenues ambulacraires ventrales.

Vue de profil, la face ventrale suit d’abord une courbe régulière et convexe, qui s’aplatit ensuite (fig. 16); la hauteur du test augmente progressivement sur les trois quarts environ de la longueur du corps jusqu'à un point qui, dans les grands exemplaires, se trouve à # ou 5 mm. en avant du bord postérieur du plastron ventral. C’est en ce point, qui correspond à l'endroit le plus élevé de la face dorsale, que le test atteint sa hauteur maxima. La lèvre inférieure ne forme qu'une saillie insignifiante sur le profil de la face ventrale. Le labre, que cette lèvre termine en avant, offre une surface très convexe et il se prolonge en avant de la paroi postérieure de l’échancrure antérieure, de telle sorte que le péristome, limité en arrière par le bord inférieur de cette échancrure, a une position horizontale ou très légèrement oblique en avant. La courbe que présente la face ventrale du test de l'A. Annandalei est donc bien différente de celle

20 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

qu'Agassiz à représentée chez l'A. bellidifera, comme on peut s’en convaincre en comparant le dessin de cet auteur (81, PI. XXXIIT a, fig. 3) aux photographies que je reproduis ici (PI. IL, fig. 7, 15 et 16).

L'appareil apical est situé sur une petite plage horizontale entre l'extrémité postérieure du sillon dorsal et l'angle postérieur du fasciole péripétale, mais il est très rapproché de l'extrémité de ce sillon. Dans l'échantillon B (pl. I, fig. 16, et pl. IT, fig. 11), les deux plaques génitales, élargies transversalement, ont des contours extérieurs très nets, mais elles sont soudées sur la ligne médiane. Les orifices génitaux, dont le diamètre atteint 0,7 mm., sont très rapprochés l’un de l’autre et écartés seulement de 0,3 mm., tandis que la distance qui les sépare du bord externe de la plaque est égale ou à peine un peu inférieure à leur diamètre. En arriére des deux orifices se trouve une région triangulaire ou piriforme et qui s'étend jusqu'à l'extrémité des plaques ocellaires postérieures ; cette région, ainsi que l’espace étroit qui sépare les deux orifices génitaux, est occupée par de gros pores aquifères. Ceux-ci se continuent en avant sur une plage plus élargie, limitée par les plaques ocellaires IT, TT et IV et qui est évidemment formée par la fusion des plaques génitales antérieures.

La plaque ocellaire antérieure est grande, pentagonale, allongée dans le sens antéro-postérieur, et rétrécie dans sa région proximale qui est limitée par un côté plus étroit que les autres ; en avant, elle est limitée par deux côtés qui se réunis- sent suivant un angle obtus et tronqué du sommet duquel lorifice est rapproché. Les plaques IT et IV sont plus petites, triangulaires, avec l’orifice placé à peu près à égale distance entre le sommet et la base. Les plaques postérieures sont courtes, très élargies transversalement, deux fois et demie plus larges que longues, avec un bord proximal large et convexe, un bord distal plus court et concave ; l'orifice se trouve situé vers leur milieu.

Dans l'échantillon C (PI. I, fig. 17, et PI. IE, fig. 12), les dispositions fonda- mentales restent les mêmes, mais les pores aquifères sont moins développés et moins nombreux, et la plage qui les porte est moins élargie en avant et en arrière des orifices génitaux que dans l’exemplaire précédent.

Le sillon que forme l'ambulacre antérieur à la face dorsale du test, est remar- quablement grand et développé, et, à en juger d’après les dessins publiés par Agassiz, il est plus large que chez l'A. bellidifera, surtout dans sa moitié antérieure. Ce sillon commence à 2 mm. environ en avant des orifices génitaux, par un angle aigu dont le sommet correspond à la plaque ocellaire HT ; il devient rapidement très profond et très large et atteint son maximum de largeur vers le milieu de la longueur du corps, puis il se rétrécit progressivement en avant, et ses bords se continuent avec ceux de l’échancrure antérieure vers le point ils rencontrent le fasciole, ou un peu en arrière de ce point. Les parois latérales du sillon sont obliques, mais son plancher reste horizontal sur les trois quarts de sa longueur

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 91

environ, tandis qu'il se relève vers son extrémité postérieure. Les deux zones porifères sont disposées parallèlement l’une à l’autre sur la partie horizontale, elles sont séparées par un espace supérieur à # mm., puis elles se rapprochent l'une de l’autre au voisinage de l'appareil apical vers lequel elles convergent. Les pores sont toujours géminés, mais les plaques les plus voisines de cet appareil, au nombre de cinq paires, sont extrêmement réduites, très courtes, et lon ne remarque autour de leurs pores aucune différenciation péripodiale. Les paires suivantes sont au contraire très développées et chaque paire est entourée par une saillie ovalaire dont le bord postérieur est particulièrement accentué ; des pores internes sont étroits et allongés, dirigés obliquement en avant, tandis que les pores externes sont arrondis. Ces gros péripodes sont très serrés et contigus, sauf les deux ou trois derniers qui s'écartent progressivement l’un de l'autre. On peut observer ces péripodes jusqu'à une petite distance en arrière de léchancrure antérieure : ainsi sur l’exemplaire C (PL. IL, fig. 12), la deuxième plaque qui se trouve en arrière du fasciole porte encore un gros péripode, la plaque suivante, qui précède immédiatement le fasciole, ne porte plus que deux pores rudimen- taires, et ceux-ci sont tout à fait indistincts sur la plaque coupée par le fasciole. Ces paires de gros pores qui portent des pédicelles à rosette s'étendent donc, de chaque côté du sillon dorsal, beaucoup plus en avant que chez l'A. bellidifera, comme on peut sen rendre compte en comparant les dessins d’Agassi7 (PI. XXXIHII a, fig. 1 et 7) aux photographies que je donne ici (PI. IL, fig. 1 à 3 5et 6, 11 et 12). Les paires de pores sont aussi plus nombreuses : j'en compte en tout dix-neuf paires dans l'individu C, tandis que d'après les dessins d'Agassiz il n'y en aurait que onze paires en tout chez l'A. bellidifera.

Vers l'extrémité antérieure du test, les bords du sillon dorsal se rapprochent et forment une profonde échancrure limitée par deux faces verticales parallèles ; dans son tiers postérieur, cette échancrure offre un plancher qui prend d'abord une direction très oblique vers la face ventrale, mais qui se relève et devient horizontal dans sa partie terminale se trouve le péristome. F’échancrure antérieure est limitée, sur son bord postérieur et dorsal, par un côté concave, et elle mesure 7 mm. environ de longueur quand on regarde le corps par le côté dorsal, tandis qu’elle n’en mesure que #4 sur le côté ventral. Les faces latérales sont séparées l'une de l’autre par un intervalle de 4 mm. environ.

Les côtés obliques du sillon dorsal ne portent que des tubercules miliaires peu nombreux. Le fond du sillon, dans la zone interporifère, présente des tubercules primaires de moyenne dimension, assez nombreux mais irrégulièrement disposés, et qui se montrent surtout au voisinage de chaque zone porifère, tandis que la région médiane ne porte que des tubercules secondaires et miliaires d’ailleurs très serrés. Dans la partie antérieure du sillon, ces tubercules primaires deviennent plus nombreux et s'étendent alors jusqu'à la ligne médiane. Ils se continuent au delà

22 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VIII

du fasciole dans léchancrure antérieure, aussi bien sur le plancher que sur les côtés de cette dernière. De chaque côté du sillon, la face dorsale est uniformément couverte, sur toute son étendue, de tubercules primaires qui, en dehors du fasciole, sont plus serrés dans les régions antérieure et postérieure du test que dans la partie moyenne ; ceux-ci sont d'ailleurs un peu plus gros dans la région antérieure que dans la région postérieure, mais ils deviennent toujours plus petits à mesure qu'on se rapproche du fasciole (fig. 11 et 12). En dedans du fasciole, les tubercules sont d'abord très fins, et ils deviennent plus forts à mesure qu'on se rapproche du sillon dorsal. Sur les faces latérales du test, les tubercules sont un peu plus petits que sur l'extrémité antérieure ; ils ne sont pas très serrés et sont souvent disposés en séries horizontales plus ou moins apparentes (fig. 16). Sur la face ventrale, ils s'écartent légèrement les uns des autres et ils deviennent plus petits à mesure qu'on se rapproche des avenues ambulacraires postérieures ; ils sont petits et serrés dans la région postérieure et plus gros vers l'extrémité antérieure (fig. 10).

Les avenues ambulacraires postérieures ventrales sont très étroites (fig. 10) ; leurs plaques ne portent qu'un petit nombre de tubercules secondaires plus nombreux dans les séries Ib et Va, ils se continuent avec les tubercules primaires des interradius voisins. Ces avenues comprennent chacune cinq paires de plaques. La cinquième plaque des rangées internes, c'est-à-dire Lao et V5 s'allonge vers la ligne interradiale médiane pour combler un angle épisternal qui est surtout à l'élargissement de la plaque préanale 4 Cette cinquième plaque ambulacraire participe quelque peu à la formation de la proéminence que jai signalée plus haut et qui se trouve à chaque angle postérieur du plastron ventral, mais celle-ci est surtout constituée aux dépens de la plaque préanale. Les plaques ambulacraires suivantes sont uniformément couvertes de tubereules primuires identiques à ceux des plaques interradiales voisines.

Le plastron sternal a la forme d'un triangle très allongé; la base est étroite et ses deux angles postérieurs sont marqués par les proéminences qui se trouvent à l'extrémité des avenues ambulacraires (fig. 40). La largeur de cette base est un peu supérieure à 10 mm., tandis que la hauteur du plastron est de 23 mm. Le labre est élargi et épaissi sur son côté antérieur pour former la lèvre inférieure ; immédiatement en arrière de ce rebord, il se rétrécit fortement, puis va en s'élargissunt très lentement jusqu'à son côté postérieur. Il est un peu plus large que chez l'A. bellidifera et ses bords latéraux rectilignes sont légèrement divergents ; il atteint à peu près les deux tiers de la longueur de la première plaque ambulacraire voisine et ne porte que quelques petits tubercules sur son bord antérieur épaissi. Ainsi que je lai dit plus haut, le labre suit la courbe sénérale de la face ventrale du test : il est donc assez fortement convexe aussi bien d'arrière en avant que d'un côté à l'autre. Les deux plaques sternales qui

lui font suite sont très allongées:; elles sont, comme d'habitude, couvertes de

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 23

tubereules primaires disposés en séries obliques divergentes, dans lesquelles la taille augmente progressivement en partant de l'angle postérieur et interne. Les deux plaques épisternales, couvertes de tubercules très serrés identiques aux précé- dents, sont assez courtes et subégales : la plaque de la série « est cependant un peu plus longue que sa congénère. Les deux plaques suivantes, préanales, sont très développées, et la plaque de la série D est un peu plus large que l’autre, tandis qu’en revanche sa congénère est plus allongée, et elle est contiguë au péri- procte sur près du tiers de la demi-circonférence de celui-ci, tandis que la première ne touche le périprocte que par un bord très étroit. Chaque plaque préanale étant beaucoup plus large que la précédente, il en résulte la formation d’un angle aigu dans lequel pénètre la plaque ambulacraire correspondante. Les plaques de la paire suivante 5-5 sont subégales, bien que la plaque D soit un peu plus large et que son bord postérieur soit reporté un peu moins loin en arrière que celui de la plaque a. Le bord supérieur du périprocte est complété par les plaques 6-6. Les préanales sont couvertes, dans leur région interne, de tubercules primaires petits et espacés, qui deviennent, dans leur région externe et antérieure, beaucoup plus gros et plus serrés, et ils se continuent avec quelques tubercules analogues développés sur la région postérieure des plaques ambulacraires Ta5 et V5 ; ils recouvrent avee ceux-ci les proéminences postérieures que je rappelais plus haut. Les plaques 5-5 et les suivantes sont uniformément couvertes de tubercules primaires, de taille moyenne, identiques à ceux qu'on trouve à l’extrémité postérieure du corps.

On voit, par ce que je viens de dire, que la disposition des plaques qui font suite aux deux sternales dans l’interradius 5 est bien différente de celle que Loven a décrite et figurée chez l'A. bellidifera, et qu'elle est beaucoup plus régulière (voir Loven, 88, PI. XX, fig. 234).

Le péristome, placé comme chez PA. bellidifera à la partie inférieure de l'échancrure antérieure, est situé dans un plan dirigé obliquement vers le bas. Sa largeur est égale à celle de l'échancrure dans laquelle il se trouve compris, soit environ 4 mm., et elle est un peu supérieure à sa longueur; les plaques qui le recouvrent sont extrêmement minces et très petites.

Le périprocte (PI. IL, fig. 13), est, en règle générale, ovalaire et allongé verticalement ; il arrive cependant que la hauteur dépasse à peine la largeur, et dans le petit exemplaire G, qui mesure 25 mm. de longueur, il est même un peu plus large que haut; il est situé sur la partie oblique de la face postérieure, immé- diatement en dessous de la portion verticale de cette région. Il offre une rangée marginale de plaques assez grandes, surtout vers les deux bords inférieur et supérieur ; en dedans vient une rangée de plaques beaucoup plus petites, puis d'autres extrêmement réduites et irrégulières. L'anus est situé vers le milieu.

Le fasciole a, dans son ensemble, la forme d’un losange avec un angle

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antérieur tronqué; ses bords sont à peu près droits ou à peine sinueux; l'angle postérieur, plus petit qu'un angle droit, est en général assez aigu, bien qu'il soit parfois un peu arrondi à la pointe (PI. IE, fig. 4 à 3,5 et 6, 11 et 12). Il rappelle plutôt la forme représentée par Agassiz en 1881 sur la PI. XXXIIT à, fig. 1, que celle de la PI. XXXII, fig. 8. L'épaisseur de la bande qui le forme reste constante sur les quatre côtés du losange; elle est un peu supérieure à 4 mm. et ne diminue légèrement que sur la partie qui coupe l'échancrure antérieure. Le fasciole aborde cette échancrure vers le milieu de l'espace compris entre son fond et l'extrémité antérieure du test, mais au moment il descend sur les parois verticales de léchancrure, il s'incurve brusquement en arrière suivant un angle aigu, et rebrousse chemin de manière à couper l'échancrure à une très petite distance en avant du point le sillon antérieur se rétrécit et son plancher, cessant d’être horizontal, prend une direction oblique vers le bas. Il y à quelques variations dans la forme du fasciole et dans le rapport de sa longueur à sa largeur ; en général l'angle latéral, qui est très obtus, se trouve un peu en arrière du milieu du test chez les exemplaires adultes. Chez le jeune qui est représenté PI. IE, lig. 3, ces angles sont très peu marqués et plus arrondis que sur les grands individus.

La plupart des exemplaires ont perdu presque tous leurs piquants et ils n’ont guère conservé que ceux du sillon dorsal avec les pédicelles à rosette si caracté- ristiques de ce sillon. Dans léchantillon D cependant, une bonne partie des piquants existe encore, mais la plupart de ceux de la face ventrale, et notamment ceux du plastron, sont cassés et incomplets ; ce n’est que sur le plus petit individu que quelques piquants en spatule de ce ‘plastron sont conservés. J'ai cependant retrouvé au fond des bocaux un certain nombre de ces piquants spatulés. Ceux-ci devaient se montrer sur toute l'étendue du plastron, ainsi que cela arrive chez l'A. bellidifera : ils sont identiques à ceux que porte cette espèce dans la même région et qu'Agassiz à figurés (81, PI. XLI, fig. 13); j'en ai photographié deux (PI. XVII fig. 2 et 4).

Les avenues ambulacraires ventrales ne portent que quelques piquants peu développés jusqu'au niveau de l'extrémité postérieure du plastron, l’on voit apparaitre brusquement des piquants primaires analogues à ceux qui se trouvent sur le reste de la face ventrale. Leur longueur peut alors atteindre 5 mm. : ils sont fins et cylindriques sur la moitié ou les deux tiers de leur longueur, puis ils s'aplatissent quelque peu en même temps qu'ils se recourbent et s'élargissent légèrement (PI. XVII, fig. 3 et D), mais l'élargissement n’est jamais bien consi- dérable et n’atteint pas le double de la largeur du piquant à sa base. Ces piquants se montrent particulièrement allongés sur les côtés de l’'échancrure antérieure. Is offrent le plus souvent sur un de leurs bords des denticulations basses, coniques et assez rapprochées (fig. 1 et 3).

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Sur les faces latérales du test ainsi que sur les côtés de la face dorsale, entre l'ambitus et le fasciole, les piquants primaires deviennent plus courts, mais ils s'élargissent beaucoup et s’'aplatissent vers l'extrémité ; ils prennent ainsi une forme nettement spatulée, surtout dans la moitié antérieure du test. Ces piquants spatulés se distinguent de ceux du plastron ventral, d’abord parce que la partie terminale, élargie et aplatie, n'apparait pas aussi brusquement mais passe progressivement à la partie cylindrique précédente, et ensuite parce que ces deux parties, au lieu de rester sur le prolongement lune de l'autre, font ensemble un angle obtus qui correspond à la courbure du test. La partie élargie du piquant à la forme d'un ovale très allongé, au moins trois fois plus long que large, et la face tournée vers l'extérieur est légèrement concave ; quelques denticulations obtuses et assez espacées se montrent surtout vers le point le piquant commence à s’élargir, mais elles disparaissent sur la partie spatulée. La structure de ces piquants est la même que celle des gros piquants spatulés du plastron ventral : en particulier le réseau calcaire s'étend sur toute la partie élargie au lieu de s'arrêter vers la base de celle-ci.

Ces piquants largement spatulés se montrent sur les parties latérales et dorsales de la région antérieure du test, mais ils atteignent pas l’angle obtus que forme le fasciole vers le milieu de son trajet. À ce niveau, les piquants deviennent rapidement plus étroits dans leur région terminale, qui reste cependant encore un peu élargie : ils conservent ainsi une forme légèrement spatulée ainsi que ceux qui s'insèrent sur les côtés de la face ventrale.

En dedans du fasciole, les piquants, d’abord très courts, s’allongent rapi- dement en abordant le sillon dorsal : ils deviennent alors très grands et leur longueur peut atteindre 6 mm. Ils sont dirigés horizontalement et vont à la rencontre de leurs congénères du côté opposé, avec lesquels ils peuvent s’entre- croiser à leur extrémité. Plusieurs d’entre eux sont plus épais et plus forts que les autres piquants du corps ; ils s’élargissent quelque peu vers l'extrémité, mais sans s'aplatir sensiblement et ils sont très légèrement recourbés. Ces piquants sont recouverts de rugosités ou denticulations, très fines dans la moitié proximale, mais beaucoup plus marquées dans la moitié distale, elles se transforment en dents aiguës ou petits crochets coniques, légèrement recourbés et dirigés obliquement en arrière (PI. XVI, fig. 23) : ces crochets sont extrêmement rapprochés et ils sont surtout développés sur le côté concave du piquant. Ces piquants légèrement élargis vers l'extrémité correspondent évidemment aux piquants capités qu'Agassiz a observés chez l'A. belidifera et dont la tige se renfle brusquement à l'extrémité en une sorte de champignon garni de crochets aigus sur toute sa surface. J'ai retrouvé ces piquants capités dans un exemplaire d'A. bellidifera recueilli par l'expédition du « TAZISMAN » ; je donne ici la photo- graphie de lun d'eux (PI XVI, fig. 35) et l’on pourra constater que ceux de l'A. Annandalei sont complètement différents.

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Les autres piquants plus courts que lon observe aussi bien en dedans qu’en dehors du fasciole, et surtout dans la région postérieure du corps, au voisinage du périprocte, ete., sont toujours un peu élargis à l'extrémité, sans devenir vérita- blement spatulés.

Les piquants miliaires, dont la longueur oscille autour de 0.4 à 0.5 mm., noffrent rien de particulier: ils ont un réseau calcaire très délicat et ils s’élar- gissent légèrement dans leur tiers distal, se montrent des denticulations qui s’'allongent vers l'extrémité du piquant; ceux du sillon dorsal ne diffèrent pas sensiblement des autres et ils sont à peine un peu plus renflés à l'extrémité. Les clavules du fasciole sont constituées par un axe calcaire dont la structure est presque identique à celle des piquants miliaires (PI. XVI, fig. 22), avec une enveloppe membraneuse qui s'élargit à l'extrémité ; leur longueur est de 0.4 mm. environ. La tige calcaire porte généralement sur toute sa longueur des petites dents latérales qui correspondent aux baguettes transversales du réseau calcaire et qui restent courtes sur les deux tiers environ de la longueur de la tige ; dans le tiers terminal, ces dents deviennent brusquement beaucoup plus grandes, en même temps qu'elles s'anastomosent les unes avec les autres. À ce niveau, la gaine membraneuse, qui était d'abord très mince, s’élargit assez brusquement de manière à devenir deux fois plus large que sur la partie précédente, mais cet élargissement terminal, au lieu de s'arrondir et de prendre dans son ensemble un aspect globiforme spatulé, conserve des bords parallèles, de telle sorte que les clavules de VA. Annandalei rappellent beaucoup la forme représentée par Hamann chez le Schizasler canaliferus (Bronn’'s Thierreich, Echinodermen, PI. IV, fig. 5). D'après le dessin que Meïjere (04, PI. XXII, fig. 488) a donné d'une clavule de lAcesle rapportée par lui à l'A. bellidifera (mais qui en est différente comme nous le verrons plus loin), les dents latérales n’existeraient que dans la partie terminale de la tige calcaire et seraient moins allongées que chez VA. Annandalei.

Les pédicellaires, qui sont assez abondants, rappellent, dans plusieurs de leurs lormes, ceux que Mortensen à décrits chez l'A. bellidifera, mais ils diffèrent cependant de ces derniers par des caractères très nets et surtout par la présence de formes particulières. Ils sont assez nombreux et en général de grande taille ; ils se montrent surtout dans le sillon antérieur dorsal et dans l’encoche qui continue ce dernier en avant. Ils appartiennent aux quatre types tridactyle, rostré, globifère et trifolié.

Les pédicellaires tridactyles se font remarquer par les nombreuses variations qu'ils offrent et j'en distinguerai quatre sortes principales. La première comprend des pédicellaires à valves très allongées et étroites (PI. XVI, fig. 29 à 31) rappelant ceux que Mortensen a représentés chez l'A. bellidifera (O7, PI. XV, fig. D1), mais ils sont plus gros et leurs valves atteignent 4 mm. de longueur.

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La partie basilaire est très courte et ne dépasse pas le quart ou le cinquième de la longueur totale ; le limbe est très allongé mais il reste toujours très étroit, et il va en s’élargissant légèrement jusque vers les quatre cinquièmes ou les cinq sixièmes de sa longueur, puis il se termine par un bord arrondi. Dans les pédicellaires de petite taille, le limbe se réduit et devient simplement ovalaire (fig. 24). Les bords sont munis, dans la moitié externe de la valve, de denticulations très fines et très serrées. Ces pédicellaires sont très répandus sur toute la surface du test.

Les pédicellaires de la deuxième forme (PI. XVE, fig. 20, 21 et 25) sont ana- logues à la deuxième sorte décrite par Mortensen chez VA. bellidifera et qu'il a représentée en 1907 (PI. XV, fig. 22), mais les valves sont en général un peu plus allongées et leur longueur peut dépasser 1 mm. La partie basilaire est large et trés courte, et le limbe, assez étroit, porte sur ses bords de grosses dents très larges ou mieux des lobes plus ou moins allongés et souvent arrondis dont le nombre varie, et qui peuvent apparaître dès la base du limbe. Les dimensions relatives du limbe et de la partie basilaire varient beaucoup dans ces pédicellaires : les uns, qui restent trapus et relativement courts et épais, ont la partie basilaire plus courte que le limbe (fig. 20 et 21), tandis que chez d’autres ce dernier est plus étroit et plus court (fig. 25), avec des dents moins développées : enfin on arrive à des pédicellaires chez lesquels le limbe reste étroit et relativement allongé, avec des dents encore moins importantes que dans la forme précédente (fig. 38).

Les pédicellaires de la troisième sorte ont les valves très élargies et courtes, et la longueur de la partie basilaire est à peu près égale, ou peu inférieure, à celle du limbe: ils sont identiques à ceux que je représente PI. XVI, fig. 4l, chez VA. Weberi. Le limbe forme un large cuilleron ovalaire, arrondi à l'extrémité, finement denticulé sur les bords et offrant de grosses perforations. Les valves restent toujours plus courtes que dans les deux sortes précédentes et elles ne dépassent pas 0,7 à 0,8 mm. de longueur. Des pédicellaires analogues n’ont pas été signalés chez l'A. bellidifera.

Il existe enfin une quatrième sorte de pédicellaires qui ne parait pas non plus se rencontrer chez l'A. bellidifera et qui se fait remarquer par ses formes extrè- mement robustes et massives. Ces pédicellaires, toujours très gros, se montrent particulièrement nombreux dans le sillon dorsal ; la longueur de leur tête varie entre À et 4,3 mm. Dans les plus grands, la partie basilaire, très élargie, est triangulaire, à peu près aussi large que longue, et elle dépasse quelque peu la hauteur du limbe ; ses bords sont très légèrement sinueux et le plus souvent ces sinuosités se relient les unes aux autres par de petits angles obtus formant des commencements de denticulations. Le limbe est ovalaire avec le bord distal très arrondi, et il est ordinairement muni sur ses bords de denticulations extrèémement fines, pointues et très rapprochées (fig. 16). D'autres pédicellaires, plus petits que les précédents, s’en distinguent par la réduction du limbe qui est plus court el

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moins développé, sa longueur n’atteignant que les deux cinquièmes de la longueur totale de la valve, dont la partie principale est formée par la région basilaire. Les bords de celle-ci sont un peu plus convexes, et ils sont tantôt lisses, tantôt munis de denticulations très basses et plus moins apparentes ; le bord terminal convexe du limbe est aussi denticulé (fig. 17 et 18). Ces pédicellaires ne dépassent guère 0,5 mm. de longueur; ils ne représentent évidemment qu'une modification de la forme précédente.

Il existe enfin d'autres pédicellaires qu'il est peut-être plus correct de rapporter au type tridactyle qu'au type rostré; ils se font remarquer aussi par leur forme massive. La longueur des valves est à peu près la même que chez les précédents et mesure environ 0,5 mm. Le limbe est toujours très réduit ; sa face externe est fortement convexe et les bords, très épaissis et proéminents, limitent une cavité plus ou moins profonde : ils portent quelques tubérosités basses et peu proéminentes (fig. 19, 26, 33 et 34). Les dimensions relatives du limbe et de la région basilaire peuvent offrir quelques variations. Cette sorte de pédicellaires est évidemment assez particulière, mais elle me parait cependant pouvoir se relier aux pédicellaires tridactyles de la quatrième sorte.

Aucun de ces pédicellaires ne se rapporte à ceux que Mortensen a indiqués chez VA. bellidifera; peut-être pou:rait-on les rapprocher de celui qu'Agassiz à représenté dans les Échinides du CHALLENGER (88, PI. XLI, fig. 27). D'autre part, ils me paraissent pouvoir être comparés aux formes courtes de pédicellaires tridactyles que l'on connaît dans diverses espèces du genre Spalanqus et analogues à celles que Mortensen a figurées en 1907 (PI. XVI, ho. 1117225; retc);

Les pédicellaires rostrés proprement dits paraissent très mal représentés dans la nouvelle espèce. Je n'observe en eflet qu'une très petite forme qui se montre surtout parmi les clavules du fasciole et au milieu des piquants voisins (fig. 28). La tête de ces prédicellaires n'atteint même pas 0,1 mm. de longueur. Les valves sont assez épaisses ; le limbe est à peu près aussi long que la partie basilaire, et il offre dans sa moitié distale de grosses denticulations coniques et pointues. Je ne trouve pas de pédicellaires rostrés analogues à ceux que Mortensen a représentés chez VA. bellidifera (07, pl. XV, fig. 16 et 32).

Les pédicellaires globifères sont assez abondants dans le sillon dorsal ; ils sont relativement très gros et la longueur de leur tête atteint 4 mm. (fig. 27). Leur structure rappelle celle que Mortensen a indiquée chez l'A. bellidifera, mais la partie basilaire des valves semble comparativement plus élargie et plus développée ; les valves se terminent également chacune par deux crochets qui me paraissent un peu plus courts que chez l'A. bellidifera. Ces pédicellaires globifères sont extré-

mement voisins de celui qu'Agassiz a représenté en 1883 (pl. XLII, fig. 26).

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Les pédicellaires trifoliés sont très répandus sur toute la surface du test; leur tête mesure environ 0,2 mm. et les valves ne présentent rien de particulier.

Les pédicelles du sillon ambulacraire dorsal ont la forme bien connue et caractéristique du genre Aceste, et ils se terminent chacun par une large rosette circulaire dont le bord offre de petits lobes. Dans le plus grand exemplaire dont la longueur atteint 35 mm., je compte jusqu'à quinze de ces pédicelles de chaque côté, mais ce nombre tombe à dix ou douze dans les échantillons plus petits dont la longueur est de 30 à 32 mm. La longueur des tubes contractés est de D mm. environ et les rosettes ont un diamètre de 2 mm. Leur partie cylindrique renferme des spicules très serrés, parfois droits mais le plus souvent recourbés et disposés parallèlement les uns aux autres, perpendiculairement à l'axe du tube ; ils portent des dents coniques assez nombreuses, plus rapprochées vers les extrémités : quelquefois deux dents voisines se réunissent l’une à l’autre en limitant un orifice circulaire, mais cette structure n’est pas très fréquente et ne se montre généra- lement qu’à l’une des extrémités du spicule. D'une manière générale les spicules de l'A. Annandalei sont munis de denticulations plus nombreuses que chez l'A. belli- di fera. Le nombre des bâtonnets de la rosette terminale oscille autour du chiffre trente : ces bâtonnets restent assez grêles sur toute leur longueur (fig. 32) et leur région distale n'est pas particulièrement élargie, ainsi que Loven l'a représentée chez l'A. bellidifera (83, PI. X, fig. 96). Je dois faire remarquer, à ce sujet, que Mortensen indique, chez l'A. bellidifera, des bâtonnets étroits, allongés et aplatis (07, p. Met pl. XV, fig. 10), et ce sont bien les caractères que je retrouve chez l'A. bellidifera provenant de l'expédition du TAZISMAN (fig. 36). Chez l'A. Annan- dalei, la partie basilaire des bâtonnets a une constitution analogue à celle que Mortensen a représentée chez l'A. bellidifera (07, PI. XV, fig. 39), mais l'apophyse qui termine cette partie est notablement plus allongée en crochet. La longueur de ces bâtonnets varie de 0,8 à 0,9 mm. ; ils paraissent un peu plus nombreux dans la nouvelle espèce que chez l'A. bellidifera où, d'après Loven, chaque rosette renfermerait de vingt à vingt-sept bâtonnets.

Dans l'exemplaire qui a conservé ses piquants, la couleur du test est d'un violet brunâtre et les piquants sont blanchâtres ou grisätres. Les autres individus plus ou moins dépouillés de leurs piquants sont grisätres gris rosé. Les tubes ambulacraires du sillon dorsal sont gris rosé, le fasciole est brun ou brun violacé.

Voici quelques observations que j'ai pu faire relativement à l’organisation

interne de VA. Annandalei (PL. IL, fig. 14). L'æsophage est assez étroit et grêle :

ses parois, d’une couleur jaunâtre, offrent des plis assez rapprochés. Il se dirige vers l'extrémité postérieure du test en contournant à droite une poche volumi- neuse appartenant à l'intestin terminal et formant une forte saillie du côté ventral ; puis, après avoir parcouru les trois quarts environ de la longueur du corps, il se

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relève un peu vers la face dorsale et passe au-dessus de la dernière portion de la première anse intestinale, en même temps qu'il se recourbe vers lambulacre I. Il passe alors à l'instestin proprement dit dont le calibre est un peu plus fort, et qui prend une forme cylindrique. Cette première anse intestinale, ou anse ventrale, remonte vers l’'ambulacre IITen suivant une courbe très régulière, et passe succes- sivement par les radius IV, V et [, puis arrive à l’ambulacre IT ; elle rebrousse alors chemin et se continue avec lanse dorsale. Celle-ci se place d’abord en dehors de la précédente, revient vers linterradius postérieur 5, puis se dirige en avant et dépasse le milieu du corps en atteignant le radius IV. En ce point, l'intestin se recourbe brusquement en arrière, mais il subit en même temps une dilatation considérable et forme une sorte de poche qui se développe vers le côté ventral, et qui apparait, chez l'animal ouvert de ce côté, entre l'æsophage et le commen- cement de l'intestin proprement dit. Cette poche mesure, dans l'exemplaire que j'ai ouvert, 9 mm. de longueur sur # de largeur, et, vue par la face ventrale, elle se présente avec une forme ovoïde. On pourrait lui donner le nom d’ampoule rectale ou stercorale. Le rectum qui fait suite est très grêle et aboutit à l'extrémité posté- rieure. Il n'y a pas de diverticulum.

L'ampoule rectale que je viens de signaler ne constitue certainement pas une dilatation artificielle due à une accumulation de la vase dans la partie terminale de l'intestin : elle doit représenter une disposition constante, car je l'ai retrouvée sur un deuxième exemplaire dont le test était en partie brisé, et dont le tube digestif était incomplet (cest lexemplaire desséché qui est désigné plus haut par la lettre C).

Le siphon intestinal, très facilement reconnaissable, suit un trajet à peu près parallèle à celui de l'œsophage. Son extrémité proximale s'ouvre dans l'intestin au voisinage du radius IT et son extrémité distale un peu au delà de linterradius 5 ; on reconnait très bien sur la photographie que je reproduis PL IT, fig. 14, cette extrémité distale qui est légèrement sinueuse. Le tube digestif, qui offrait dans sa première partie une couleur grise assez foncée, prend brusquement, à partir de ce dernier orifice, une coloration violacée qui se continue en s’affaiblissant peu à peu jusqu'à l'extrémité de l'anse ventrale elle disparait, et l’anse dorsale reprend la même coloration grise que la première portion du tube digestif.

Les deux lacunes marginales externe et interne sont assez facilement reconnaissables grâce à leur coloration blanche. La lacune interne se continue au delà de l'extrémité distale du siphon jusque vers l'extrémité de l’anse ventrale.

Le tube digestif conserve sur presque toute sa longueur un diamètre assez uniforme et supérieur à 2 mm. ; l’œsophage et surtout le rectum sont plus étroits.

Les glandes génitales, au nombre de deux (PI. I, fig. 15), forment deux masses à peu près égales, localisées dans la région postérieure du corps, entre l'extrémité

du sillon ambulacraire dorsal et l'angle postérieur du test. Elles atteignent, dans

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l'exemplaire que j'ai examiné, 7 mm. de longueur sur 4 à 4,5 mm. de largeur ; leurs acini sont relativement volumineux.

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. L/A. Annandalei se fait remarquer d’abord par sa taille plus élevée que dans les autres espèces du genre. Parmi ces dernières, l'A. bellidifera est surtout connue par les remarques que Loven (88) et Mortensen (07) ont ajoutées à la description assez incomplète d’Agassiz ; il est possible d’ailleurs, comme l’a fait remarquer Mortensen, qu'il y ait deux espèces différentes parmi les individus réunis par Agassiz sous le nom d'A. bellidi- fera. Jai pu étudier un exemplaire d'A. bellidifera provenant de l'Atlantique et recueilli par l'expédition du TALISMAN: cet exemplaire, qui est conservé au Jardin des Plantes, n’est pas en très bon état de conservation ; j'ai cependant retrouvé chez lui tous les caractères indiqués par Mortensen sur les exemplaires du CHALLENGER qu'il a examinés, et je considère que cet exemplaire appartient bien à l'A. bellidifera ; il m'a servi comme terme de comparaison.

L'A. Annandalei se distingue de l'A. bellidifera par une forme différente du test : la face dorsale est plus plane, tandis que la face ventrale est plus convexe avec l'extrémité antérieure plus déprimée. Les paires successives de gros pores du sillon ambulacraire dorsal sont plus nombreuses et elles se continuent plus en avant vers l'extrémité antérieure ; les pédicelles à rosette qui en partent sont aussi plus nombreux, et ils renferment des spicules plus serrés et plus fortement denticulés ; enfin les rosettes sont soutenues par des bâtonnets calcaires plus nombreux. La disposition des plaques interradiales qui font suite aux deux sternales, c’est-à-dire les deux épisternales et les deux préanales, sont complè- tement différentes, Le périprocte est aussi plus allongé dans l’espèce nouvelle et l'appareil apical offre une structure différente. Enfin les pédicellaires de l'A. Annandalei se font remarquer par la variété des tridactyles parmi lesquels on observe des formes n’existant pas chez l'A. bellidifera, tandis que les vrais rostrés sont très petits et peu importants. Les piquants capités du sillon dorsal sont remplacés par des piquants un peu recourbés, légèrement élargis à l'extré- mité, et munis sur une grande partie de leur longueur de crochets pointus et serrés.

Les longueurs extrêmes du test indiquées par Agassiz chez VA. bellidifera sont respectivement de 27 et 14 mm.; deux exemplaires recueillis par l'ALBATROSS et mentionnés par Rathbun (85, p. 89), avaient respectivement 26 et 10 mm. de longueur.

L’'A. Annandalei est certainement distincte des deux espèces des îles Hawaï indiquées par Agassiz et Clark en 1907, et mesurant 19 et 22 mm. de longueur. Les auteurs n'en ont donné qu'une très courte diagnose, mais l'extrémité postérieure presque verticale, le sillon postérieur très profond et à bords presque verticaux, la forme absolument aplatie du plastron ventral qui ne se

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continue pas en dessous de la bouche, et enfin lallongement de ce plastron écartent ces deux espèces de l'A, Annandalei.

Meijere a indiqué l'A. bellidifera parmi les Échinides que le s/80GA a recueillis dans les îles de la Sonde ; mais en réalité il s’agit d’une autre espèce. Déjà Mortensen, après avoir suggéré que l'Aceste recueilli par le CHALLENGER dans le Pacifique (station 272) entre les îles Hawaï et Poamotou, à 2600 brasses, ne devait pas être l'A. bellidifera, ajoutait (07, p. 96), que si les spécimens du Pacifique appartenaient à une autre espèce, exemplaire du SzB0GA indiqué par Meijere (p. 196) n'était certainement pas non plus PA. bellidifera.

J'ai pensé qu'il serait intéressant de comparer cet exemplaire à ceux de l'INVESTIGATOR, et M. le Prof. Max Weber à eu l’extrême obligeance de me le communiquer. Cet Aceste a, comme l'indique Meijere, une longueur de 23 min. : il est donc intermédiaire par sa taille entre les deux plus petits échantillons recueillis par FINVESTIGATOR ; par sa forme extérieure, il rappelle beaucoup plus l'A. Annandalei que l'A. bellidifera. Je reproduis ici deux photographies de cet individu à côté de celles d'un des petits exemplaires de l’INVESTIGATOR (PI. IL, fig. # et 8). On voit que chez l’Aceste du s1B0GA, la face dorsale est presque plane, et que la face ventrale, très bombée, suit une courbe régulière depuis l'extrémité postérieure du plastron ventral jusqu'à l'extrémité antérieure sans que la lèvre inférieure forme une saillie bien appréciable sur la face ventrale; l'extrémité postérieure n’est tronquée obliquement en avant que sur sa moitié inférieure seulement. D'autre part, les pédicelles du sillon dorsal ne sont réellement développés et ne possèdent leur grande rosette terminale que dans la moitié postérieure de ce sillon seulement, tandis que dans tous les individus de l'INVESTIGATOR, même chez les deux plus petits, ces tubes à rosette s'étendent plus loin en avant, comme on le voit PI. IT, fig. 4 à 3 et 5-6.

Bien que l'échantillon du sz80G4 soit en partie dépouillé de ses piquants, jai cependant rencontré quelques pédicellaires, mais il m'a été impossible de retrouver les formes les plus caractéristiques de l'A. Annandalei qui ne doivent pas exister. Les pédicellaires globifères sont très volumineux et plutôt plus gros que dans l'A. Annandaleï; ils se trouvent, comme chez ce dernier, dans le sillon dorsal entre les gros pédicelles, et ils rappellent absolument ceux que J'ai décrits plus haut : les deux crochets terminaux sont peut-être un peu plus forts. Les pédicellaires tridactyles comprennent des pédicellaires à valves allongées, munies sur leurs bords de grosses dents peu nombreuses, larges, épaisses et arrondies, disposées souvent d’une manière assez régulière (PI. XVE, fig. 38 et 42) ; ils sont analogues à ceux de la deuxième sorte que j'ai décrits chez l'A. Annandalei. Bien qu'ils offrent aussi des variations dans les longueurs relatives du limbe et de la partie basilaire, ils restent en général grêles avec la partie basilaire peu élargie : la même forme existe d'ailleurs chez FA. Annandaleï.

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D'autres pédicellaires tridactyles sont identiques à ceux que j'ai distingués comme troisième forme chez l'A. Annandaleï ; les valves sont larges et courtes (fig. 41). Je n'ai pas rencontré ces gros pédicellaires tridactyles ni les pédicellaires à tête épaisse et renflée dont les valves se terminent par un limbe très court, qui sont si caractéristiques de l'A. Annandalei. En revanche, les pédicellaires rostrés sont grands et bien développés (PI. XVI, fig. 40) et ils sont très voisins de ceux que Mortensen a représentés chez l'A. bellidifera (O7, pl. XV, fig. 22). En somme, dans leur ensemble, les pédicellaires rappellent beaucoup plus ceux de PA. belli- difera que ceux de l'espèce indienne.

Les baguettes calcaires des rosettes (fig. 43) rappellent aussi celles de l'A. bellidifera ; Yapophyse qui termine la partie basilaire est courte, à peu près droite et non pas recourbée et allongée comme chez l'A. Annandalei. Les spicules sont légèrement arqués et munis de denticulations assez nombreuses.

Je n'ai pas trouvé dans le sillon dorsal les piquants capités caractéristiques de l'A. bellidifera. Ns sont remplacés ici, comme chez VA. Annandalei, par de gros piquants cylindriques qui vont en s’élargissant très légèrement vers l'extrémité ; ils sont très peu ou même pas du tout recourbés (fig. 39). Les dents qui en recouvrent toute la surface sont disposées en rangées régulières ; elles sont courtes, à peu près aussi larges que longues et elles conservent la même largeur jusqu’à leur extrémité qui est obtuse ou même parfois légèrement élargie, mais toujours plus ou moins excavée. Cette forme est bien différente de celle que montrent les dents allongées et recourbées en crochets très pointus de VA. Annandalei (voir fig. 23).

On voit par ces quelques observations que lAceste du SzB0GA se rapproche, par certains caractères, de l'A. bellidifera, et par d’autres de l'A. Annandalei, mais qu’elle se distingue de ces deux espèces et ne peut être réunie ni à l'une ni à l’autre ; c’est évidemment une espèce nouvelle à laquelle je proposerai de donner le nom d'A. Weberi, en priant le savant professeur de l'Université d'Amsterdam de vouloir bien en accepter la dédicace.

Bien que l’INVEASTIGATOR n'ait recueilli aucun représentant du genre Aeropsis (terme que Mortensen propose de substituer au mot Aerope déjà employé), je crois qu'il ne sera pas inutile, pour compléter la contribution que je cherche à apporter ici à l'étude des Acestidés, de donner quelques renseignements complé- mentaires sur un Aeropsis dont le s1B0G4 a recueilli deux exemplaires à une profondeur de 1.788 mètres par 5°467” $S. et 134 W. On sait que Meijere a rapporté ces deux exemplaires à l'A. fulva Agassiz (04, p. 195), et il en a décrit sommairement les piquants et les pedicellaires. Or en 1907, Mortensen ayant eu l’occasion d'examiner le type de l'A. fulva et d’en comparer les pédicellaires à ceux de VA. rostrata, se demandait (07, p. 94) si l'Aeropsis recueilli par le

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CHALLENGER dans la mer d'Arafura, et réuni par Agassiz à l'A. rostrata, ne représenterait pas une troisième espèce ; il fait en outre remarquer que l’insui- fisance des dessins que Meïjere a donnés des pédicellaires de l'Aeropsès recueilli par le szB0GA ne lui permet pas de décider si celui-ci se rapproche de ceux de l'A. fulva de ceux de l'individu dragué par le CHALLENGER dans la mer d’Arafura.

La question valait la peine d’être examinée de près. M. Max Weber ayant eu l'obligeance de me communiquer lun des deux spécimens du SzB0GA, je puis compléter les renseignements fournis par Meijere et je suis convaincu que cet exemplaire appartient à une espèce différente à la fois des A. fulva et rostrala : je la considère comme nouvelle.

L'individu qui m'a été confié est le plus petit des deux individus recueillis par le SzBOGA ; Sa longueur, indiquée par Meijere, est de 28 mm. J'ai natu- rellement tenu à respecter cet échantillon dans sa forme extérieure et je ne me suis pas cru autorisé à enlever une partie des piquants pour étudier les caractères du test. Je me contenterai de reproduire ici les photographies que j'en ai prises (PI. I, fig. 17, 18 et 19). J'ai prélevé seulement quelques piquants ou pédicellaires. Ces derniers, représentés par des formes tridactyles et rostrées, sont très caracté- ristiques, surtout les rostrés, et ils diffèrent de ceux que Mortensen a décrits et fisgurés chez les A. f'ulva et rostrata. La tête des pédicellaires rostrés mesure en moyenne À mm. de longueur. Le cou est très court ; la tige du pédoncule est formée par un tissu calcaire compact et elle s’épaissit brusquement à son extrémité pour former une tête très élargie, beaucoup plus large que haute (PL. XVI, fig. 15); elle porte à sa surface, et sur une bonne partie de sa longueur, de petites dents assez courtes, coniques et rapprochées les unes des autres. Les valves (fig. 17) restent assez étroites sur toute leur longueur; elles sont légèrement recourbées et ne se touchent que dans leur partie terminale : la partie basilaire est assez étroite, triangulaire, plus longue que large et bien séparée du limbe. Celui-ci conserve à peu près la même largeur sur toute sa longueur: il s’élargit seulement, d’une manière d’ailleurs peu appréciable, à une petite distance de son extrémité pour se rétrécir ensuite et se terminer en une pointe obtuse. Il existe seulement dans la partie terminale quelques denticulations bien développées, arrondies et courtes. Ces pédicellaires paraissent assez abondants ; je les ai trouvés surtout sur la face dorsale en dedans du fasciole ainsi que sur la face ventrale au voisinage du péristome. On peut constater qu'ils sont bien différents des pédicellaires rostrés que Mortensen a décrits et figurés chez les A. rostrata et fulva (07, PI. XV, fig. 1, 13 et 34).

Les pédicellaires tridactyles sont aussi assez abondants et ils se rencontrent sur toutes les régions du test: ils rappellent, mieux que les rostrés, les formes décrites par Mortensen, tout en s’en écartant néanmoins. Les plus importants sont

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de grands pédicellaires à valves allongées (fig. 7) dont la structure fondamentale est analogue à celle que Mortensen a observée chez l'A. rostrata (PI. XV, fig. 2) et chez l'A. fulva (fig. 6 et 27). Les valves ont cependant le limbe comparativement plus allongé et plus étroit que chez l'A. fulva, et les bords des valves sont soudés sur une plus ou moins grande partie de leur longueur, tantôt sur le tiers seulement, tantôt sur les deux tiers, tandis que la partie qui fait suite s’élargit progressivement en un cCuilleron concave terminé en pointe obtuse, et muni dans sa deuxième moitié de dents très fines et un peu irrégulières. Les perforations sont grandes, ovalaires et nombreuses. La partie basilaire atteint à peine le quart de la hauteur totale et elle est un peu plus large que haute. Le cou est très court ; la tige calcaire du pédoneule s’élargit progressivement à son extrémité et non brusquement comme cela arrive dans les pédicellaires rostrés ; sa surface est lisse (fig. 18).

Les valves de ces grands pédicellaires tridactyles peuvent être plus allongées que dans la forme type que je viens de décrire, et leur longueur atteint même dépasse 1,3 mm., tandis que la largeur maxima est plutôt plus faible ; je représente fig. 6 une valve d’un de ces pédicellaires à tête très allongée et amincie.

Il existe enfin d’autres pédicellaires tridactyles beaucoup plus petits que les précédents, car leur tête ne mesure que 0,25 mm. de longueur (fig. 14); les valves sont comparativement plus élargies: ces pédicellaires sont très voisins de ceux que Mortensen a représentés chez VA. fulva (07, PI. XV, fig. 12) ; les valves me paraissent seulement un peu plus étroites, beaucoup moins cependant que chez l'A. rostrata. Le limbe s’élargit progressivement en un cuilleron ovalaire, dont l'extrémité est terminée en pointe obtuse et qui porte sur toute sa longueur de très fines denticulations. Les pédicellaires représentés par Meïjere (04, PI. XXII, fig 485 et 486) se rapportent vraisemblablement à cette dernière forme ; quant au pédicellaire de la fig. 484, c’est probablement un grand tridactyle du type que j'ai décrit plus haut, mais le dessin est tellement insuffisant qu'on ne peut en tirer aucun renseignement.

Je n'ai pas trouvé de pédicellaires tridactyles analogues à ceux que Mortensen a signalés chez l'A. rostrata et qu'il a représentés PL XV, fig. 8 et 21.

Les caractères des spicules ambulacraires et des bâtonnets qui soutiennent les rosettes des grands pédicelles frontaux n’ont pas été indiqués chez VA. fulva. Mortensen dit que chez l'A. rostrata les spicules des pédicelles frontaux sont allongés et presque lisses. Dans l'Aeropsis du s180GA, ces spicules sont un peu arqués et leurs bords sont toujours armés de dents fortes, coniques el assez nombreuses. Les bâtonnets des rosettes (fig. 11 et 12) sont recourbés en gouttière dans leur partie inférieure, mais les bords de la gouttière restent bien séparés, et jamais je n'observe les trabécules transversales qui les réunissent chez l'A. rostrata ; puis ces bâtonnets s’aplatissent progressivement en même temps qu'ils s'élargissent un peu. Le talon épaissi que forme la partie basilaire donne

90 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

naissance à une apophyse large et courte du côté de la cavité du bätonnet, et de l’autre il se termine, comme chez VA. rostrata, par un crochet mince et fortement arqué, qui me parait un peu plus court que dans cette dernière espèce si j'en juge par le dessin de Mortensen.

De même que chez l’A. rostrala, les grands pédicelles à rosette de lambulacre antérieur dorsal ne s'étendent pas jusqu'à l'appareil apical; ils sont suivis par quelques paires de pédicelles allongés et étroits, terminés en pointe arrondie, et dont les parois sont complètement dépourvues de spicules, ainsi que cela arrive également dans les pédicelles péristomiens.

Les caractères des piquants ont été indiqués par Mortensen et je représente ici deux piquants spatulés (fig. 8 et 9). J’ajouterai qu'on observe à la face dorsale du test, en dedans du fasciole, un certain nombre de piquants primaires qui ne sont nullement spatulés, mais qui s'épaississent progressivement et légèrement dans leur partie terminale (fig. 10) ; ils sont recouverts de petites dents fines et très aiguës, qui ne sont pas très serrées et restent appliquées contre la surface : ils rappellent ainsi ces piquants que j'ai indiqués dans le sillon dorsal chez les Acesle Annandalei et Weberi,

Quant aux piquants miliaires (fig. 15), ils sont terminés par une très large ampoule, plus développée que chez l'A. rostrala, et de forme presque symétrique, consütuée par un tissu membraneux qui se continue avec la gaine du piquant.

Il est incontestable que l’Aeropsis du s1B0GA est distincte des À. fulra el rostrala; en particulier, les pédicellaires sont bien différents de ceux que Mortensen à vus dans ces deux dernières. L'espèce est-elle identique à lAeropsis que le CHALLENGER à recueillie dans la mer d'Arafura ? Cest ce que je ne puis décider vu l'insuffisance des renseignements, mais il est certain qu'elle ne peut se rapporter à aucune des espèces déjà connues et je propose de la désigner sous le

nom d'A. Sibogeæ.

Paleostoma mirabile (Gray). (PAT Gg42;6, 81et 9} Pl MIT ie 19729) Voir pour la bibliographie : Paleostoma mirabile, Meijere (04), p. 172.

Station 328. 14946 N.; 95°51° E. 61 brasses. Six échantillons, tous de tres pelite taille, et des débris de deux autres. 5246

l Dans le plus grand exemplaire, la longueur du corps ne dépasse pas 7 mm. environ, mais il manque une partie de la région postérieure sur le côté ventral du test; dans les autres la longueur varie entre 5 et 6 mm. Tous sont en très grande partie dépourvus de leurs piquants.

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 37

Bien que la taille de ces individus soit très réduite, tous possèdent déjà leurs deux orifices génitaux et ils sont bien conformes aux dessins qui ont été publiés autrefois par Gray, et, plus récemment, par Loven. Le test est très haut, épais et court, fortement renflé dans la région postérieure (PI. II, fig. 1 et 2).

Parmi les Échinides recueillis par le sz80&4, Meijere a signalé (O4, p. 172) deux P. mirabile: chez l'un d'eux, le test mesure 16 mm. et il se rapporte bien aux dessins de Loven; dans l’autre, qui est plus petit et dont la longueur est de 12 mm. seulement (Meijere avait indiqué 13), le test est beaucoup plus surbaissé et le fasciole atteint sa plus grande largeur dans la partie postérieure du corps, tandis que sur le premier individu cette plus grande largeur se montre un peu en arrière du milieu du test.

Grâce à l’obligeance de M. le Prof. Max Weber, qui a bien voulu me le communiquer, j'ai pu étudier ce dernier échantillon et il me parait intéressant d'en dire quelques mots en le comparant aux individus plus petits recueillis par l'INVESTIGATOR, Car les différences que j'observe dans la forme du test sont vraiment assez importantes. Les matériaux que j'ai en main ne me permettent pas de décider si cet individu est spécifiquement distinct de lautre exemplaire recueilli par le sz80GA et sil doit être rapporté ou non au P. mirabile, mais je considère comme certain que les exemplaires de lNVESTIGATOR appartiennent bien à cette dernière espèce. Les photographies que je reproduis ici du plus grand de ces échantillons (PI. II, fig. 1, 2 et 6) montreront bien, je pense, que cette manière de voir est correcte ; je donne également deux photographies de l’exemplaire du S780GA (PI. IL, fig. 8 et 9).

Voici d’ailleurs les quelques dimensions que je relève sur ces deux individus :

Échantillon Échantillon de du l'INVESTIGATOR SIBOGA m/m m/m ÉD DOUBS SR Te ne ee ee Me st ue 7 12 BTP OUR RE SE RAA nn reste de eu 6,4 10,7 ÉTQUTBUR EE D A COTES RE ae eue 6,3 8,4 Distance entre les orifices génitaux et l'extrémité antérieure CORTES PARA Ce ee ec core er Ce rCe 3,6 3,7 Distance entre les orifices génitaux et l’extrémité postérieure CUITOS D A een 3,4 6,3 Ponpreurdutfastiolelpéripélale ee tee 9,9 8,9 Largeur du fasciole péripétale .............. SO DAT 4,6 9,1

Les petits individus de l’'INVESTIGATOR ne m'ont guère permis que l'examen des pédicelles frontaux, mais je puis ajouter quelques observations aux renseigne-

38 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

ments que Meijere a donnés sur les pédicellaires rencontrés par lui sur les exemplaires du S/BOGA.

Get auteur a signalé seulement des pédicellaires ophicéphales, très nombreux dit-il, sur le plus grand exemplaire, et dont la tête mesure 0,75 mm. J'ai retrouvé quelques-uns de ces pédicellaires ophicéphales sur le petit exemplaire qui m'a été communiqué (PI. X VIT, fig. 21), mais j'y ai rencontré, en outre, des pédicellaires globiféres, ainsi que quelques autres pouvant être rapportés à la forme tridactyle et que Meïjere n'indique pas non plus.

Les pédicellaires globifères sont assez répandus dans les pétales. Leur tête, qui est assez large, mesure 0,2 à 0,25 mm. de longueur ; elle s'articule directement sur une tige dont l'extrémité se renfle brusquement en une tête globuleuse, à peu près aussi large que haute. Les valves (PL. XVIT, fig. 22 et 23) offrent une partie basilaire triangulaire, à peu près aussi large que longue, qui se rétrécit très rapidement en un limbe étroit, dont lextrémité porte un crochet unique recourbé, fin et aigu; le tube n’est pas très large dans la région basilaire. Cette forme de valves rappelle beaucoup celle que Mortensen a figurée chez l'Hemiaster zonalus (07, PI. XV, fig. 3 et 7), mais avec une partie basilaire plus large.

Les pédicellaires tridactyles sont beaucoup plus petits et leur tête ne mesure pas plus de O,1 à 0,12 mm. La partie basilaire des valves (fig. 29) est un peu plus large que longue ; le limbe qui est une fois et demie plus long n'est pas très rétréci à son origine et il s'élargit progressivement sur près des deux tiers de sa longueur ; partie terminale, qui porte des dents coniques et assez fortes, se rétrécit rapidement en se recourbant. Les perforations du limbe sont relativement grandes, allongées et peu nombreuses.

Les grands piquants primaires légèrement spatulés à l'extrémité, qui s'insérent le long des ambulacres dorsaux et les recouvrent plus moins complètement, s'aperçoivent bien sur la photographie de la face dorsale PI II, fig. 8; jai représenté également un de ces piquants plus grossi (PI. XVII, fig. 28). Les autres piquants, plus petits, sont souvent un peu élargis à l'extrémité (fig. 25). Je représente également deux piquants secondaires (fig. 19 et 24) et un piquant miliaire (fig. 20) ainsi qu'une clavule (fig. 26), sans avoir rien de particulier à signaler à leur sujet.

Les spicules des pédicelles ont été figurés par Loven (88, PI XVI, fig. 194 et 195). Je reproduis ici une photographie de deux bâtonnets d’une rosette d’un pédicelle frontal (PL XVIT, fig. 27). Ces bâtonnets sont plus pointus et leur contour

est plus fusiforme que sur le dessin de Loven (ib., fig. 194).

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Paleotropus ovatus, nov. sp. (PI. IL, fig. 3, 4, 5, 11 et 12; PI. XVIL, fig. 32 à 35)

Station 238. 13°16N. ; 83°08° E. 75-60 brasses. Un seul échantillon. 396

0

L’exemplaire est de petite taille et en mauvais état; le test, à peu près complètement dépouillé des piquants, est très mince et offre plusieurs cassures ; la plus grande partie de la région postérieure et une portion des faces latérales manquent. Néanmoins, cet individu peut être étudié et décrit malgré certaines lacunes ; j'ai pu en prendre quelques photographies que je reproduis ici, et qui donnent une idée suffisante de ses caractères extérieurs. Cet échantillon était étiqueté Paleotropus Loveni, détermination qui est évidemment incorrecte et il appartient à une espèce nouvelle, ainsi qu'on pourra s’en rendre compte par la description qui suit.

Voici les quelques dimensions que je relève :

m/m ERA e 6 RER LR ST EN SO OT EL 12,4 DAT EE DRE ADN AN ON VAL Or e e e r c crc o-cie 9 Hauteur maxima un peu en avant de l'extrémité postérieure.................. 6,3 Distance entre les deux orifices génitaux postérieurs etl’extrémité antérieure du test 3,4 Distance entre les deux orifices génitaux postérieurs et l'extrémité postérieure. . 9 Distance entre le bord antérieur du péristome et l'extrémité antérieure du test... 3,3

Distance entre le bord postérieur du péristome et l’extrémilé postérieure du test Péristome (largeur et longueur)

BÉTIONOC TER TAL EAU MD AULOUT) EE Se eee ec eee 1,2 X 1,4

Vu d'en haut (fig. 3), le test présente un contour assez régulièrement ovalaire, avec l’extrémité antérieure arrondie ; l'extrémité postérieure, également arrondie, parait suivre une courbe de même rayon ; la largeur maxima se trouve à peu près vers le milieu du corps. L'appareil apical, reporté très en avant, se trouve à peu près au-dessus du péristome. La face dorsale n’est pas très convexe. Vue de côté (fig. 11), cette face s'élève progressivement depuis l'extrémité antérieure qui est arrondie et très basse, en suivant une ligne presque droite et légèrement oblique, cela jusqu'aux trois quarts environ de la longueur totale la hauteur maxima est atteinte ; puis la face dorsale s’abaisse légèrement en suivant un contour très convexe pour rejoindre l'extrémité postérieure qui est tronquée verticalement, et porte, dans sa partie supérieure, le périprocte, qui est très rapproché de la face dorsale. La face ventrale est presque plane dans sa partie antérieure, puis elle se relève un peu dans la région sternale en formant, sur la ligne médiane, une carène d’ailleurs très peu marquée, qui rejoint en arrière l'extrémité postérieure.

10 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

La forme que je viens d'indiquer diffère donc de celle qu'on observe dans les autres espèces du genre Paleotropus. Dans le P. Hirondeller le test est compa- rativement plus court et plus large ; il est aussi plus haut dans son ensemble, l'extrémité antérieure est plus épaisse et la face dorsale s'élève rapidement. Dans le P. Josephinæ, le test est nettement rétréci dans sa partie postérieure, et le maximum de largeur se trouve en avant. Au contraire, dans le P. Loreni, l'extrémité antérieure est plus étroite que l'extrémité postérieure, et le maximum de largeur se trouve reporté tout près de cette dernière; de plus, la carène médiane ventrale est très marquée. Toutefois, par la structure générale et par la disposition des plaques du test, le P. ovatus rappelle surtout le P. Loreni, mais il y a néanmoins quelques différences importantes que j'indiquerai plus loin.

L'appareil apical (fig. 3et5) est constitué, comme d'habitude, par une plaque unique polygonale, un peu plus longue que large et dont les côtés sont séparés par un même nombre d’angles rentrants occupés par les plaques ocellaires ; cette plaque mesure environ 1,3 sur 1,2 mm. À sa surface, on distingue très difficilement trois petites proéminences à peine indiquées, dont chacune montre une dépression extrèmement réduite, et qui représentent sans doute les tubérosités portant les orifices génitaux ; la proéminence gauche postérieure est un peu mieux marquée que les autres. Il y aurait done deux orifices postérieurs et un antérieur droit, comme chez le P. Loveni, mais si l'orifice génital antérieur impair occupe la position que je soupçonne, il serait plus rapproché de l'orifice postérieur corres- pondant que dans cette dernière espèce. Ces orifices génitaux sont très mal formés, sans doute parce que l'individu est jeune ; de plus l’état de conservation de l'appareil apical laisse quelque peu à désirer, ce qui rend l'observation très difficile. Les plaques ocellaires sont triangulaires, avec le sommet arrondi et l'orifice très distinet.

Les ambulacres de la face dorsale présentent deux rangées de plaques alternantes, aussi bien dans le bivium que dans le trivium. Les deux ambulacres postérieurs sont plus étroits que les antérieurs dans leur partie proximale, comme chez le P. Loveni, mais l'interradius 5 est un peu plus large que chez ce dernier. Les deux ambulacres latéraux Il et IV font chacun avec le grand axe du corps un angle de 80° environ, et les postérieurs font avec ce mème axe un angle de 25°; les deux ambulacres du même côté sont séparés par un angle de 7. Dans chaque radius, les plaques voisines de l'appareil apical sont fortement réduites et elles ne portent que des tubercules très fins; les suivantes portent chacune un ou deux tubercules primaires un peu plus petits que les tubercules interradiaux voisins, avec, en plus, des tubereules secondaires et milaires.

Sur la face ventrale, lambulacre antérieur impair ne porte que de petits tubercules, et il est plus étroit que les ambulacres IFet IV ; ceux-ci acquiérent, vers l’ambitus, des tubercules primaires identiques à ceux des interradius voisins.

Les deux ambulacres postérieurs Let V ne sont pas beaucoup plus larges que les

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS A

précédents et ils ne portent, en plus des tubercules miliaires, que quelques tubercules secondaires.

Les tubercules primaires des plaques interradiales dorsales sont de taille moyenne et peu abondants; ils deviennent notablement plus gros sur la face ventrale, surtout dans la région antérieure du plastron ventral.

Les plaques de linterradius 5 rappellent mieux le P. Josephinæ que le P. Loveni. Le labre (fig. #) est pentagonal, à peu près aussi long que large, avec un bord antérieur très large et à peu près droit, des côtés très légèrement divergents et un angle postérieur presque droit ; il ne forme qu'une saillie insigni- fiante sur la face ventrale et son bord antérieur, peu épais, ne porte que quelques tubercules secondaires. Les deux plaques sternales sont grandes et triangulaires; elles mesurent 3,5 mm. de longueur, et leur largeur maxima qui est atteinte vers le bord postérieur, est de 1,8 mm.; ce bord postérieur, légèrement sinueux, arrive au milieu de la cinquième plaque ambulacraire voisine. Chaque sternale porte d’abord, dans sa moitié antérieure, quatre ou cinq tubercules primaires très gros; les autres sont beaucoup plus petits. Ces tubercules n'atteignent pas le bord externe des plaques et il reste en dehors d'eux un espace nu qui fait paraitre encore plus larges les avenues ambulacraires postérieures.

Je ne puis malheureusement donner aucun renseignement sur les plaques interradiales qui viennent à la suite du sternum, car elles sont en fort mauvais état ou ne sont pas conservées sur mon exemplaire. Le fasciole sous-anal, que je distingue sur une partie de son trajet, traverse les plaques épisternales à une petite distance en arrière du bord postérieur des sternums: sa branche supérieure se trouve à 1,7 mm. environ au-dessus du bord inférieur du périprocte, mais je ne puis indiquer sa forme exacte.

Le péristome (PI. II, fig. #) est à peine enfoncé ; le bord antérieur, fortement convexe, se continue avec des côtés très arrondis, mais le bord postérieur est à peu près droit. Il est recouvert, en avant et sur les côtés, par sept grandes plaques triangulaires qui en occupent la plus grande partie; deux plaques plus petites et courtes s'étendent le long du bord postérieur : entre ces deux rangées, se montrent quelques plaques beaucoup plus réduites. La disposition rappelle beaucoup celle qu'Agassiz a figurée chez un échantillon de -P. Lovenr ayant 17 mm. de longueur (04, pl. 169, fig. 243). Le pourtour du péristome est constitué en avant par les plaques de chaque série ambulacraire I, IT et IV; les deux plaques de l’ambulacre impair sont un peu plus étroites, et, à elles deux, elles limitent une portion de péristome à peu près égale à celle que limite chacune des deux premières plaques des interradius 2 et 3. La première plaque des interradius 4 et 4, triangulaire, ne touche au contraire le péristome que par un bord extrèmement court.

79) ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VIII

Le périprocte (PL. TI, fig. 12) est situé plus près de la face dorsale que de la face ventrale : il est un peu plus large que haut, avec un bord inférieur convexe et deux côtés supérieurs qui se réunissent en un angle très obtus. Il est couvert par une première bordure de grandes plaques, plus grosses du côté dorsal, et en dedans de laquelle se trouvent d’autres plaques plus petites, polygonales et irrégulières. L'anus est situé vers le milieu.

Le test est presque complètement dénudé et les rares piquants primaires qui sont restés sont tous brisés. J’observe quelques piquants secondaires qui sont recourbés dans leur deuxième moitié (PI. XVIL, fig. 33), et des piquants miliaires munis sur les deux tiers de leur longueur de denticulations coniques, très petites, qui se transforment brusquement à l'extrémité en un faisceau de baguettes paral- lèles et anastomosées.

Je n'ai rencontré que quelques pédicellaires, de dimensions naturellement très réduites, et qui appartiennent aux types tridactyle et ophicéphale. La tête des pédi- cellaires tridactyles ne dépasse pas 0,12 mm. La partie basilaire des valves (PI. XVII, fig. 35) est égale aux deux cinquièmes de la longueur totale ; le limbe, élargi en forme de cuilleron coneave, porte de chaque côté une dizaine de fortes dents coniques et pointues, qui deviennent plus grosses vers l'extrémité ; celle-ci est terminée par une dent plus développée que les précédentes.

Les valves des pédicellaires ophicéphales (fig. 34) ne mesurent que 0,09 mm. Les ares sont plus courts que chez le P. Hirondellei, comme on peut s’en convaincre en comparant la photographie que je donne ici au dessin que j'ai publié en 1910 (10, PI. XXX, fig. 22).

L'individu vivant devait être d'une couleur rouge violacé. Dans lalcool il a conservé quelques traces de cette coloration sur la face dorsale ; les sutures des plaques sont marquées par des lignes d'un rouge pourpre, qui, sur le péristome et sur le périprocte, sont d'un violet assez foncé ; la face ventrale est tout à fait

incolore.

RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. J'ai indiqué plus haut les différences très nettes dans la forme du test qui séparent le P. ovatus des trois principales espèces connues du genre, et j'ai eu l'occasion de faire remarquer qu'il se rapproche davan- tage du P. Loveni que des deux autres ; ce rapport est accentué par la présence probable de trois orifices génitaux, par les ambulacres dorsaux comprenant chacun deux rangées de plaques jusqu'à l'appareil apical et par la situation antérieure de cet appareil. Mais la nouvelle espèce se distingue du 2. Loveni par le contour du test, par la forme du labre, par le péristome plus élargi et surtout par le sternum plus allongé.

On sait, par les observations de Loven, que les ambulacres dorsaux du P. Josephinæ n'ont qu'une simple rangée de plaques, disposition qui est particu- liérement marquée sur les deux ambulacres postérieurs. En reprenant l'étude du

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 43

P. Hirondellei, jai pu constater que ses ambulacres dorsaux sont bien identiques à ceux du P. Josephinæ ; je saisirai cette occasion pour rectifier le dessin que j'ai publié en 1898 et qui a été établi d’après un exemplaire sans doute anormal, à moins qu'il y ait eu une erreur de lithographie m'ayant échappé (98, PI. V, fig. 13). Agassiz a déjà fait remarquer (O4, p. 171) que le P. Hirondellei s'écartait notable- ment des P. Loveni et Josephinæ par la constitution des ambulacres dorsaux tels que je les avais indiqués : en cela il avait parfaitement raison, mais je n’ai jamais compris pourquoi il ajoutait que le sternum du P. Hirondelle différait radicalement de celui des autres espèces ; j'ai déjà donné mon opinion au sujet de cette remarque d’Agassiz (10, p. 245). Pour permettre une comparaison plus facile entre le P. Hirondellei et l'espèce nouvelle, je reproduis ici la photographie d’une portion de la face dorsale provenant d’un exemplaire de la première espèce dont les dimensions sont à peu près les mêmes que sur mon unique échantillon de P. ovatus ; il mesure 10,5 mm. de longueur (PI. ITE, fig. 7). On peut constater sur cette photographie que la disposition de l'appareil apical et des plaques voisines rappelle beaucoup celle qu'Agassiz a indiquée chez le P. Josephinæ, et les cinq dernières plaques de chacun des radius et V se suivent sur une seule rangée. Les deux orifices génitaux, très gros, se trouvent placés sur deux proéminences coniques bien marquées ; le madré- porite situé en avant présente plusieurs orifices. Cette disposition est bien différente de celle que montrent les P. Loveni et ovatus.

Je n'ai plus en main lexemplaire qui m'a servi à établir le dessin de ja face dorsale du P. Hirondellei que j'ai publié en 1898, et, par conséquent, je ne puis indiquer l’origine de l'erreur commise, mais il est incontestable que ce dessin est incorrect en Ce qui concerne l'appareil apical et les plaques voisines. Sur un exemplaire ayant 18 mm. de longueur, et voisin par conséquent de celui qui m'a servi de type, je retrouve des dispositions analogues à celles du petit individu représenté PI. IT, fig. 7. Le nombre des plaques ambulacraires impaires des séries postérieures [ et V a seulement augmenté et s'élève à sept dans chaque série. Il est assez curieux de constater que les orifices génitaux sont comparativement plus petits que dans le petit échantillon ; les pores du madréporite sont aussi moins nombreux : il n'y en à en tout que cinq qui sont disposés suivant une ligne un peu sinueuse. De plus, il y a une interruption dans le radius I, dont la dernière plaque n’atteint pas l'appareil apical : la dernière plaque de la rangée 5b est en effet contiguë sur une grande partie de sa longueur avec la dernière plaque de la, et, par suite de ce rapprochement, la dernière plaque de l'ambulacre TL est écartée de l'appareil apical. Cette disposition n'existe pas à gauche et la dernière plaque de l'ambulacre V atteint cet appareil.

Je remarque aussi que dans le petit individu de P. Hirondellei, le bord posté- rieur du sternum arrive seulement bien que cette plaque soit très allongée au niveau de lextrémité de la quatrième plaque ambulacraire correspondante,

44 ECHINODERMA OF THE JNDIAN MUSEUM, PART VII

tandis que chez le plus grand individu, elle atteint le milieu de la cinquième plaque, comme je l'ai représenté en 1898, et comme c’est aussi le cas chez le P. ovatus dont la longueur est de 11 mm. seulement.

J'ajouterai encore une remarque relative aux pédicellaires globifères du P. Hirondellei. En faisant de nouvelles préparations, je constate que les valves bien intactes se terminent toujours par deux crochets égaux, comme on peut le voir sur les photographies que je donne ici (PL XVIE, fig. 30 et 31) ; les valves que jai représentées en 1910 avec un seul crochet terminal étaient évidemment incomplètes.

En parlant plus haut de la disposition des plaques ambulacraires dorsales du P. Josephineæ, je rappelais les observations de Loven qui nous avait fait connaitre leur disposition unisériée ; les dessins donnés par cet auteur, soit en 1874 (PI. XIT, fig. 4105, et PI. XII, fig. 109), soit en 1883 (PL. XVIT, fig. 208), ne laissent aucun doute à ce sujet. Mais comme la déjà fait remarquer Duncan (90, p. 274-275), les figures publiées par Agassiz en 1883 (PI. XXIIL, fig. 7 et 12) d’après les individus du BLAKEZ, représentent une double rangée de plaques dans les cinq ambulacres dorsaux. J’estime que ces derniers dessins sont incorrects et qu'il y a avoir une erreur du dessinateur ; d'ailleurs en 190%, à propos des Échinides de l’4LBATROSS mais sans faire aucune remarque à ce sujet, Agassiz admet implicitement l'interprétation de Loven, car dans un schéma de l'appareil apical et des régions voisines du P. Josephinæ, il représente sur les cinq ambulacres dorsaux une rangée unique de plaques au voisinage de l'appareil apical (OÆ4, p. 170, fig. 247). Au contraire, sur les différents dessins schémas d'appareil apical qu'il publie du P. Loveni (ib., fig. 245 et PI. LXXXVIL fig. 2 et 6), les ambulacres dorsaux comprennent toujours une double série de plaques, sans que l’auteur fournisse d'explications sur cette structure qu'il avait déjà passée sous silence dans la description originale du P. Loventi (81, p. 158).

Si nous laissons de côté le P. Thompsoni sur lequel nous n'avons que des renseignements fort vagues, nous voyons que les espèces actuellement connues du genre Paleotropus peuvent être ‘divisées en deux groupes bien distincts : le premier, comprenant les P. Josephinæ et Hirondellei chez lesquels les dernières plaques des cinq ambulacres dorsaux sont disposées sur une seule rangée et qui possèdent deux orifices génitaux, et un deuxième, avec les P. Loveni et ovalus, dont les ambulacres dorsaux renferment une double rangée de plaques jusqu'à l'appareil apical et qui ont trois orifices génitaux (ce dernier caractère n’est pas absolument certain chez le P. ovatus). Ces différences me paraissent très importantes et j'estime qu'elles justifieraient une séparation générique s'il était prouvé que le nombre des orifices génitaux est toujours lié à la disposition des plaques ambulacraires dorsales. Je serais d'avis de laisser dans le

genre Paleolropus, les P. Josephinæ et Hirondellei, la première espèce étant

_

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le type du genre, et de créer un nouveau genre, auquel je proposerais de donner le nom de Paleotrema, pour les deux autres avec le P. Loveni comme type. Je n'aurais pas hésité à adopter cette dernière dénomination générique pour l'espèce nouvelle trouvée par l’IN VESTIGATOR, Si j'avais pu distinguer chez elle, avec toute la certitude voulue, trois orifices génitaux, mais je n'ose pas, pour le moment, faire état de ce caractère.

Homolampas glauca, Wood-Mason et Alcock (PI. Il, fig. 10; PI. IV, fig. 4 et 5; PI. XVII, fig. 21 à 28)

Homolampas glauca, Wood-Mason et Alcock, (914), p. 441. Homolampas glauca, Anderson (99), p. 11. Homolampas glauca, Alcock (02), p. 289.

Station 111. Golfe du Bengale, profondeur 1644 brasses. Un échantillon.

MM. Wood-Mason et Alcock n'ont pas publié de description de cette intéressante espèce; ils se sont bornés à dire qu'elle différait de PA. fulva Agassiz par sa forme plus déprimée, par l'extrémité postérieure du test tronquée et non excavée, et par le plastron ventral plus étroit ; ils ont publié en 1891 deux dessins représentant respectivement la face dorsale et la face ventrale. Ces auteurs signalent quatre exemplaires qui proviennent de la même station 111P1e plus grand mesurant 93 mm. de longueur. De plus, en 1902, Alcock a publié un dessin de la face latérale du test (02, p. 289). Ces trois dessins suffisent pour donner une idée des caractères extérieurs de la nouvelle espèce, bien que les deux premiers ne soient pas très complets : ainsi le dessin de la face dorsale ne montre pas la moindre trace de fasciole péripétale.

Je nai trouvé dans la collection qui m'a été remise qu'un exemplaire incomplet et même cassé en trois fragments que jai recoller : ils repré- sentent ensemble une face dorsale à peu près entière, avec l'extrémité antérieure ; malheureusement l'une des cassures intéresse l'appareil apical. Je ne puis donc pas donner une description complète de l'A. glauca.

La longueur totale est de 82 mm. et la largeur maxima, qui est atteinte vers le milieu de la longueur, est de 61 mm. L'appareil apical se trouve à 26 mm. de l'extrémité antérieure et à 56 mm. de l'extrémité postérieure : il est placé à une petite distance en arrière de la partie la plus haute du test; cette hauteur devait être de 26 à 27 mm. environ.

Vu par en haut (PI. IV, fig. #), le bord antérieur du test offre, en son milieu, une encoche très large, mais assez peu profonde, que l'ambulacre antérieur impair

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commence à former à 15 ou 16 mm. au-dessus de la face ventrale, et qui devient plus large et plus profonde à mesure qu'on se rapproche de cette face. De part et d'autre de lencoche antérieure, le bord du test suit une courbe assez régulière- ment convexe et il va en s'élargissant rapidement jusqu'au niveau de l'appareil apical, et plus lentement ensuite jusque vers le milieu de la longueur du corps. À partir de ce point, la largeur diminue très rapidement et le test s’amincit de plus en plus jusqu'à l'extrémité postérieure qui est extrêmement étroite, sa largeur ne dépassant pas 12 mm.

Vu de profil (fig. 5), le test s'élève d'abord rapidement suivant une courbe à rayon assez court, et la hauteur augmente très vite jusqu’à 10 mm. environ en avant de l'appareil apical. De le test s'abaisse progressivement, son contour suivant d'abord une courbe dont le rayon augmente très vite de manière à passer à une ligne presque droite qui se dirige obliquement vers le bas pour rejoindre, par un angle voisin de 90°, l'extrémité postérieure ; cette dernière est tronquée et dirigée un peu obliquement en avant. Ce profil se fait remarquer par l'élévation rapide du test dans son premier quart et l'aplatissement progressif qui se manifeste ensuite. Cette forme est assez différente de celle qu'Alcock à figurée, d'après laquelle le test serait notablement moins haut, etle profil, plus arrondi dans la région antérieure, s'abaisserait d’une manière moins rapide dans la partie comprise entre l'appareil apical et l'extrémité postérieure. La forme que Jobserve sur mon exemplaire se rapproche davantage de celle qu'Agassiz a représentée chez PA, fulva, mais l'angle qui précède l'appareil apical reste très arrondi dans l'espèce de l'Océan Indien.

L'appareil apical me parait très voisin de celui de VA. fulva, autant du moins que je puis l’observer sur mon échantillon en mauvais état (PI. IT, fig. 10). Les orifices génitaux, au nombre de quatre, sont très rapprochés, surtout les deux antérieurs qui sont allongés longitudinalement et séparés par une simple lame très mince. Le madréporite est très allongé, piriforme, étroit dans sa partie proximale située entre les deux orifices génitaux postérieurs, et il s'étend en Ssélargissant dans l'interradius postérieur. Je ne distingue pas les limites des plaques génitales qui paraissent soudées en une pièce unique, comme cela est d'ailleurs la règle dans le genre Homolampas, mais je ne distingue pas non plus les contours des plaques ocellaires dont les orifices sont cependant distincts. Je ne puis pas mieux reconnaitre les contours des plaques ambula- craires et interambulacraires voisines de l'appareil apical, le collodion que j'ai employé pour retenir et coller les fragments de l’exemplaire ayant effacé plus ou moins ces contours.

L'ambulacre antérieur impair est très étroit à son origine, il ne mesure guère qu'un millimètre, et il s’élargit très lentement. À deux centimètres en avant

du milieu de l'appareil apical, au moment il va s'abaisser obliquement vers la

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face ventrale, il mesure environ 3,5 mm. de largeur ; c’est à ce niveau qu'il commence à se déprimer. À vrai dire, la dépression qu'il subit reste assez peu importante : ce sont plutôt les régions interradiales voisines qui s'élèvent de plus en plus et déterminent l’encoche antérieure dont la profondeur à l'ambitus est de # mm. environ sur 12 mm. de largeur. Les zones porifères sont très rapprochées l'une de l’autre ; les pores, excessivement fins, restent géminés dans la partie postérieure de l’ambulacre, mais ils deviennent simples lorsque celui-ci s’abaisse vers la face ventrale. Les plaques ambulacraires portent quelques tubercules secon- daires et miliaires d’abord peu serrés, mais qui deviennent très nombreux dans la partie antérieure oblique, et continuent à rester très serrés lorsque l’ambulacre passe à la face ventrale sur laquelle je ne puis pas le suivre.

Les ambulacres latéraux antérieurs et postérieurs restent absolument à fleur du test et ils ne présentent pas la moindre tendance à prendre un caractère pétaloïde ; ces ambulacres s’élargissent progressivement et régulièrement jusqu'à lambitus, aussi bien en dedans qu'en dehors du fasciole péripétale. Toutes les plaques proximales, au nombre de neuf à dix paires au moins sur chaque ambulacre, ont des pores géminés, ensuite ceux-ci deviennent simples, et cela un peu avant leur rencontre avec le fasciole. En général il reste de chaque côté, en dedans du fasciole, trois plaques munies de pores simples. Les plaques ambulacraires portent de petits tubercules secondaires et miliaires assez abon- dants ; au delà du fasciole, elles ont absolument les mêmes caractères que les plaques interradiales voisines.

Les plaques interradiales dorsales se font remarquer par la présence de ces gros tubercules primaires, qui ont été signalés dans différentes espèces d'Aomo- lampas en dedans du fasciole. Dans les deux interradius antérieurs, les plaques des rangées internes 2b et 3a ne portent, en dehors de petits tubereules secondaires et miliaires, chacune qu’un tubercule secondaire plus gros que les voisins, et ces tubercules forment une rangée assez régulière le long des bords du sillon. Les gros tubercules primaires apparaissent seulement sur les plaques des rangées externes 2a et 3b; vers la troisième plaque, il n’en existe d’abord qu'un seul par plaque, puis on en observe deux et même trois qui forment de petites rangées transversales, mais ces gros tubercules n’atteignent pas l’'ambitus. Leurs dimensions décroissent d’ailleurs à mesure qu'on s'éloigne de l’appareil apical, et, dans chaque série transversale, la taille diminue également du tubercule externe au tubercule interne. Dans les interradius latéro-postérieurs 1 et 4, le nombre des gros tubercules primaires est moins élevé et il ny en a que six à sept de chaque côté. L'interradius postérieur impair porte en tout neuf tubercules primaires sur mon exemplaire, trois à gauche et cinq à droite, l'antépénultième plaque de la série 5b ayant trois tubereules. En dehors de ces gros tubereules primaires, les plaques portent de petits tubercules secondaires et miliaires formant un recouvrement très

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uniforme qui conserve les mêmes caractères sur toute la face dorsale du test aussi bien dans les régions ambulacraires qu'interambulacraires, les petits tubercules secondaires étant disposés plus ou moins régulièrement en rangées transversales. Seuls les quelques tubercules secondaires qui recouvrent l'angle séparant la face dorsale de l'extrémité postérieure du test, deviennent un peu plus gros et ils forment, au-dessus du périprocte qui est contigu à cet angle, deux ou trois rangées irrégulières qu'on retrouve sur les interradius 1 et 4. Le cercle scrobiculaire qui entoure les grands tubercules primaires atteint, dans les plus gros, un diamètre de 2,5 mm.; la dépression qu'il forme n’est pas visible à la face interne du test.

Je n'ai pas pu examiner le péristome. Le périprocte est conservé en très grande partie et il ne manque qu'une portion étroite de son bord inférieur. Il occupe, comme je l'ai dit plus haut, la partie supérieure de la petite face postérieure verticale, et son bord supérieur arrive exactement au niveau du bord dorsal de cette face. Il doit être plus large que haut : sa largeur est de 8,9 mm. et la hauteur ne doit pas être bien supérieure à 7 mm. ; au niveau de la ligne interradiale médiane, le bord supérieur forme un petit angle obtus à peine indiqué. Les plaques qui le recouvrent sont plus grosses à la périphérie et dans la région inférieure qui porte de nombreux petits piquants. L'anus se trouve à peu près vers le milieu du périprocte.

La région qui se trouve au-dessous du périproete manquant complètement sur mon exemplaire, je ne puis rien dire du fasciole sous-anal. Quant au fasciole péri- pétale, l'aire qu'il limite n'est pas très étendue (PI. IV, fig. 4). Le bord postérieur de ce fasciole passe à peu près à 25 mm. en arrière du milieu de l'appareil apical, et, sur les côtés, il est séparé de cet appareil par une distance un peu inférieure, soit 22 min. En avant, il se rapproche beaucoup de lambitus et il aborde le sillon un peu au-dessous de la partie verticale de celui-ci, mais il disparait sur ce sillon lui-même en se confondant avec les granules miliaires qui le recouvrent. Si nous prenons le bord du sillon dorsal comme point de départ du fasciole, nous voyons celui-c1 se relever assez rapidement sur les interradius antérieurs, puis, après avoir dépassé la région des gros tubercules primaires, il forme un premier angle à peu près droit en atteignant l’ambulacre IT (ou IV), puis un deuxième angle en quittant le même ambulacre lorsqu'il atteint linterradius 1 (ou 4) : le fasciole se trouve alors à peu près à égale distance de lambitus et du sommet du test. Il s'éloigne de plus en plus de l'ambitus et atteint l'interradius postérieur pour rejoindre la branche opposée suivant un angle très obtus. La bande qui constitue le fasciole péripétale est très mince, mais elle reste distincte sur toute son étendue, sauf au niveau du sillon antérieur ainsi que je viens de le dire.

Les piquants primaires sont tous cassés sur mon exemplaire. Les piquants secondaires de la face dorsale sont courts, cylindriques, parfois légèrement

recourbés dans leur partie terminale ; ceux qui restent droits se terminent en une

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pointe aiguë, pelite et hyaline, les autres s'élargissent très légèrement avant lextré- mité qui est arrondie et peut rester lisse ou offrir deux ou trois petites denticulations extrêmement fines. Mais les piquants secondaires prennent des caractères parti- culiers dans la partie antérieure et ventrale du sillon ambulacraire. Ces piquants de longueur variable (PI. XVII, fig. 21), sont en général plus moins recourbés et ils sont garnis sur leur bord concave d’une série de dents très fortes, coniques, dirigées obliquement vers l'extrémité du piquant avee un sommet très arrondi. Ces dents se montrent surtout dans la moitié distale des piquants et elles sont plus ou moins serrées et plus moins nombreuses suivant la longueur de ceux-ci. L’extrémité des piquants se termine également par une pointe dont le tissu est hyalin comme celui des dents. Cette structure rappelle celle des piquants de l'A. hastata qu'Agassiz a figurés (84, PI. XLIIT, fig. 8 à 10). Ces piquants secon- daires ne sont pas élargis à l'extrémité qui va en s'amincissant progressivement ; quelques-uns cependant s'élargissent un peu avant leur extrémité, mais celle-ci reste toujours étroite. Les plus petits piquants sont plus moins recourbés et s'élargissent légèrement dans leur dernier tiers, mais ils sont toujours dépourvus de denticulations.

Les pédicellaires sont très nombreux sur les fragments que j'ai eus à ma disposition. Ils se montrent sur la face dorsale entre les piquants, mais ils sont particulièrement abondants dans le sillon antérieur vers l'ambitus et au voisinage du péristome. Ils appartiennent aux trois formes tridactyle, rostrée et trifoliée.

Les pédicellaires tridactyles sont de deux sortes. Il y à d’abord de gros pédicellaires, dont la tête, grande et large, atteint et dépasse même 1 mm. de longueur ; elle fait suite à un cou assez court. Les valves restent en contact sur une assez grande partie de leur longueur. La région basilaire (PL. XVII, fig. 24) n’est pas très développée et sa longueur n'atteint guère que le cinquième de la longueur totale. Le limbe s’élargit rapidement en un cuilleron assez large, qui atteint son maximum de largeur avant le milieu de la longueur de la valve, puis il se rétrécit très lentement jusqu'à l'extrémité qui est arrondie. Il offre d'abord sur son quart inférieur des dents basses, coniques et petites, assez espacées, puis vient une série de dents extrêmement fines, petites, aiguës, très serrées et régulières. Les perforations, de dimensions moyennes et arron- dies, sont disposées régulièrement sur le limbe en séries obliques. Certains pédicellaires présentent des valves plus étroites que celles du type que je viens de décrire (fig. 23), et l’on passe ainsi à de petits pédicellaires dont les valves sont extrêmement étroites, avec les bords denticulés sauf sur la base du limbe qui reste à peu près lisse (fig. 25).

Les pédicellaires de la deuxième forme ont une tête assez allongée soutenue par un long pédoneule. La partie basilaire (fig. 22 et 28) est triangulaire, d’abord très large, puis elle se rétrécit rapidement ; le limbe, peu élargi à la base, va en se

fl

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rétrécissant jusqu'à l'extrémité qui est pointue et il prend une forme lancéolée. Ses bords sont presque lisses ou très finement denticulés; sa largeur ne dépasse pas en général beaucoup celle de la partie basilaire. Les perforations sont petites, arrondies et se montrent sur toute l'étendue du limbe. La longueur des valves varie entre 0,3 et 0,35 mm. Nous retrouverons une forme analogue dans quelques autres genres, tels que Lovenia et Metalia.

Les pédicellaires rostrés (fig. 26 et 27) sont de grande taille et leur tête atteint 0,9 à 1 mm. de longueur : elle est précédée par un cou de longueur variable, mais sénéralement assez long. Les valves sont minces, écartées les unes des autres, légèrement recourbées et elles ne se touchent que vers l'extrémité. La région basilaire, bien développée, est triangulaire, un peu plus longue que large, et sa longueur peut atteindre le tiers de la longueur totale. Elle offre vers son sommet deux ou trois grandes dents coniques, pointues, assez espacées et généralement assez fortes, bien que leur développement soit variable. Le limbe reste assez étroit sur toute sa longueur et il s'élargit à peine vers son milieu. Il porte, au delà d’une partie tubulaire courte, quelques dents basses, élargies, peu saillantes et largement séparées ; ces dents se rapprochent lune de lautre dans partie terminale elles deviennent alors assez fines, pointues, serrées et forment une bordure qui contourne l'extrémité arrondie de la valve. Les perforations, arrondies, ne sont pas très grandes, et elles restent assez éloignées les unes des autres.

Les pédicellaires trifoliés, ne présentent rien de particulier ; leur tête attemt 0,15 mm. de longueur en moyenne: la partie basilaire est assez étroite, et le

limbe, de forme ovoiïde, a l'extrémité rétrécie et arrondie.

Rapponrs ET DIFFÉRENCES. Parmi les espèces connues du genre Homolampas, VH. glauca peut surtout être comparée aux 7. fulva et haslata décrites par Agassiz. Elle rappelle PAZ. fulva par sa grande taille et par la forme du test qui atteint rapidement son maximum de hauteur très près de l'extrémité antérieure, puis décroit progressivement jusqu'à l'extrémité postérieure qui est très petite et courte, mais elle s'en écarte par la forme même de son extrémité qui, au lieu d'être excavée, est tronquée et reste plane comme chez VAT. hastata. Cette dernière espèce a le test moins élevé et le profil de la face dorsale est plus régulier.

Wood-Mason et Alcock ont donné un dessin d'ZZ. glauca dont le test est moins élevé que dans l'exemplaire que j'ai étudié: aussi ont-ils pu dire que l'espèce de l’INVESTIGATOR était plus déprimée que l'A. haslata. Ceci n'est pas le cas pour mon exemplaire dont la forme est très voisine de celle de F7. fulva, et la seule différence que je constate à ce point de vue est que l’angle formé par la face dorsale du test quand on le regarde de profil, et qui sépare la partie antérieure très

courte de la partie postérieure très allongée, est très marqué et presque droit sur

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le dessin que donne Agassiz de l'A. fulva, tandis que chez l'A. glauca cet angle est remplacé par une courbe arrondie.

L'H. glauca s'écarte beaucoup plus de l'A. fragilis Agassiz de l'Atlantique.

Je ne parle pas ici d’une espèce d'Homolampas que Meijere à indiquée dans les Échinides du szB0GA et qu'il a appelée A. rostrala. Agassiz à déjà fait remarquer (04, p. 175) que cet Oursin n’était certainement pas un Homolarpas, mais qu'il était impossible de savoir mème à quel genre on pourrait le rapporter d'après les dessins donnés par Meïjere. Le savant naturaliste américain à porté sur un certain nombre de ces dessins un jugement peut-être un peu sévère en les traitant de caricatures d’Échinides (sic), mais il est cependant difficile d’excuser leur trop grande simplicité.

Dans la diagnose du genre Homolampas qu'Agassiz a donnée en 1872 (72, p. 347), il est dit que les pores restent simples sur toute la longueur des ambulacres et ce caractère est mentionné de nouveau (p.348) dans la description de l'A. fragitis. En décrivant l'A. fulva (81, p. 164), Agassiz ne donne aucune indication spéciale relativement à la disposition et au nombre des pores, mais sur certaines figures de la PI. XXIV, je vois en certaines régions des ambulacres des pores doubles et dans d’autres régions des pores simples. Ainsi sur la fig. 1, quelques plaques proximales de l’ambulacre IV ont des pores doubles, tandis qu'ils sont simples sur l'ambulacre V; sur la fig. 2, certaines plaques proximales des ambulacres IV et V ont les pores doubles, tandis que lambulacre IL n'a que des pores simples sur toute sa région dorsale ; enfin, sur la fig. 12, les quatre ambulacres pairs ont des pores doubles sur les plaques voisines de l'appareil apical, et l'ambulacre II ne paraît posséder que des pores simples. D'autre part, dans la description de l'A. hastata (0%, p. 177), Agassiz dit que cinq ou six des plaques ambulacraires dorsales ont des pores doubles et que ces plaques se trouvent, avec trois ou quatre des suivantes qui ont les pores simples, en dedans du fasciole péripétal : cependant dans le schéma qui se trouve à la même page (fig 259, p. 159) et qui est reproduit PI. LXIIE, fig. 4, tous les ambulacres dorsaux sont représentés avec des pores simples; au contraire, sur la fig. 3 de cette même planche, plusieurs plaques de l’ambulacre IIT ont les pores doubles et toutes les autres plaques ambulacraires ont les pores simples, sauf une de l’ambulacre IT qui porte deux pores.

Dans le dessin représentant la face dorsale de l'A. glauca publié par Wood- Mason et Alcock, les plaques de l’ambulacre IIT ont des pores doubles sur toute la longueur qui est figurée, et les plaques voisines de l'appareil apical des quatre autres ambulacres ont aussi des pores géminés. C’est bien la disposition que j'ai observée sur mon unique exemplaire, avec cette différence cependant que les pores géminés ne s'étendent pas aussi loin en avant sur l’ambulacre IL.

Il y a donc au moins une espèce d’Homolampas chez laquelle les plaques

52 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

ambulacraires voisines de l'appareil apical ont sûrement des pores géminés. Agassiz indique formellement la même disposition chez l'A. hastata, au moins pour les ambulacres latéraux, et, bien que ses figures soient en contradiction avec son texte à cet égard, on peut tenir l'indication du texte comme exacte. Enfin, si lon en juge par certains dessins de F/7. fulra publiés par le même auteur, cette espèce aurait aussi des pores doubles sur les plaques ambulacraires voisines de l'appareil apical. Bien que de nouvelles observations soient nécessaires pour nous Hixer sur ce sujet, on voit qu'il est d'ores et déjà nécessaire de modifier la diagnose du genre Homolampas donnée par Agassiz en 1872, dans laquelle les pores ambulacraires sont indiqués comme étant unisériés, caractère qui a été de nouveau mentionné plus tard par Duncan (90, p. 275).

Archeopneustes Hemingi (Anderson) (PIN fig, Leo Pl. V, fie: 12 MP Des API EM fe dau)

Paleopneustes, Anderson (99), p. 7.

Paleopneustes Hemingi, Anderson. Alcock (02), p. 168, fig. 22.

Station 248. 8°37 N.: 7°37 30" E. 224-281 brasses. Très nombreux échantillons. Quelques-uns seulement m'ont été communiqués qui portaient respectivement les N°5 368-373, 356-357 et 1911-1916.

i 1 Cet Échinide a été signalé en 1899 par Anderson qui n'en fait qu'une simple mention, sans le nommer ni le décrire. Il dit seulement que «lune des captures les plus intéressantes de la station 248 est celle de plus de deux cents exemplaires d'un Paleopneustes voisin, mais diflérent, du P. Aystirèr des Antilles; ces individus avaient une coloration d'un brun garance sombre qui à passé à une couleur pourpre superbe dans l'alcool ». En 1902, Alcock à publié un dessin du test vu de profil

et il désigne l'espèce sous le nom de ?. Hemingi Anderson: il se borne aussi à

dire qu'elle à été découverte dans les parages des iles Laquedives, et qu'elle

diffère du P. crislatus Agassiz des Antilles Je conserverai le nom spécifique d'Hemingi, choisi par Anderson et consacré par la figure qu'Aleock a donnée en

1902, bien qu'aucune description n'ait été publiée de cet Oursin.

L'un des exemplaires qui n'a été communiqué à été à moitié dépouillé de ses piquants : je le représente PIE IV, fig. 4 et PI. V, fig. 1, 4 et 5; il mesure 115 mm. de longueur mais cette longueur peut encore être dépassée. Cest cet exemplaire, que j'appellerai À, qui me servira de type pour la description de l'espèce. Je représente PI IV, fig. 2, un autre individu (B) dont le Lest à une forme plus conique que les

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autres, tandis que dans un troisième individu (C) le sommet du test est au contraire un peu plus arrondi (PI V, fig. 2).

Voici les principales dimensions que je relève sur ces trois mdividus ainsi que sur un quatrième plus petit dont le test a seulement 97 mm. de longueur (D).

ÉCHANTILLONS

E TE A B C D afin mm iu/m mm TON AULEUR REP E 2 ecouter 115 104 108 97 ILAUR eat dant ee TOR RE 94 56 90 S1 Hauteur maxima un peu en avant de l'appareil HORS IR RS RSA PO PE On 74 76 70 59 Distance entre le milieu de l'appareil apical et l'ex- trémité antérieure du test (en projection)........ 47 43 48 42 Distance entre le milieu de l'appareil apical et l’ex- trémité postérieure du test (en projection). ...... 68 61 60 D Distance entre le bord antérieur du péristome et HEXÉTÉMULÉ AILÉÉTIEUTE. 2-0 à ee ce ere 45 40 ai Bb) Distance entre la lèvre postérieure et l'extrémité DOS LIGUE RE EE CD nets cos 65 62 62 26 Longueur du pétale antérieur (mesurée sur le test) 80 T0 75 60 Longueur du pétale postérieur (mesurée sur le test) 07 T6 5 69 Largeur maxima du pétale antérieur .............. 11,5 Il 12 9 Largeur maxima du pétale postérieur............. 14 15,5 li 12 Péristome (largeur el longueur)................... 20X8 17 X6 17 X6 15 X 15 Périprocte/(hauteuret largeur).:................. IZX 142 145X13,5 13X13 1L1X12

Ce qui frappe avant tout dans l'A. Heningi, test la forme très haute et forte- ment conique du test, avec le pôle apical reporté en avant. La région la plus saillante ne correspond pas tout à fait à l'appareil apical, mais se trouve à 3 mm. environ en avant des orifices génitaux antérieurs, et la petite saillie que forme en ce point l'ambulacre LIL est plus moins marquée suivant les exemplaires : elle est surtout accentuée sur l'individu B. Si nous examinons le test de profil (PI. V, fig. 5), nous voyons que le bord antérieur, relié à la face ventrale par un angle fortement arrondi, s'élève rapidement en se dirigeant obliquement en arrière suivant une courbe assez régulière, mais faiblement convexe, jusqu'au point le plus saillant du test; de le profil s’abaisse quelque peu pour arriver à l'appareil apical qui est placé horizontalement. En arrière de cet appareil, la hauteur du test diminue d’abord assez lentement, ensuite très rapidement en suivant une courbe légèrement convexe, jusqu'à l'extrémité postérieure qui est courte, étroite et tronquée obliquement en avant, et à laquelle la face dorsale se relie par un angle arrondi un peu supérieur à 90°.

D4 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

Vu d'en haut (PI. V, fig. 1) le contour du test est légèrement ovoïde ; il suit en avant une courbe assez ouverte et Ss'élargit régulièrement jusque vers le milieu de la longueur, c'est-à-dire vers le milieu de la rangée antérieure de plaques des interradius À et 4, puis le lest se rétrécit plus rapidement pour rejoindre l'extrémité postérieure. On constate à l'ambitus, au niveau des pétales antérieurs el_ postérieurs, une légère dépression, tandis que les interradius 4 et # sont très légèrement renflés. La face ventrale se réunit aux faces latérales par un bord très large, arrondi et épais ; elle est légèrement déprimée au niveau des cinq radius, surtout dans la région péristomienne, mais les dépressions qui existent n'atteignent mème pas l'ambitus et l'ensemble de cette face reste horizontal. Le péristome est assez enfoncé. Vue de profil (fig. 5), la face ventrale apparait presque plane avec une légère dépression correspondant à la partie antérieure de linterradius 4 (ou #) et deux parties un peu saillantes qui correspondent aux radius pairs. Sur la région sternale, la ligne interradiale se relève en se rapprochant de lextrémité postérieure pour former une carène peu apparente, fortement obtuse et très arrondie, Sur la face dorsale, linterradius postérieur ne détermine aucune saillie appréciable : il déborde très légérement l'extrémité postérieure du test qui est étroite, courte el d'ailleurs mal délimitée, car elle se relie aux régions voisines par des parties largement arrondies : les deux tiers de sa hauteur sont occupés par le périprocte.

L'appareil apical est petit (PT V, fig. 8). Les quatre orifices génitaux ne sont pas placés symétriquement dans lexemplüre À que je décris : ainsi que cela arrive aussi dans lPindividu B, les orifices antérieurs et les orifices postérieurs ne sont placés sur des lignes tout à fait parallèles et celles-ci ne sont pas exactement perpendiculaires à l'axe antéro-postérieur. Les quatre orifices sont égaux, mais les deux postérieurs sont beaucoup plus écartés que les antérieurs : dans exemplaire À, les centres sont séparés par une distance un peu supérieure à 3 mm. Les plaques génitales sont pentagonales, à peu près aussi longues que larges : lorifice, qui est rapproché de leur angle proximal, est entouré de très fins granules. Le madréporite est allongé, pentagonal ou piriforme, d'ailleurs un peu variable dans ses contours : ilest Lois fois plus long que large : il se développe en arrière des orifices génitaux postérieurs, et conserve à peu près la même largeur jusqu'à son extrémité posté- rieure qui est tronquée obliquement (A\, il va en se rétrécissant dans sa partie terminale (B); sa portion extra-génitale est plus longue que la partie comprise dans l'appareil apical. Les plaques ocellaires sont triangulaires, relativement grandes, avec un très petit orifice punctiforme. Cet appareil rappelle beaucoup celui du Paleopneusles hystrix représenté par Agassiz (O4, PI LXLVIT, fig. 2) et aussi celui que Wagner a figuré chez l'Archeopneusles (Paleopneustes) niasicus, espèce très voisine de l'A. Hemingi (O8, p. 21, fig. 8).

L'mbulacre antérieur (PI. V, fig. 1) commence à la face dorsale du test

par une partie extrêmement étroite ; il s'élargit lentement et progressivement de

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manière à atteindre 20 mm. environ de largeur à l'ambitus. Je compte trente et une paires de plaques jusqu'à lambitus : chacune d'elles porte un pore géminé qui me paraît un peu plus développé que chez l'A. niasicus. Au delà des premières plaques, chaque paire de pores est entourée par un péripode très net et ovalaire, dans lequel les deux pores, très fins, sont reliés par un sillon qui appartient surtout au pore antérieur et qui est presque parallèle à l'axe antéro-postérieur. En dedans du péripode, chaque plaque porte d'abord un tubercule secondaire avec de rares tubercules miliaires; ces tubercules forment une rangée assez régulière dans la moitié proximale de lambulacre, puis ils disparaissent et l'on voit alors apparaitre ça et quelques tubercules primaires plus moins constants. Vers l’ambitus, ces tubercules se montrent plus régulièrement sans dépasser cependant le chiffre d’un seul par plaque, et il S'y ajoute des tubereules secondaires assez nombreux.

Les ambulacres latéraux restent à fleur du test et ils s'étendent jusqu'à l'ambitus, ils offrent cependant une très légère dépression qui est mieux marquée sur les deux ambulacres antérieurs. Ces derniers forment de chaque côté un angle de 70° avec l'axe antéro-postérieur et les pétales postérieurs font un angle de 40° avee ce même axe ; les deux pétales de chaque côté font ensemble un angle de 70°. Les ambulacres antérieurs pairs s'élargissent rapidement depuis leur base sur les huit dix premières paires de plaques, et beaucoup plus lentement ensuite; vers l'extrémité des pétales, ils mesurent 15 mm. de largeur, tandis que la partie pétaloïde elle-même à 11,5 mm. de largeur. La zone interporifère est un peu plus large que chacune des zones porifères ; elle porte quelques tubereules secondaires peu nombreux, irrégulièrement disposés, qui deviennent plus gros en s’'approchant de lambitus, et passent aux petits tubercules primaires de la face ventrale. Il y a, en outre, quelques granules très fins qui se continuent entre les paires de pores successives en formant souvent une petite rangée régulière de trois quatre granules très largement espacés. Les pores internes sont un peu élargis transversalement, mais ils restent toujours plus étroits que les pores externes qui sont allongés, amincis en dedans et piriformes. Chaque zone porifère mesure environ 3,9 nm. de largeur et la zone interporifère # mn. Je compte dans l’exemplaire À quarante et une paires de pores: les deux ou trois premières seulement sont rudimentaires, la dernière ou les deux dernières paires sont parfois plus petites, irrégulières et rapprochées de la zone porifère opposée, de tellé sorte que les pétales ont une très légère tendance à se fermer à leur extrémité distale ; d'autre part, les trois dernières paires de pores dans chaque zone sont beaucoup plus écartées l’une de l’autre que les précédentes.

Les zones ambulacraires postérieures s’élargissent un peu plus que les anté- rieures et elles atteignent 19 mm. vers l'extrémité des pétales, ceux-ci ayant près de 44 mm. de largeur : l'élargissement est surtout à la zone interporifère qui

D0 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

mesure 6 min. de largeur. Je compte en tout quarante-cinq paire de pores ; les deux ou trois dernières paires sont un peu irrégulières, plus petites, et un peu plus rapprochées de leurs congénères, comme dans les pétales antérieurs. Les deux zones porifères ne se rapprochent pas lune de l'autre à l'extrémité des pétales postérieurs : elles conservent à peu près le même alignement, et, en tout cas, ces pétales n'ont pas moindre tendance à s'ouvrir à leur extrémité

C'est un peu au-dessus de lambitus que lambulacre antérieur offre les plus eros tubercules : ceux-ci sont d'abord peu nombreux, puis, à l'ambitus même, leur nombre augmente en même temps que leur taille diminue, et ils passent à ceux de la face ventrale. Vers la périphérie du test, les tubercules primaires sont unifor- mément répartis sur toute la largeur de la zone ambulacraire et ils sont séparés par des granules miliaires peu serrés, puis, à égale distance entre l’ambitus et le bord antérieur du péristome, ils disparaissent sur la ligne médiane en même temps qu'ils deviennent plus petits et moins nombreux sur les côtés de lambu- lacre. Cette bande médiane nue se déprime un peu et s'élargit en abordant le péristome : nous verrons que la même disposition se montre, à un degré encore plus développé, sur les quatre autres ambulacres, de manière à former une sorte de floscelle autour du péristome. Le phvyllode constitué par lambulacre antérieur comprend huit paires de plaques et il se présente comme un triangle allongé qui se déprime progressivement à mesure qu'on se rapproche du péristome. Sur les radius [Pet IV, chaque phyllode forme un triangle plus allongé avec une base un peu plus large, et de gros péripodes existent sur les onze premières paires de plaques dans chacun d'eux. Les ambulacres postérieurs Let V forment un phyllode moins élargi, et les gros péripodes ne se montrent que sur les neuf premières plaques. Les plaques de ces phyllodes sont très courtes et les péripodes qui en limitent les pores sont presque contigus avec leurs voisins. Ces régions sont à peu près complètement dépourvues de tubercules et ceux-ci nappa- raissent qu'en dehors des pores : ils prennent d'abord la taille de petits tubercules secondaires qui passent progressivement aux tubercules primaires des régions interradiales voisines.

Les pétales s'arrêtent pour ainsi dire à l'ambitus et la dernière paire de pores ne se trouve pas à plus de 5 mm. de la face ventrale, surtout dans les pétales antérieurs dont les dernières paires sont très écartées dans chaque zone. En dehors des pétales, les tubercules primaires deviennent plus grands à l’'ambitus, surtout dans les ambulacres postérieurs, puis ils passent brusquement aux tubercules de la face ventrale qui sont beaucoup plus petits. Ces tubercules restent peu nombreux sur les ambulacres antérieurs dont la région phyllodéenne s'étend sur la moitié de la distance entre le péristome et le bord du test, tandis que dans les ambulacres postérieurs, dont les phyllodes sont plus courts et aussi plus étroits, ils n’atteignent

pas la moitié de la distance à lambitus ; en dehors de cette région, les tubercules

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 97

primaires forment, sur les ambulacres postérieurs, un recouvrement uniforme identique à celui des régions interradiales voisines.

Les interradius pairs de la face dorsale sont grands et larges. Leurs plaques s’accroissent rapidement à mesure qu'on s'éloigne de l'appareil apical ; elles devien- nent très larges, avec un bord supérieur concave et un bord inférieur convexe en forme de V très ouvert; leur surface est simplement arrondie et nullement bombée ou saillante. Dès leur origine, les plaques portent d'abord chacune une petite rangée de tubercules secondaires, et ceux-ci prennent très rapidement les dimen- sions des tubercules primaires, mais ils restent toujours peu nombreux surtout sur les séries 2b et 3a, les plus grandes plaques, au-dessus de l’ambitus, n’ont géné- ralement pas plus de quatre gros tubercules primaires chacune. Ceux-ci sont un peu plus nombreux sur l’autre série et ils se montrent plutôt vers le bord posté- rieur. Les granules miliaires restent toujours très espacés, surtout au voisinage de la ligne interradiale médiane. Un peu au-dessus de lambitus, les tubercules primaires deviennent plus nombreux ; les granules miliaires sont aussi plus serrés et un peu plus gros. En passant à la face ventrale, les tubercules deviennent brusque- ment plus petits et ils forment un revêtement qui se continue uniformément sur toute l'étendue de cette face, sauf au niveau des phyllodes. La première plaque des interradius 2 et 3 ne touche au péristome que par une pointe obtuse très étroite.

Les mêmes dispositions se montrent sur les interradius postérieurs pairs les gros tubercules primaires sont cependant un peu plus nombreux sur la face dorsale que sur les interradius antérieurs. Ces tubercules primaires sont beaucoup plus gros que ceux des autres régions du test et ils sont entourés par un cercle scrobiculaire bien apparent.

L'interradius postérieur n’affecte aucun caractère particulier sur la face dorsale ; les tubercules, disposés comme sur les autres interradius, ne subissent aucun changement au voisinage du périprocte, mais, en passant sur la face ventrale, ils deviennent brusquement plus petits pour prendre les dimensions des tubereules de cette face. Ceux-ci ne présentent aucune disposition régulière dans la région sternale et ils se continuent, en s’espaçant de plus en plus, sur le labre jusqu'à la lèvre inférieure, dont le bord libre porte un recouvrement très serré de tubercules secondaires et miliaires. Cette lèvre, très épaisse et arrondie sur son bord libre, proémine très fortement en avant suivant une courbe très convexe et elle recouvre une bonne partie du péristome, mais le labre ne fait aucune saillie sur la face ventrale et reste à fleur du test. Ce labre est court, plus large que long, avec deux bords latéraux convergents et un bord postérieur droit assez étroit, qui se trouve à la hauteur de l'extrémité de la première plaque ambulacraire ; il paraît être un peu plus élargi ici que chez l'A. niasicus. La forme et la disposition des plaques interradiales qui font suite au labre sont très conformes à celles que l'on connait dans cette dernière espèce, et le schéma publié par Wagner (08, p. 17)

8

58 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

peut être appliqué à notre espèce. Le sternum est triangulaire avec l'angle anté- rieur tronqué et la base très légèrement oblique en dehors : celle-ci mesure 13 mm. et la longueur de la plaque est de 20 mm. seulement. Les deux plaques épisternales qui suivent sont grandes, trapézoïdales, avec les deux grands bords parallèles ; un peu en avant de l'angle interne et postérieur, et tout près de la ligne médiane, chaque plaque se relève en une petite protubérance conique, très basse et à peine apparente. Les deux plaques préanales 4-4 sont un peu plus courtes. Toutes ces plaques sont assez uniformément couvertes de petits tubercules primaires disposés sans ordre, mais ceux-ci deviennent à la fois plus gros et moins nombreux vers le bord postérieur des plaques préanales, et sur les plaques suivantes ils prennent la taille des gros tubercules primaires de la face dorsale, en même temps qu'ils s’espacent beaucoup. Le périprocte est limité par une partie des plaques 5-5, par les plaques 6-6 et par une partie des plaques 7-7.

Les tubercules primaires de l'A. Jemingi subissent une modification analogue à celle que j'étudierai plus loin avec quelques détails chez l'Eurypneusles denu- datus, et qui consiste en une sorte de résorption plus ou moins complète d’un certain nombre d’entre eux. Cette résorption n’atteint, sur la face dorsale que quelques-uns des grands tubercules et elle n’est jamais très profonde, car lon reconnait toujours la base du tubercule et son cercle scrobiculaire. Sur la face ventrale, la résorption peut être plus marquée et elle se produit sur des plages d'ailleurs très peu étendues, comme celles que j'observe vers le bord gauche du sternum sur l’'exemplaire À.

Le péristome est très large et légèrement déprimé. Il est court et en grande partie caché par le labre qui proémine en avant sur les deux tiers de sa longueur. Son bord antérieur offre une rangée de grosses plaques polygonales, portant de petits tubercules secondaires, et, en arrière, des plaques plus petites irrégu- lièrement disposées.

Le périprocte (PI. V, fig. 4), de forme un peu variable, est en général un peu plus haut que large, cependant sur le plus petit exemplaire D il est un peu plus court. Tantôt le bord supérieur forme un angle obtus comme dans l'exem- plaire B, tantôt les deux bords supérieur et inférieur sont arrondis. Les plaques de la rangée marginale sont pentagonales, aussi longues que larges et plus grandes vers le bord supérieur que vers le bas, elles sont rectangulaires et basses; le reste est couvert de plaques très petites : toutes ces plaques portent quelques petits tubercules. L'anus est rapproché du bord inférieur.

Les piquants primaires sont rarement conservés en entier. Les grands piquants de la face dorsale n’atteignent jamais une grande longueur et ne dépassent guère 15 à 16 mm.; ces piquants offrent en général vers leur base une légère courbure comme chez l'A. niasicus, et, dans leur moitié distale, ils s'aplatissent un peu en même temps qu'ils s'élargissent légèrement (PI. XVII, fig. 6 et 7).

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Certains piquants ne sont pas recourbés vers la base, et, au lieu de s’'aplatir, ils vont en s’amincissant jusqu'à l'extrémité; ces piquants cylindriques sont en sénéral un peu plus grands que les précédents et ils peuvent atteindre 2 centi- mètres. Les piquants portent sur toute leur longueur des denticulations très basses et élargies, avec un sommet obtus dirigé vers l'extrémité du piquant. Sur la face ventrale, les piquants primaires sont beaucoup plus petits et plus courts : ils ne dépassent guère 8 à 9 mm. et souvent restent encore plus courts. Ces piquants sont en général un peu recourbés vers leur base, mais ils ne s’apla- tissent pas à l'extrémité. Les denticulations de leur surface sont très faibles ou même nulles.

Les petits piquants de la face dorsale atteignent une longueur de 5 à 8 mm. et ils restent toujours droits (fig. 8). Ils sont fins, cylindriques, et leur surface est garnie de dents relativement plus fortes que sur les piquants primaires; leur extrémité est quelquefois pointue et hyaline et les dents disparaissent avant de l'atteindre, mais en général cette extrémité reste arrondie sans d’ailleurs s'élargir aucunement, et, en l’abordant, les denticulations se rapprochent peu à peu en même temps qu’elles deviennent plus fines. Ces piquants ressemblent ainsi aux piquants légèrement épaissis à l'extrémité des genres Aceste, Pourlalesie, etc.

Les piquants miliaires, très fins, ne dépassent pas 2 ou 3 mm. etils ont la même structure que les précédents : ils restent naturellement plus minces et sont formés par un nombre moins élevé de colonnettes calcaires ; leur extrémité est arrondie.

Les pédicellaires ne sont pas très abondants, surtout sur la face ventrale; ils sont cependant assez répandus dans les ambulacres dorsaux, principalement les tridactyles et les globifères. Les pédicellaires tridactyles, rostrés, ophicéphales et trifoliés rappellent beaucoup ceux que Dôüderlein a décrits chez l'A. niasicus (07, p. 245, pl. XL, fig. 8), mais il existe, en plus, des pédicellaires globifères tout à fait remarquables, qui n’ont pas été signalés dans cette dernière espèce.

Les pédicellaires tridactyles sont assez rares ; je n'en observe qu’une seule forme très voisine de celle que Dôüderlein a figurée chez l'A. niasicus (fig. 8, i, ketl). La tête a une longueur de 0,5 mm. en moyenne (PI. XVIIL, fig. 5); le limbe, en forme de cuilleron assez élargi et convexe, se termine en pointe émoussée, et les bords sont garnis de très fines denticulations, tandis qu'à la base se montrent deux ou trois dents basses, élargies, coniques et assez fortes dont le nombre et la taille varient d’ailleurs. J'ai surtout rencontré ces pédicellaires dans les pétales.

Les pédicellaires rostrés correspondent à ceux que Dôderleim a décrits chez l'A. n'asicus, et je distingue, comme ce savant, une grande et une petite forme. Dans les grands rostrés, la longueur de la tête varie entre 0,7 et 1,5 mm. Ils sont à peu près identiques à celui que Dôderlein a représenté (O7, PI. XLVIIT, fig. 8, 0): toutefois, la partie basilaire est comparativement moins large

60 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VIII

et un peu plus haute ; la partie terminale élargie est armée de fortes dents coniques et pointues, qui s'arrêtent aux angles postérieurs arrondis (PI. XVII, fig. 2). Cette partie constitue une sorte d’entonnoit à bord incomplet et dont le fond s’ouvre largement dans la partie rétrécie du limbe ; celui-ci est transformé en tube, tantôt sur la plus grande partie de sa longueur, tantôt sur sa moitié distale seulement ; les perforations sont assez petites et serrées. Dans les petits pédicellaires rostrés, la longueur de la tête ne dépasse pas 0,5 mm. (PI. XVII, fig. 1 et 4). La partie terminale élargie du limbe, de forme triangulaire, est largement ouverte dans la partie tubulaire qui la précède et dont elle est mieux séparée que dans la grande forme ; les dents qui en garnissent les bords se continuent également sur le bord postérieur de l'ouverture. La partie tubulaire peut s'étendre sur toute la portion amincie du limbe, mais le plus souvent on observe à son extrémité une petite fente médiane de longueur variable. Il existe parfois une grosse dent à la

4). Les pédicellaires rostrés se trouvent surtout dans les ambu-

base du limbe (fig. lacres dorsaux et au voisinage du péristome.

Les pédicellaires globifères se montrent sur la face dorsale au milieu des pédicelles des pétales. Is sont de très grande taille et leur tête mesure 1,2 mm. de longueur ; celle-ci s'articule directement sur la tige et elle est recouverte comme d'habitude par un Üüssu fortement pigmenté en brun noirâtre, La partie basilaire des valves (fig. 31 est très grande et large, triangulaire, avec des côtés convexes : elle est aussi longue que large un peu plus large que longue, et sa longueur est égale aux deux cinquièmes de la longueur totale de la valve. La région qui Jui fait suite forme un tube assez étroit et dont le diamètre s’élargit un peu à mesure qu'on s'approche de la partie terminale. Celle-ci offre sur sa face interne une grosse ouverture allongée, trois fois plus longue que large, et dont la longueur est égale à la moitié de la longueur totale du limbe ; elle est armée, dans sa moitié distale, d'une rangée de dents extrèmement fortes el grandes, allongées, coniques, légère- ment recourbées en forme de crochet, et qui se continuent sur l'extrémité arrondie de la valve. Leur présence donne à ces pédicellaires un caractère assez particulier. Les perforations de la partie tubulaire sont arrondies, un peu plus grandes et moins serrées que dans la partie basilaire. Ces pédicellaires sont très remarquables et aucune forme analogue n'a encore été rencontrée dans les genres voisins, Paleopneustes, Linopneustes, elec. Par leur grand orifice allongé et les dents très longues qui Pentourent, ils se rapprochent des pédicellaires globifères figurés par Mortensen chez l'£chinocardium flavescens (O7, PI. XVI, fig. #4 et 10).

Les pédicellaires ophicéphales sont conformes à ceux de l'A. niasicus étudiés par Dôderlein (06, PI. XL, fig. 8, a—d), et, comme chez ceux-ci, leur tête est très grosse. Les valves, y compris les arcs inférieurs, mesurent en elle plus de 0,% mm. de longueur (PI XVII, fig. 11) ; elles sont fortement rétrécies

vers leur milieu. Malgré les dimensions de la tête, la tige qui la supporte es

R. KŒHLER : SPATANGIDES 61

relativement peu élargie à l'extrémité et la cupule terminale me parait un peu moins large que chez l'A. niasicus ; son diamètre atteint à peine la moitié de la largeur des valves.

Enfin les pédicellaires trifoliés présentent la structure habituelle ; leur tête mesure 0,12 mm. environ et le limbe, arrondi, est une fois et demie plus long que large (fig. 9).

Les pédicelles ambulacraires renferment dans leur tige des spicules de formes diverses : le point de départ est un bätonnet légèrement recourbé et spinuleux, dont les dents sont susceptibles de se rejoindre en formant quelques orifices, comme ceux que Dôderlein à représentés chez l'A. niasicus (06, PI. XLVIIT, fig. 8, ©) et qui finissent par donner des plaques perforées à contour très irrégulier et possédant plusieurs orifices. Ces plaques sont analogues à celles que Meijere a figurées chez le L. spectabilis (O4, PI. XXI, fig. 224), maisici les orifices sontencore plus nombreux. Les pédicelles de lambulacre antérieur dorsal renferment aussi des spicules arqués et des plaques perforées constituées par un réseau calcaire extrêmement fin. Les baguettes qui occupent l'axe des ramifications terminales ne suivent pas une courbe absolument régulière et elles peuvent offrir quelques inflexions d'ailleurs très légères.

La couleur du test chez les exemplaires en alcool est d’un brun plus moins foncé ; Les tubes ambulacraires sont d'un brun presque noir, mais les piquants sont au contrare plus clairs. Anderson avait noté, ainsi que je Pai dit plus haut, que les individus vivants étaient d’un brun garance sombre.

Autant que j'ai pu en juger, l’organisation interne de VA. Hemingi esl conforme à celle de l'A. niasicus étudiée avec beaucoup de soin par Wagner.

Rapporrs ET DIFFÉRENCES. L'Archeopneusles Hemingi à été placé par Anderson dans le genre Paleopneustes, et Alcock, en donnant une figure de cette espèce, la maintient dans ce même genre. Il n’est pas inutile de rappeler à ce sujet que le genre Paleopneustes a subi diverses transformations depuis son introduction dans la science. Agassiz lui avait d'abord rapporté les P. cristatus, hystrix, longispinus et Murrayi, puis il en a distrait les deux dernières espèces qu'il fait rentrer dans le nouveau genre Linopneustes ; en 1904, il a longuement discuté les caractères respectifs de ces deux genres (04, p. 178 à 186). Mais les limites du genre Paleopneustes doivent encore être restreintes davantage et il me parait nécessaire d'en séparer l'espèce de lINVESTIGATOR en la plaçant dans le genre Archeopneustes, créé par Gregory en 1892 pour une forme fossile. Cet auteur estime que le type du genre Paleopneustes est le P. crislatus, dont les pétales sont courts et qui possède un test à contour circulaire avec une bouche centrale, tandis que dans le genre Archeopneustes, auquel il faut rattacher le P. hystrix Agassiz, les pétales atteignent l'ambitus, le test est ovalaire et la

62 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

bouche plus moins excentrique. Jajouterai que, chez le P. cristatus, le plastron ventral et les avenues ambulacraires postérieures sont bien distinets et que les piquants, assez courts, sont semblables sur les deux faces du test ; au contraire, dans le genre Archeopneustes, les piquants recouvrent unifor- mément la face ventrale sans qu'on puisse distinguer le plastron sternal et les avenues ambulacraires postérieures, et ils restent courts sur cette face tandis qu'ils s'allongent beaucoup sur la face dorsale ils sont en revanche moins nombreux.

Ces caractères sont bien ceux que nous offre l'espèce de l'ZN VESTIGATOR el son introduction dans le genre Archeopneustes est parfaitement justifiée.

I y à lieu de rapporter à ce mème genre l’espèce recueillie par la V4 LDI VIA et décrite par Dôderlein sous le nom de Paleopneustes niasicus. Les deux espèces sont d'ailleurs très voisines, mais l'A. Hemingi est cependant bien différent de VA. niasieus : il s'en distingue par la forme du test qui est très haut, conique, plus moins pointu, avec l'apex reporté en avant: la face ventrale est à peu près plate et non pas excavée ; les pétales n’ont aucune tendance à s'ouvrir à l'extrémité les derniers pores sont, au contraire, quelque peu rapprochés. Les piquants sont plutôt plus épais et plus courts que chez

A

l'A. niasicus, si j'en juge par les photographies de Wagner (08, fig. 4 et 5,

p. 8 et 10).

Linopneustes spectabilis (Meijere) (PL. V, fig. 8 et 6; PI. XI, fig. 7 et 8; PI. XVII, fig. 36 à 51)

Paleopneustes speclabilis, Meïjere (04), p. 172; PI. VII, fig. 86 à 90, et PI. XXI, fig. 422 à 496.

Slalion 322. 9397" N. ; 75°36°30" E. 406 brasses. Différents fragments qui sont

arrivés dans un bocal cassé el absolument desséchés {je n’ai pas trouvé de numéro).

Les deux fragments les plus importants, qui proviennent de deux individus différents et dont le plus grand est représenté PI. XI, fig. 8, comprennent lun et l'autre une partie assez importante de Ja face dorsale, mais la face ventrale manque presque complètement; une petite portion seulement est conservée en avant. Néanmoins ces fragments permettent de se faire une idée de la forme générale du test et ils nous apprennent que celui-ci était relativement aplati, comme le représente la photographie de la PI. XI. Cette forme est donc assez différente de

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 63

celle que montre la photographie publiée par Meiïjere (04, PI. VIT, fig. 87) ; dans le texte cet auteur dit d’ailleurs (p. 173) que le test est « oben kegelfürmig gewolbet » et que son bord antérieur n'offre qu'une échancrure peu profonde. Aussi, en comparant les fragments recueillis par l'INVESTIGATOR aux photo- graphies et à la description publiées par Meiïjere du Z. spectabilis je m'étais d'abord demandé sil ne s'agissait pas d’une espèce différente : cette manière de voir paraissait appuyée par l'examen des pédicellaires qui sont très abondants et trés développés sur les fragments de lINVESTIGATOR, alors que Meijere affirme qu'ils sont peu nombreux sur la face dorsale et encore plus rares sur la face ventrale; de plus les quelques dessins publiés par cet auteur ne corres- pondent pas aux pédicellaires que j'ai observés. Mais M. le Prof. Max Weber ayant eu l’obligeance de me communiquer divers fragments de Z. spectabilis recueillis par le szB0GA et déterminés par Meiïjere, j'ai constaté, non sans quelque surprise, qu'ils étaient absolument identiques aux fragments recueillis par l'INVESTIGATOR. Le test des échantillons qui m'ont été communiqués est, en effet, très surbaissé ; la face dorsale est très fortement convexe mais nullement conique, et le bord antérieur offre une échancrure assez profonde; d'autre part, les pédicellaires qui, contrairement à ce que dit Meijere, sont extrêmement nombreux et le plus souvent de très grande taille, sont tout à fait identiques à ceux que j'ai rencontrés sur les exemplaires de l'INVESTIGATOR. Je crois done devoir conserver le nom de Z. spectabilis à ces derniers ; j'indiquerai plus loin les raisons qui me font ranger l'espèce dans le genre Linopneustes et non dans le senre Paleopneustes Meijere la placée.

Il résulte donc de ce que je viens de dire et de la comparaison que l’on peut faire entre l'exemplaire dont je reproduis ici la photographie (PI. XI, fig. 8) avec la photographie publiée par Meïjere (04, PI. VII, fig. 87), que le test de notre espèce varie dans sa forme, et que la face dorsale, plus ou moins convexe, peut, chez certains individus comme celui que Meijere a photographié, prendre la forme d'un cône assez surbaissé, tandis que chez d’autres, comme ceux de l'INVESTIGATOR et ceux qui n'ont été communiqués par M. Max Weber, le test est plus aplati et la face dorsale simplement convexe.

L'étude que j'ai faite à la fois des fragments de l'IN VESTIGATOR et du S1BOGA, me permet de compléter sur différents points la description de Meijere ; il est également nécessaire de décrire d’une manière détaillée les pédicellaires qui n'ont pour ainsi dire pas été étudiés par cet auteur et qui sont, je le répète, très abondants et très apparents.

Ainsi que je viens de le dire, les fragments de l'ZNVESTIGATOR appartiennent à la face dorsale et ils proviennent d'exemplaires de grande taille, dont la longueur totale atteignait ou dépassait 180 mm.

64 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII Voici quelques dimensions que je relève sur les deux plus gros fragments.

ÉCHANTILLONS

A B

m/m m/m Longueur Totale em scene RCE Dee CHE 180 ? LATTEUT re à lenree CC R R ELECT 130 140 au moins Hauteur ste es me Re te cn ee Checcent 17 à 48 52 Farreuriduisilon antérieure ER Te 3) ? Profondeur du sillon an téRIeURD Re ee ce 10 ? Poncueurdupétale ANntÉMEUR ER ee re ? 76 environ onsuour dupetlale DOSTÉTIeM ee er 86 environ ? Parceurmeximalduipétale antérieur Ce Ÿ 16 Larreurimaxima du /pétale postérieur, 17 ? Distance entre l'appareil apical et l'extrémité antérieure du test 80 87

Parmi d’autres fragments se trouve un petit morceau d'extrémité posté- rieure avec le périprocte presque complet, mais il est possible que celui-ci n'appartienne pas à l’un des deux exemplaires ci-dessus, car ce périprocte, qui est ovalaire, est très petit et mesure seulement 8 mm. de hauteur sur 12 mm. de largeur.

Vu par en haut, le contour du test est nettement anguleux sur son bord antérieur. Le sillon antérieur forme à l’ambitus un angle obtus, ouvert d'environ 115°, avec un sommet arrondi mais des bords droits dirigés obli- quement en avant et en dehors, mesurant environ 20 mm. de longueur. En dehors, chacun de ces bords se réunit à un petit côté dirigé obliquement en arrière, faisant avec les bords du sillon un angle de 130° environ et mesurant 23 à 24 mm. de longueur. Puis, après avoir formé un angle encore plus ouvert (150° environ), le test parait suivre une ligne courbe très régulière. Cette forme anguleuse du bord antérieur du test est déjà apparente sur la photographie de Meïjere, mais elle est plus marquée sur l'échantillon que j'ai reçu de M. Weber, comme elle l'est aussi sur les individus de l’INVESTIGATOR, le sillon antérieur est également plus profond.

Les pétales antérieurs de l'individu B vont en s’élargissant progressivement sur les quatre cinquièmes environ de la longueur et ils conservent ensuite la même largeur. Ils sont très allongés et leur extrémité distale est très rapprochée de l’ambitus ; à en juger par la partie conservée sur lindividu A, il doit en être de même pour les pétales postérieurs. |

Une petite partie de la face ventrale est conservée chez l'individu B, mais sur une largeur de 15 à 20 mm. seulement, depuis le sillon antérieur jusqu'au

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niveau de l'interradius postérieur droit, et l'on peut dès lors étudier le raccour- cissement remarquable que prennent les plaques du test à l'ambitus dans les interradius antérieurs et postérieurs ainsi que dans les radius antéro-latéraux ; ce raccourcissement est comparable à celui qu'Agassiz a indiqué dans Île L. longispinus (04, p. 184-185, fig. 274 et 279) et dont nous retrouverons aussi quelques traces chez l’£urypneustes denudatus que j'étudierai plus loin.

Le raccourcissement des plaques est surtout marqué dans l'interradius postérieur 1 (PI. V, fig. 6). Les plaques qui arrivaient au-dessus de l’ambitus avec une hauteur de 5 et 4 mm. sont suivies, à l’ambilus même, par une série de trois plaques dont la hauteur ne dépasse pas 1 mm. pour chacune. Dans la rangée D, qui est conservée sur toute sa largeur dans le fragment, la première de ces plaques raccourcies est aussi large que la précédente, et elle est contiguë au radius II, mais en s’amincissant à son extrémité antérieure, de manière à ne toucher cet ambulacre que par un sommet extrêmement fin et aigu ; les deux plaques suivantes n’atteignent pas les plaques ambulacraires Ha et restent de plus en plus courtes. Les plaques de la série Ta n'existent qu'en partie sur l'exemplaire. Les deux séries de plaques de l'interradius 2 sont conservées au contraire jusqu'à la face ventrale; dans la série antérieure, les trois plaques raccourcies diminuent progressivement de largeur: les deux premières atteignent encore l’'ambulacre III, mais la troisième, qui est tout à fait amincie, se termine par un angle extrêmement aigu et ne touche plus cet ambulacre. Dans la série postérieure, la première des trois plaques marginales ne dépasse guère le milieu de la précédente; la deuxième, très étroite, s'étend un peu plus loin, mais la troisième seule se développe sur toute la largeur de la série et atteint l’ambulacre voisin. La disposition des plaques est analogue dans linterradius 2 de l'exem- plaire À, le bord antérieur du test est conservé sur une certaine longueur.

L'ambulacre antérieur reste à fleur du test sur presque toute sa longueur; il se déprime seulement au voisinage de lambitus et s'enfonce progressivement pour former l’échancrure antérieure. Les pores sont géminés, mais excessive- ment petits et très rapprochés : le pore postérieur est arrondi et un peu plus gros que le pore antérieur qui est fin et allongé ; un petit cercle péripodial entoure chaque paire de pores. En arrivant à la face ventrale, l'ambulacre reste d'abord élargi et déprimé, mais il ne tarde pas à se relever et il se rétrécit rapidement.

Meijere n’a pas du tout fait mention des caractères du test dénudé, et il y a dans sa description du L. spectabilis une lacune importante en ce qui concerne la disposition des plaques de l’interradius 5 sur la face ventrale. Le labre seul a été figuré par lui (04, PI. XXI, fig. 422), mais l'auteur ne dit rien des plaques suivantes. Or il serait très important de connaitre la forme des plaques épisternales et préanales, et surtout de savoir s'il existe ou non, dans eette espèce, un angle épisternal recevant un certain nombre de plaques ambulacraires élargies des

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rangées la et Vb. Je puis fournir un renseignement à ce sujet, le fragment du L. spectabilis du SIBOGA ayant conservé sur une certaine longueur les plaques interradiales qui se trouvent en dessous du périprocte ; toutefois je ne me suis pas cru autorisé à dépouiller ce fragment de ses piquants, et j'ai me contenter de l’étudier par la face interne du test, ce qui était d’ailleurs parfaitement suffisant. Je reproduis ici (PI. V, fig. 3) une photographie de cette région l’on voit très nettement le trajet des canaux ambulacraires, ainsi que le contour des plaques, et l'on peut constater l’existence d’un angle épisternal très prononcé, qui est comblé par les plaques ambulacraires 1 a6, 7 et 8 et V b6, 7 et 8, très brusque- ment élargies à ce niveau. La présence de cet angle est rendue plus apparente encore lorsque l’on étudie le test par la face interne, en raison de l'allongement très brusque que prend la branche aquifère latérale correspondante à la plaque a6 (ou b6), qui devient trois fois plus longue que la précédente. La plaque ambu- lacraire 6 contourne le bord postérieur convexe de la plaque épisternale et s’avance très près de la ligne interradiale médiale ; les plaques suivantes sont notable- ment moins élargies et les branches aquifères correspondantes se raccour- cissent aussi. Cette disposition, très comparable à celle que nous retrouverons chez l'Eurypneustes denudatus, existe aussi chez le Z. longispinus (Voir Agassiz O4, p. 18%, fig. 274 et 275). En revanche il n’y a rien d’analogue dans le genre Paleopneustes s. slr.

Le trajet du fasciole a été décrit par Meijere. Ce fasciole est très étroit, mais bien qu'il ne dépasse pas 0,6 mm. de largeur, il est très net et très bien limité; il est constitué par quatre ou cinq rangées obliques de tubercules très fins. Il reste simple sur les côtés du test, mais, en avant, il fournit des branches secondaires dont la disposition n'est pas constante. Ces branches apparaissent vers l'angle externe du sillon antérieur, et tantôt elles naissent sur le fasciole principal dont elles se détachent suivant un angle aigu, tantôt elles apparaissent à côté de lui d'une façon indépendante. Dans l'individu A, le fasciole qui vient de gauche traverse le sillon antérieur d’une manière ininterrompue en compagnie de deux branches accessoires, lune dorsale, autre ventrale ; ces branches se ramifient au delà du sillon, et Jen compte cinq en tout du côté droit; puis les deux branches inférieures se réunissent pour constituer le fasciole proprement dit qui continue son trajet régulier, tandis que les autres branches disparaissent. Dans exemplaire B, il existe trois branches sur le côté gauche du sillon, et au fond de celui-ci s'intercalent deux branches très courtes, dont l’une disparait très vite, de telle sorte que le nombre des branches est de quatre sur le côté droit du sillon.

Les clavules du fasciole ont la structure ordinaire (PI. XVII, fig. 48) ; elles sont minces et assez courtes, et leur tige calcaire est formée de fines baguettes longitudinales reliées par des anastomoses transversales. Dans la partie distale,

celles-ci donnent naissance à de petites dents latérales coniques, qui s’allongent

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R. KŒHLER : SPATANGIDEÉS 67

à l'extrémité de la tige en s’anastomosant pour constituer une tête, mais celle-ci n’est pas très développée et elle ne forme qu'un renflement peu important.

Les caractères des piquants ont été indiqués par Meijere. Les grands piquants primaires offrent, de distance en distance, des denticulations qui existent sur presque toute leur longueur mais ne sont guère visibles qu'à la loupe ; on les retrouve sur les piquants plus petits: je représente PL XVIT, fig. 37, 38 et 44 diverses parties de ces piquants. Les piquants secondaires et miliaires sont lisses : ces derniers sont souvent un peu incurvés vers leur tiers terminal, mais ils ont la même structure que les autres piquants ; leur longueur varie entre 2 et 4 mm.

Les pédicellaires sont, comme je l'ai dit plus haut, extrêmement nombreux, aussi bien sur les fragments de l’INVESTIGATOR que sur ceux du S/B0GA qui m'ont été communiqués par M. Weber; ils sont particulièrement abondants sur la face ventrale, non seulement au voisinage du péristome mais entre les piquants qui recouvrent toute cette face. Ils sont d’ailleurs très nombreux aussi sur la face dorsale et il est même curieux de constater que sur la photographie reproduite par Meïjere (04, PI. VIII, fig. 88), on peut parfaitement reconnaitre à la loupe plusieurs des gros pédicellaires que je vais décrire. Les renseignements que donne Meijere sur les pédicelluires sont très vagues et très incomplets, et ses dessins tout à fait insuffisants. Ceux que j'ai observés se rapportent aux trois types tridactyle, rostré et trifolié.

Les pédicellaires tridactyles se montrent sous diverses formes. Dans les plus gros, la tête mesure 1,2 à 1,3 mm. de longueur ; elle est reliée par un cou assez court et étroit à un pédoncule dont la tige calcaire est assez fortement élargie à l'extrémité. La partie basilaire des valves (PL XVIT, fig. 42,45,46 et 49), triangulaire, est très large avec des bords convexes, et elle dépasse un peu le tiers de la longueur totale ; le limbe, d’abord très étroit, s’élargit rapidement en un cuilleron dont les bords sont convexes et qui se rétrécit dans son dernier tiers pour se terminer en une pointe très saillante ; les bords sont armés de dents petites, coniques et pointues qui deviennent un peu plus fortes à mesure qu'on s'approche de l’extré- mité. Ces dents ne se montrent guère qu'à partir de la région la plus élargie du limbe ; cependant on rencontre parfois, mais non constamment, deux ou trois dents, larges, obtuses et courtes sur la base rétrécie du limbe. Les perforations, qui sont plus grandes sur le limbe que sur la partie basilaire, sont de moyenne dimension ; elles sont nombreuses et rapprochées. En général la partie rétrécie du limbe se convertit à sa base en un tube très court à l’aide de trabécules qui rejoignent l'extrémité de lapophyse. D'autre part, la concavité des valves est en partie comblée par un réseau secondaire plus ou moins développé. Je suppose que ce sont les saillies déterminées par ce réseau que Meijere a prises pour des pointes libres s’élevant à la face interne des valves, comme lindique un dessin qui se rapporte peut-être à la forme de pédicellaires que je décris

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(0%, PI. XXI, fig. 426). Dans les plus grands pédicellaires, la partie élargie du limbe égale ou dépasse à peine le tiers de la longueur totale ; lorsque les pédi- cellaires sont plus petits (fig. 50), cette partie élargie s’'allonge au contraire et l’on passe ainsi aux pédicellaires de la deuxième forme.”

Dans ceux-ci les valves ne dépassent pas T mm. de longueur et elles ne mesurent souvent que 0,5 à 0,8 mm. La partie basilaire (fig. 36, 39 et 47) est courte, triangulaire et elle atteint seulement le quart ou le cinquième de la longueur totale. Le limbe s'élargit très peu et forme un cuilleron allongé qui conserve à peu près la même largeur sur presque toute sa longueur ; il se termine par un angle émoussé, tantôt dépourvu, tantôt au contraire muni d’une dent terminale assez forte. Dans sa partie la moins large, c'est-à-dire sur le premier quart environ de sa longueur, le limbe porte souvent quelques dents écartées, courtes et triangulaires, à la suite desquelles vient une série de petites dents fines, serrées, à sommet un peu émoussé, et qui deviennent beaucoup plus fortes vers l'extrémité.

Enfin, dans une troisième forme, les valves, tout en présentant la même structure que dans le type précédent, peuvent rester beaucoup plus étroites et elles paraissent comparativement plus allongées (fig. 40) ; ces pédicellaires sont toujours de petite taille, et la longueur de la tête est comprise entre 0,3 et 0,6 mm. La partie rétrécie des valves est très courte et les dents existent sur toute la longueur du limbe : elles sont relativement un peu plus accentuées que dans les formes élargies ; cependant j'observe des pédicellaires dont les valves sont presque complètement dépourvues de denticulations. Il existe enfin des pédicellaires tridac- tyles très petits dont la tête ne dépasse pas 0,3 mm. de longueur : la partie basilaire des valves est plus longue que large et sa longueur égale la moitié de la longueur totale ; le limbe est peu élarei (fig. 51).

Ces pédicellaires tridactyles se rencontrent sur toute la surface du test ; les plus petits sont particulièrement abondants sur les avenues ambulacraires posté- rieures.

Quelques formes analogues aux pédicellaires tridactyles que je viens de décrire ont été figurées par Agassiz chez le L. Murrayi (81, PI. XL, fig. 11, 14 et 16).

Les pédicellaires rostrés sont moins répandus que les précédents ; je les trouve surtout sur les ambulacres de la face dorsale. Leur forme rappelle beaucoup celle qu'Aovassiz à figurée chez ce même ZL. Murrayi (81, PI. XLIL, fig. 6), mais les valves sont plus courtes et plus épaisses. La tête, qui mesure ! mm. en moyenne, est précédée par un cou étroit el court. Les valves sont peu arquées (fig. 43). La partie basilaire dépasse le quart de la longueur du limbe ; celui-ci, d'abord étroit, s'élargit un peu jusqu'à son deuxième tiers, puis il se rétrécit et se termine en pointe aiguë. Les denticulations, qui apparaissent dans sa partie terminale seule- ment, sont d'abord très petites, fines et peu aiguës, puis elles deviennent rapidement plus fortes et plus aiguës en se rapprochant de la pointe.

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 01

Les pédicellaires trifoliés (fig. 41) ont des valves plutôt triangulaires et assez pointues ressemblant à celles que je décrirai chez le Z. longispinus (PIX fig. 59); leur tête mesure 0,12 à 0,13 mm. de longueur. Je n'ai pas rencontré de pédicellaires ophicéphales ni de globifères.

Les pédicelles renferment, comme Meijere l'a indiqué, de petites plaquettes calcaires perforées, de forme plus ou moins compliquée.

Les échantillons desséchés sont d’un brun chocolat clair avec les piquants blancs.

Rapports Er DirrÉRENCES. Le Paleopneustes cristatus Agassiz restant le type du genre Paleopneustes, il est évident que l'Échinide auquel Meijere a donné le nom spécifique de spectabilis ne peut pas rester dans ce genre. Par la forme et la disposition des plaques ventrales de l’interradius 5, par l'allongement du labre et la présence d'un angle épisternal, par le raccourcissement des plaques interradiales et radiales à l'ambitus, par la présence d’un fasciole marginal et d’une échancrure ambulacraire antérieure, etc., il offre, en effet, des structures éminem- ment caractéristiques du genre Zinopneustes, et qu'on ne retrouve ni dans le genre Paleopneustes s. str., ni dans le genre Archeopneusles. Mais, d'autre part, on sait que le genre Zinopneustes a surtout été fondé sur la présence d'un fasciole sous-anal qui fait défaut chez le L. spectabilis d'après les renseignements fournis par Meijere, et que je n'ai pu contrôler n'ayant pas eu à ma disposition de fragment convenable. Je ferai remarquer à ce sujet que les caractères fournis par le fasciole sous-anal sont assez incertains, ainsi qu'Agassiz lui-même l’a reconnu ; je ne serais pas surpris d’ailleurs qu'un examen attentif du test démontrat la présence chez le Z. spectabilis, non pas d'un fasciole sous-anal distinct, mais au moins d'un plastron sous-anal bien différencié et comparable à celui que nous rencontrerons chez l'Eurypneustes denudatus par exemple.

J'estime donc que notre espèce est beaucoup mieux à sa place dans le genre Linopneustes que dans le genre Paleopneustes, ce dernier étant compris au sens

restreint que j'ai indiqué plus haut.

En raison de l'insuffisance de renseignements que nous avions jusqu'à main- tenant sur les pédicellaires du genre Zinopneusles, il m'a paru utile de décrire ici ceux que j'ai pu observer chez le L. longispinus. Nous ne les connaissons guère, en effet, que par les figures publiées par Agassiz pour le Z. Murrayt (81, PI. XLIII et XLV), mais qui sont peu démonstratives ; quant aux quelques dessins de Meijere, ils sont tout à fait insuffisants. Le Z. longispinus a été décrit avec soin par Agassiz, mais ce savant n'a pas parlé des pédicellaires.

Jai étudié ces derniers sur un échantillon que je possède dans ma collection et qui provient de la campagne du CHALLENGER ; il est malheureusement incom-

70 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

plet et réduit à la face dorsale ; mes observations sont donc aussi incomplètes : elles peuvent néanmoins servir pour des comparaisons.

Les pédicellaires que j'ai pu observer appartiennent aux trois types tridactyle, rostré et trilolié. Les premiers sont nombreux et de différentes formes. Il y a d'abord des pédicellaires à tête très allongée et assez étroite, pouvant dépasser { mm. de longueur, dont les valves ne se touchent que sur le liers terminal. La partie basilaire est assez étroite, plus longue que large et sa longueur est égale au quart de la longueur totale (PI. XVIT, fig. 52, 54 et 57). L'apophyse est très saillante et elle se prolonge en avant, au-dessous du limbe, par une sorte d’éperon plus ou moins développé. Le limbe reste très étroit, en forme de gouttière sur plus de la moitié de sa longueur et il offre alors quelques dents courtes, coniques et trian- gulaires, largement espacées ; il s’élargit ensuite en un cuilleron de longueur un peu variable, et qui ne devient jamais très large : ses bords sont armés de dents assez petites, un peu inégales, coniques, mais non pointues, et dont la longueur augmente légèrement en s’'approchant de l'extrémité ; celle-ci se termine par une dent plus forte que les précédentes. Les perforations sont très grandes sur le limbe mais beaucoup plus petites dans la partie basilaire.

De cette forme principale on passe à trois autres qui diffèrent surtout par les dimensions relatives de leurs parties constitutives. On trouve d’abord des pédi- cellaires très petits, dont la tête ne dépasse pas 0,2 à 0,25 mm. (fig. 58) ; l'apophyse est peu saillante et le limbe porte dans sa moitié distale des dents petites et coniques ; 1l n’y a pas de dent saillante à l'extrémité. D'autres pédicellaires ont les valves très allongées et étroites (fig. 60 et 63). Leur limbe reste très étroit et il conserve à peu près la même largeur sur toute sa longueur ; les dents de sa partie proximale sont encore coniques et basses, mais elles sont assez rapprochées et elles passent progressivement aux dents très fines et serrées de la région distale. L’apo- physe est simplement convexe. La longueur des valves varie entre 0,4 et 0,5 mm.

Enfin d’autres pédicellaires ont des valves plus ou moins élargies et relative- ment plus courtes que les précédentes (fig. 53 et55). La partie basilaire est allongée et elle dépasse largement le tiers de la longueur totale ; l'apophyse est assez saillante et peut même se prolonger un peu en dessous du limbe. Celui-ci s’élargit rapi- dement en un large cuilleron qui égale ou dépasse les deux cinquièmes de la longueur totale ; son extrémité se termine par une forte dent allongée et pointue, tandis que les bords du cuilleron sont armés de petites dents subégales, coniques et pointues, mais la partie proximale du limbe reste lisse. Les valves ont 0,5 à 0,6 mm. de longueur. Des pédicellaires beaucoup plus petits (fig. 62) et dont les valves ne dépassent pas 0,2 mm., peuvent être rapportés à la même forme.

Tous ces pédicellaires se trouvent au milieu des piquants de la face dorsale et ils sont assez abondants. Les rostrés sont au contraire assez rares : je n’en ai rencontré qu'au voisinage de la région péristomienne qui manque sur mon échantillon. Leurs

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valves mesurent 0,5 à 0,6 mm. La partie basilaire est très développée, plus large que longue et elle dépasse le tiers de la longueur totale (fig. 56). Le limbe reste assez étroit sur plus de la moitié de sa longueur, avec la forme d’une gouttière dont les bords sont parallèles et très rapprochés, mais toujours indépen- dants. La partie terminale s’élargit brusquement en un cuilleron fortement concave, dont le bord libre, incomplet vers le bas, a la forme d’une ellipse et porte des dents fines, rapprochées, peu pointues et peu distinctes.

La tête des pédicellaires trifoliés mesure 0,1 mm. (fig. 59) ; le limbe est large, triangulaire, avec le sommet arrondi.

En résumé, les pédicellaires tridactyles du Z. longispinus se rapportent à diverses formes que j'ai décrites plus haut chez le Z. spectabilis qu'Agassiz a représentées chez le Z. Murrayi (81, PI. XLIIE, fig. 7 et8 ; PI. XL, fig. 12 à 16) ; mais je ne vois rien qui rappelle ces gros pédicellaires tridactyles que j'ai trouvés chez le Z. spectabilis ; les rostrés s’écartent aussi de ceux que j'ai indiqués dans cette dernière espèce et ils seraient plutôt voisins de ceux des Zemiaster. D'autre part, nous retrouverons dans le genre £urypneustes que je décrirai plus loin, des pédicellaires tridactyles, les uns à valves très minces et allongées, les autres à valves élargies, et qui sont tout à fait comparables à ceux du Z. longispinus.

Eurypneustes, nov. gen.

Le test est très aplati et la face dorsale est régulièrement arquée, mais peu élevée ; le contour est ovoïde et la région antérieure est élargie, tandis que la partie postérieure va en s’amincissant progressivement pour rejoindre la face postérieure qui est très étroite, courte et basse, en grande partie occupée par le périprocte ; la face ventrale est plane. L'appareil apical est reporté très en avant. L’ambulacre antérieur reste à fleur du test sur la face dorsale et il ne détermine sur le bord antérieur qu'un simple aplatissement, ou tout au plus un commen- cement de dépression à peine indiqué. A la face dorsale, les ambulacres pairs sont subpétaloïdes, mais ils ne sont jamais déprimés; la partie pétaloïde est très allongée, surtout sur les ambulacres postérieurs, et les pétales antérieurs s'étendent presque jusqu'à l’'ambitus : ceux-ci se trouvent à peu près exactement sur le prolongement l’un de l’autre. Les zones porifères restent parallèles lune à l’autre sur presque toute la longueur du pétale, qui a une légère tendance à s’élargir à son extrémité sur les pétales antérieurs, et à se rétrécir au contraire quelque peu sur les pétales postérieurs. Les interradius sont très légèrement renflés en leur milieu. Il existe un fasciole péripétale qui, en raison de lallon- gement des pétales, est très rapproché de l'ambitus sans prendre cependant la

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position d'un fasciole marginal ; la bande qui le constitue est extrêmement étroite et peut disparaitre par place. Il existe en outre un fasciole sous-anal, plus ou moins apparent, entourant une aire ovalaire peu étendue, dont les côtés sont occupés par quelques plaques ambulacraires des séries Ta et Vb qui comblent l'angle épisternal, chacune d'elles portant vers son extrémité interne un gros pédicelle anal; la branche ventrale du fasciole peut s’elfacer plus ou moins complètement, mais le plastron sous-anal reste toujours parfaitement dilférencié. Le labre est extrémement allongé et très étroit; le plastron sternal est court et reporté en arrière. Le péristome est pentagonal avec une lèvre postérieure étroite et peu proéminente. Les interradius pairs de la face dorsale portent de gros tubercules primaires qui peuvent dépasser les limites du fasciole péripétale.

Le genre Æurypneusles est très voisin du genre Zinopneusles et il a également de très grandes affinités avec le genre Æupatagus. 1 rappelle le premier par ses pétales très allongés, non enfoncés, avec les bords parallèles et ouverts à l'extrémité distale, mais il s’en écarte par son fasciole nettement péripétale avec un trajet très légèrement sinueux, tandis qu'il est absolument marginal dans le genre Zinopneustes son trajet est, de plus, tout à fait régulier. D'autre part, le genre Eurypneustes rappelle le genre £Zupatagus par la présence de ce fasciole péripétale et par l'appareil apical reporté très en avant, mais il s’en écarte d'abord par l'allongement des pétales qui refoulent le fasciole très près de lambitus surtout en avant et sur les côtés du test, ainsi que par la constitution même de ces pétales qui ne sont pas déprimés et dont les côtés sont parallèles avec les extrémités distales ouvertes, et ensuite par le faible développement du fasciole péripétale formé par une bande excessivement étroite n’empéchant pas l'extension des gros tubercules primaires de la face dorsale, surtout dans l’une des espèces du genre.

Agassiz a déjà eu l'occasion d'indiquer les relations des genres Zinopneustes et ÆEupatlagus, et les ressemblances entre ces deux genres sont assez grandes pour que cet auteur ait d'abord placé le Z. longispinus dans le genre ÆEupatagus (voir Agassiz 81, p. 129, 132, 157, 159, 167 et 171). Le genre dont je propose la création montre combien ces relations sont étroites puisqu'il rappelle à la fois les caractères de l’un et de l’autre. Dans ces conditions, on peut se demander si l'introduction de ce nouveau genre est bien utile et si les espèces que je lui attribuerai n'auraient pas pu trouver leur place dans l’un des genres Linopneustes ou Eupalagus, et principalement dans ce dernier. À cette observation, je répondrai par les remarques suivantes. Le genre Æupalagus ne comprend actuellement qu'une seule espèce vivante, lÆ£. Valenciennesi, dont les pétales nettement différenciés, renflés dans leur partie moyenne et presque fermés à leur extrémité, ne sont pas très allongés ; le fasciole péripétale est plus court que dans le

R. KŒÏHLER : SPATANGIDÉS 7e)

genre Eurypneustes. Dans les très nombreuses espèces fossiles que renferme le genre Eupatagus, les pétales sont toujours bien différenciés avec des zones porifères convexes, le plastron sternal est aussi en général plus développé que dans le genre Eurypneustes, enfin le fasciole péripétale établit une limite très nette entre les gros tubercules primaires de la face dorsale et les tubercules très petits qui couvrent les plaques en dehors de ce fasciole.

Le caractère tiré de la forme des ambulacres dorsaux présente une grande importance chez les Spatangidés, et la différenciation de vrais pétales indique toujours des formes plus évoluées : c’est pour cette raison que j'ai cru devoir établir le genre ÆEurypneustes, qui, malgré ses affinités avec le genre Eupatagus, trouve encore sa place dans les Paleopneustidés.

Eurypneustes denudatus, nov. Sp. (PL. IV, fig. 3: PI. VI, fig. 1 à 40 ; PI. XI, fig. 2; PI. XVIII, fig. 12 à 20)

Station 257. 7015 N.; 717°46 E. 143 brasses. Plusieurs échantillons. 802-$15

Î

La collection qui m'a été remise renferme, indépendamment des échantillons indiqués ci-dessus, un nombre assez considérable d'exemplaires qui sont à peu près tous incomplets et dont les tests sont plus ou moins brisés. Les faces dorsales sont en général conservées, mais la face ventrale, plus mince et très peu résistante, a été défoncée et le plus souvent elle fait complètement défaut : je n'ai trouvé qu'un très petit nombre d'individus chez lesquels cette face fût à peu près entière. Deux bocaux seulement portaient l'étiquette de la station 257 avec les numéros signalés plus haut ; les autres n'avaient aucune indication de station : il est vrai- semblable qu'ils proviennent également de cette même station 257.

Sur les quatre individus portant les 812-815, deux ont le test complet (A et B) et les deux autres n'ont plus leur face ventrale ; quant aux échantillons portant les 802-811, le bocal qui les renfermait est arrivé brisé et les exem- plaires étaient complètement desséchés. Aucun individu n’a conservé ses piquants ; cela tient sans doute, en très grande partie du moins, aux frottements qu'ont subi les échantillons, frottements qui ont certainement été accompagnés de chocs ou de compressions à la suite desquels les tests se sont brisés plus ou moins complé- tement; mais il est possible aussi qu'un autre facteur soit entré en jeu : c’est la structure même des tubercules primaires dont je parlerai plus loin, et qui devait rendre les piquants très caducs. Il est très remarquable, en effet, que pas un seul individu n'ait conservé le moindre piquant : chez tous le test se trouve dépouillé et nettoyé comme s'il avait été soigneusement brossé : c'est tout au plus si

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7% ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VIII

quelques petits piquants du péristome ont été conservés sur les trois plus grands exemplaires des 812-815, et ce n’est que chez ces individus que jai pu rencontrer, en ces mêmes points, quelques très rares pédicellaires.

Les exemplaires sont toujours de très grande taille, et le plus souvent la longueur du test oscille autour de 75 mm.; il est rare qu’elle tombe au- dessous de 70, tandis que certains individus atteignent 95 mm. de longueur ; dans le plus grand échantillon, réduit à la face dorsale (D), cette longueur est de 104 mm.

Les exemplaires 812-815 ont aussi conservé quelques traces de leur coloration : les trois plus grands sont d'un brun clair avec quelques teintes rosées ; chez le plus petit, dont la longueur est de 65 mm. seulement, cette teinte rosée est conservée sur toute la face dorsale et elle devient plus foncée vers l'ambitus. Tous les autres individus sont d'un gris très clair.

Le test est très mince et très fragile, surtout sur la face ventrale l'on peut même le déprimer par une très faible pression du doigt. La forme générale reste bien constante et n'offre que des variations insignifiantes.

Voici les quelques dimensions que je relève chez différents exemplaires :

ÉCHANTILLONS

A et B C D E F m/m m/m in/m m/m m/m ÉONSUEULES Re re Rd eee 59 65 104 77 97 MATSeULE NRA a ae rie Cie 71 56 ET 35 78 Hauteur à l'appareil apical............ 32 24 À 28 35 Hauteur maxima vers le tiers de l'inter- PAdiUS DOS TÉMEULS ee 34,5 ? ? 31 35 Distance entre le centre de l'appareil apical et l'extrémité antérieure du test........ 31 23,5 36 29 3) Distance entre le centre de l'appareil apical et l'extrémité postérieure.............. 58 41,5 6S 48 62 Distance entre le bord antérieur du péris- tome el l'extrémité antérieure. ......... 24 ÿ ? 23 33 Distance entre le bord postérieur du péris- tome et l’extrémité postérieure... ....... 58 % # 47 57 Longueur du pélale antérieur (mesurée en suivant la courbure du test)........... 40 28 48 38 46 Longueur du pétale postérieur (mesurée en suivant la courbure dutest) = 6 37 62 48 60 Largeur maxima du pélale antérieur... 13 ) 11 11,5 13 Largeur maxima du pétale postérieur... 15 10 13.5 1195 13,5 Péristome (largeur et longueur).....… Pr ? ? 10X7 13,5 X7

Périprocte (largeur et hauteur)...... 109 8X7 Ÿ 11X140,5 11,5X11

r—

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 19

Je décrirai surtout l'espèce d’après les exemplaires À et B qui sont en alcool ; j'utiliserai également les exemplaires C, E et F qui sont desséchés, car les caractères n'apparaissent pas toujours avec la même netteté suivant l’état de conservation.

Vu par en haut (PI. IV, fig. 3 et PI. VE, fig. 1), le contour du test est ovoide, plus large dans la région antérieure, le maximum de largeur se montrant au niveau de l'appareil apical qui est à peu près placé à la réunion du tiers antérieur et des deux tiers postérieurs ; de le test va en se rétrécissant progressivement pour se terminer par une extrémité postérieure étroite et tronquée verticalement, qui se relie à la face dorsale par un angle obtus mais bien marqué. Le contour est toujours un peu anguleux, et les angles, d'ailleurs très obtus et arrondis, correspondent aux régions moyennes des séries interradiales de plaques sur chacune desquelles on remarque une légère voussure. Le bord antérieur n’est jamais régulièrement arrondi ; il est quelque peu aplati et l’on observe même, à l'ambitus, une très légère dépression au niveau de l’ambulacre antérieur, au moins sur les grands exem- plaires, mais cette dépression est à peine apparente.

Vu de profil (PI. VI, fig. 7 et 10), le test s'élève d’abord presque verticalement, puis il suit une courbe régulièrement convexe jusqu'à l'appareil apical, à partir duquel il reste à peu près horizontal sur une longueur de 25 mm. environ dans les grands individus ; de il suit une courbe plus ouverte et régulière jusqu'au niveau de l'extrémité postérieure. Celle-ci est courte et étroite, et elle se dirige obliquement en avant; son bord supérieur correspond au bord supérieur du périprocte.

La face ventrale (PL. VI, fig. 2, 3 et 8) est quelque peu déprimée dans la région qui avoisine le péristome. Elle se relève ensuite très légèrement, suivant la ligne interradiale médiane, jusqu’à l’extrémité du labre qui est remarquablement allongé, puis d’une manière un peu plus marquée sur le plastron ventral qui forme en son milieu une carène devenant un peu plus apparente vers son extré- mité, tout en restant toujours très basse et peu importante. En arrière, cette carène se relie par un angle très obtus et arrondi à la face postérieure.

L'ambulacre antérieur et les ambulacres latéraux pétaloïdes restent à fleur du test; il en est de même pour les interradius pairs. Seul l'interradius postérieur se soulève sur la face dorsale en une saillie élargie, mais très peu marquée, qui s’abaisse progressivement vers l'extrémité postérieure.

L'appareil apical, reporté très en avant, est petit (PI. VI, fig. 1 et 4). Les orifices génitaux, au nombre de quatre, sont égaux, les deux antérieurs à peine plus rapprochés que les postérieurs ; la distance entre ces derniers est un peu plus grande que celle qui sépare les deux orifices du même côté. Les plaques génitales sont pentagonales avec un angle interne assez aigu et un bord distal arrondi; les antérieures sont un peu plus petites que les postérieures et l'orifice

76 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VI

[ay D

snital est un peu plus rapproché du bord externe que de l’angle interne; la plaque droite se continue avec le madréporite qui est étroit et peu développé. Ce dernier sépare les deux plaques génitales postérieures en s’élargissant pro- sressivement et il se prolonge dans linterradius 5 sur une longueur qui ne dépasse pas celle des plaques génitales postérieures : il est piriforme et mesure à peine 3 mm. de longueur sur 4,3 de largeur. La surface des plaques génitales est couverte de petits granules miliaires plus ou moins abondants suivant les échantillons, et qui sont surtout nombreux chez l'individu F. Les plaques ocellaires sont extrèmement petites. Cet appareil apical rappelle celui du Zinopneustes longispinus représenté par Agassiz (04, p. 178, fig. 260), mais le madréporite est moins allongé et les plaques ocellaires sont plus petites.

L'ambulacre antérieur reste à fleur du test jusqu'à l’ambitus ; il est étroit et sa largeur est seulement de 9 min. à l'ambitus, il se déprime très légèrement. Je compte vingt-sept paires de plaques depuis son origine jusqu'au point il est traversé par le fasciole péripétale. Les pores sont géminés dés l'origine, et, quoique très pelits, ils sont bien distincts sur les premières plaques. Les deux pores de chaque paire sont d'abord placés très obliquement l'un par rapport à l'autre, le pore antérieur étant rapproché de l'axe antéro-postérieur, puis ils se redressent et se disposent parallèlement à cet axe; en même temps le pore antérieur s'allonge et devient virguliforme, tandis que’le pore postérieur reste plus moins circulaire; ces pores deviennent d'ailleurs très petits au delà du milieu de Fambulacre. Les plaques ambulacraires, d’abord courtes, deviennent un peu plus longues que larges à partir de ce même point. Les plus rapprochées de l'appareil apical offrent d'abord, en dedans des pores, chacune un petit tubercule, et il en résulte la formation d’une petite rangée assez régulière; puis, à mesure que les plaques grossissent, il s'ajoute aux précédents d’autres tubercules qui atteignent le chiffre de six à huit sur les plus grandes plaques voisines de lPambitus.

Les pétales antérieurs sont à peu près situés sur le prolongement l’un de l'autre, tandis que les postérieurs sont rapprochés de la ligne interradiale médiane (PL IV, fig. 3 et PI. VE, fig. 1). Les pétales antérieurs font un angle d'environ 89° avec l'axe antéro-postérieur, et les postérieurs un angle de 35° seulement avec ce même axe; les deux pétales du même côté font ensemble un angle variant de 60 à Go”. Ces pétales sont presque à fleur du test, les zones porilères étant à peine déprimées ; tous sont largement ouverts à leur extrémité, et même, dans les pétales antérieurs, la zone interporifère s’élargit légèrement à cette extrémité Les pétales antérieurs s'étendent jusqu'au voisinage immédiat de lambitus. Ils débutent par une partie très amincie, puis ils s’élargissent rapidement, grâce surtout à linflexion de la zone porifère antérieure qui suit une courbe un peu

convexe sur son premier tiers; de cette zone continue sa course en suivant une

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS V2

ligne un peu concave et se rapprochant de la zone postérieure pour s’en écarter de nouveau à l'extrémité du pétale. La zone postérieure suit une courbe très légèrement mais régulièrement convexe sur toute sa longueur. La largeur maxima du pétale, dans l'individu F, se trouve vers le premier tiers elle est supérieure à 13,9 mm., tandis qu'elle n’est que de 10 mm. à l'extrémité. La zone interporifère mesure 6 mm. sur la partie la plus élargie, et cette largeur tombe à 4 mm. un peu avant l'extrémité du pétale, mais revient de nouveau à 6 mm. entre les pores de la dernière paire. Je compte trente-six paires de pores dans la zone antérieure : les six premières sont extrèémement fines, les trois suivantes sont plus grosses, mais encore peu développées. Dans la zone postérieure, il y a en tout trente-sept paires, dont les cinq premières sont très rudimentaires. Les pores internes sont arrondis; les externes sont allongés et virguliformes et ils sont rapprochés du bord distal de la plaque. Entre les paires successives, on observe une petite dépression losangique, dépourvue de granules : ceux-ci restent localisés de chaque côté sur les bords de la zone porifère sans former de rangées continues séparant les paires successives. La zone interporifère est largement pourvue de tubercules, la plupart miliaires, mais d'habitude chaque plaque porte en outre deux tubercules secondaires.

Les pétales postérieurs, beaucoup plus longs que les antérieurs, s'arrêtent à quelques millimètres au-dessus de l’ambitus. Ils sont aussi très amincis à leur origine, puis ils s'élargissent progressivement grâce à une légère inflexion de la zone porifère antérieure qui prend d’ailleurs assez vite un trajet à peu près rectiligne. La zone porifère postérieure suit un trajet presque droit, mais elle se rapproche un peu de la zone antérieure au niveau des deux dernières paires. Le pétale conserve à peu près la même largeur, qui est de 13,5 mm., sur une grande partie de sa longueur, mais les dernières paires de pores de chaque zone se rapprochent un peu l’une de l’autre et le pétale ne mesure plus que 10 mm. à son extrémité. Les zones porifères restent un peu plus étroites que sur le pétale antérieur, et elles ne dépassent pas une largeur de 5 mm. Pour le reste, les pétales postérieurs ont la même structure que les antérieurs.

Les plaques ambulacraires qui font suite à la partie pétaloïde sélargissent brusquement dès l'extrémité des pétales : mème on remarque déjà, sur les cinq ou six dernières plaques, et cela surtout sur les pétales postérieurs, que les pores de chaque série externe s’écartent du bord de chaque plaque, principalement sur les deux ou trois dernières plaques qui deviennent beaucoup plus étroites que les précédentes; c'est pour cette raison que le pétale postérieur subit un certain rétrécissement à son extrémité. L'espace qui se trouve ainsi libre entre les trois ou quatre dernières paires de. pores et les plaques interradiales voisines, est occupé par la plaque ambulacraire qui forme l'extrémité du pétale et qui s'élargit dans sa partie externe pour combler le vide ainsi produit par le retrait des plaques précédentes. Cette plaque ambulacraire est coupée par le fasciole marginal dont

78 ECHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VIII

il sera question plus bas. Les plaques qui sont comprises entre ce dernier et l'ambitus portent des gros tubercules primaires au nombre de deux ou trois par plaque en général ‘avec des tubercules secondaires et miliaires. Ces tubercules, qui sont plus gros et plus constants sur les ambulacres postérieurs, ne dépassent pas l’ambitus. Les plaques qui viennent à la suite et qui forment la partie postérieure des avenues ambulacraires ventrales, prennent des caractères parti- culiers sur lesquels je reviendrai tout à l'heure. Quant à l'ambulacre antérieur et aux deux ambulacres latéro-antérieurs, ils passent à la face ventrale en augmentant sensiblement les dimensions de leurs plaques, puis ils se dépriment un peu en s'approchant du péristome, en même temps qu'ils s'élargissent. Ils prennent alors une forme très allongée, et, grâce aux gros péripodes très rapprochés que possèdent leurs plaques au voisinage du péristome, ils constituent chacun un commencement de phyllode. L’ambulacre antérieur porte des péripodes phyllo- déens sur les quatre premières plaques de chaque série, et un dernier, plus petit, se montre encore sur la plaque a5. Les ambulacres IT et IV ont des péripodes phyllodéens sur leurs six premières plaques. Les plaques munies de ces gros péripodes n'offrent que des granules peu nombreux et insignifiants; celles qui viennent à la suite, et qui sont beaucoup plus allongées, acquièrent, sur l'ambu- lacre III, des tubercules secondaires dont les dimensions augmentent vers l'ambitus, et sur les ambulacres IL et IV, de gros tubercules assez espacés qui, vers l’ambitus, deviendront plus serrés mais en même temps plus pelits.

Les ambulacres postérieurs forment, à la face ventrale, de larges avenues qui peuvent atteindre 13 mm. de largeur. Des péripodes phyllodéens se montrent sur les trois premières plaques de chaque série, et un dernier rudimentaire peut exister sur la quatrième plaque. La longueur de ces plaques augmente rapi- dement sur les troisième, quatrième et cinquième paires, qui, d'ailleurs, ne présentent rien de particulier; mais les plaques suivantes offrent des caractères identiques à ceux qu'Agassiz a indiqués et figurés chez le Linopneustes longis- pinus. En effet, les plaques La6 et VbG sont beaucoup plus courtes que Îles précédentes et elles se présentent chacune sous forme d'un triangle très surbaissé et dirigé obliquement vers la ligne interradiale médiane en contournant le bord latéral oblique de lépisternum; leur région interne rétrécie contribue à combler un angle épisternal très accentué, dont le côté postérieur est formé par le bord externe, oblique en dehors, de la plaque préanale. La forme de cette plaque TaG (ou V b6) est analogue à celle de la plaque correspondante chez le L. longispinus. Les trois plaques suivantes Fa7—a9 (ou Vb7—h9) sont rectan- oculaires, mais elles restent aussi extrêmement courtes, tout en conservant la largeur des autres plaques de l’'ambulacre et leurs grands bords sont parallèles (PLVE, fig.6). Enfin la plaque 10, un peu moins courte que les précédentes, envoie, vers la ligne interradiale médiane, un prolongement analogue à celui de la plaque 6,

R. KŒHLER : SPATANGIDÉS 79

mais dirigé en sens inverse, c'est-à-dire oblique en avant, et qui, contournant le bord antérieur de la plaque 5 de linterradius postérieur, contribue avec les quatre plaques ambulacraires précédentes, à former le coin qui obture l'angle épisternal. Les plaques ambulacraires suivantes 12, 13, etc., deviennent plus hautes et plus étroites et elles n’offrent rien de particulier. Les plaques 1a6—a9 et V b6—1h9 portent chacune, à une petite distance de leur bord interne et en dedans d’une très petite proéminence qu'on remarque à leur surface, un gros pore géminé entouré d'un péripode qui représente l'insertion d'un pédicelle anal. Dans les deux autres séries, les plaques [b6 et VaG sont encore assez longues, mais cependant moins longues que larges; la plaque 7 est beaucoup plus courte et très large, et les plaques 8, 9 et 10 sont encore plus courtes ; elles sont identiques à leurs homologues de la série interne 7 à 9, puis leur longueur augmente à partir de la plaque 11, en même temps que leur largeur diminue.

Les avenues ambulacraires postérieures sont pour ainsi dire dépourvues de tubercules : on ne trouve que quelques tubercules secondaires au niveau des péripodes sur les premières plaques, mais celles-ci restent à peu près nues jusqu'à l'extrémité postérieure du test, à part quelques rares tubercules très petits sur leurs côtés interne et externe. Cest seulement sur les extrémités internes des plaques qui occupent l'angle épisternal, ainsi que sur les plaques 8 de chaque série, qu'ap- paraissent brusquement de petits tubercules primaires disposés, sur chaque plaque, en une petite rangée tranversale accompagnée de tubereules miliaires. Ces tubercules se continuent avec ceux de la face dorsale du test.

Les interradius latéraux antérieurs et postérieurs sont occupés, sur la face dorsale, par de grandes et larges plaques qui offrent, de part et d'autre de Ja ligne interradiale médiane de chaque zone, une petite proéminence très obtuse, très basse et toujours très peu accusée, qui correspond aux angles signalés plus haut à l’ambilus. À une certaine distance de l'appareil apical, les plaques interradiales acquièrent de gros tubercules primaires : il n'en existe d'abord qu'un ou deux sur chaque plaque, puis leur nombre augmente rapidement vers l'ambitus. Ces gros tubercules sont d’abord disposés, sur les plaques de la région moyenne des interradius, en une seule rangée qui forme une sorte de V très ouvert en haut ; sur les plaques plus courtes qui se trouvent au voisinage de l'ambitus, la rangée devient plus irrégulière: les tubereules sont au nombre de sept à huit par plaque et on peut en trouver un ou deux en dehors de la rangée principale. La taille de ces tubercules diminue d’ailleurs rapidement en s’approchant de l'ambitus. Le reste de la surface des plaques est couvert de granules miliaires plus moins nombreux suivant les échantillons, avec un nombre très variable de tubercules secondaires : en particulier, ceux-ci sont très abondants et très apparents sur l'échantillon F, mais ils peuvent être beaucoup moins développés. Quant à l'interradius postérieur impair, il n'offre, sur la face dorsale du test, que des tubercules secondares petits,

80 ECTHINODERMA OF THE INDIAN MUSEUM, PART VII

peu nombreux et disposés sans ordre, avec des granules miliaires en nombre variable suivant les exemplaires. Les gros tubercules primaires sont entourés chacun d'un cercle scrobiculaire bien développé ; le mamelon est perforé et crénelé.

À l'ambitus, les gros tubercules primaires des interradius antérieurs et postérieurs disparaissent complètement et ils font place subitement à un recou- vrement de tubercules très nombreux et assez serrés, mais de petite taille, et qu'on pourrait appeler des tubercules secondaires : cependant en passant à la face ventrale, ces tubercules deviennent de plus en plus gros à mesure qu’on s'avance vers le péristome, et ils méritent alors le nom de tubercules primaires, tout en restant toujours beaucoup plus petits que les cros tubercules de la face dorsale. Dans les interradius antérieurs, ces tubercules s'arrêtent à une grande distance du péristome, tandis que sur les interradius postérieurs ils s’en rapprochent beaucoup plus et ils se continuent également jusqu'à la limite des avenues ambulacraires postérieures.

Les plaques des interradius antérieurs et postérieurs rappellent, par leur disposition, le Zinopneustes longispinus. La première plaque des interradius antérieurs n'atteint le péristome que par une lame très étroite portant une rangée de tubercules secondaires ; elle est régulièrement polygonale sur le reste de son pourtour et plus grande que chez le Z. longispinus. Les plaques 2-2 sont très grandes et s'étendent jusqu'à l'ambitus ; les suivantes deviennent très courtes, très larges et rectangulaires. La première plaque de chaque interradius postérieur pair n'atteint également le péristome que par une partie très rétrécie portant une rangée de tubercules secondaires et le reste de cette plaque forme un triangle avec une base à peu près rectiligne. Les deux plaques suivantes, énormes et triangu- laires, s'éten